Livres Nouvelle Hypnose

Nouvelle Hypnose Jean BECCHIONouvelle Hypnose, Initiation et Pratique. Dr Jean BECCHIO, Dr Charles JOUSSELIN


 La Nouvelle Hypnose. Vocabulaire, principes et méthode. Dr Jean GODIN



Agrégateur de flux

HAGUENAU: Perfectionnement Hypnose et Métaphores

Agenda Hypnose Thérapie Brève - samedi 9 décembre 2023 - 01:00
Savoir optimiser sa pratique grâce à l'outil métaphorique. Préciser nos messages et apprendre à les illustrer.

Double Lien


28 Allée des cerisiers le 09/12/2023 00h00 23h50
https://doublelien.fr/perfectionnements/

Quels sont les critères pour trouver un bon thérapeute ?

Forum Psychotherapie.Fr - lundi 4 décembre 2023 - 10:26
Salut à tous,

Je m'appelle Psycho, j'ai 40 ans et je suis un adepte de la psychothérapie. Je suis suivi par un thérapeute depuis 10 ans et j'ai expérimenté différentes approches comme la thérapie brève, l'EMDR, l'hypnose. Je me suis inscrit sur ce forum pour échanger avec d'autres personnes intéressées par la psychothérapie et ses bienfaits.

Ma question est : Quels sont les critères pour trouver un bon thérapeute ? Comment choisir celle qui nous convient le mieux ? Moi, je trouve que la thérapie brève est très efficace pour résoudre des problèmes ponctuels, comme une phobie ou un deuil. L'EMDR m'a beaucoup aidé à surmonter un traumatisme lié à un accident. L'hypnose me permet de me relaxer et de me connecter à mon inconscient. Mais je sais que chaque personne est différente et que chaque thérapie a ses limites. Et vous, vous avez des expériences ou des témoignages à partager ?

PARIS: Formation à l’Hypnose Médicale en Douleur Chronique - 3ème Session

Agenda Hypnose Thérapie Brève - lundi 4 décembre 2023 - 01:00
Une formation In-Dolore en partenariat avec le CHTIP Collège d’Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris. , Membre de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves


Jour 6

Thèmes:
Objectif de la 3ème session: gérer des situations plus complexes comme les douleurs, difficultés chroniques, les aspects psychosomatiques, l’anxiété, la pédiatrie... Transmettre l'autohypnose à l’enfant et à sa famille.

Thèmes:
- Acquérir le savoir-faire de l'autohypnose
- Hypnose et Autohypnose en pédiatrie et pour les parents


Jour 7

Thèmes:
- Développer une stratégie thérapeutique dans la prise en charge de personnes souffrantes de douleurs ou de troubles anxieux ou psychosomatiques chroniques
- Supervision et analyse des pratiques de l'hypnoanalgésie à la douleur chronique

Inscription sur notre Catalogue


10 Cité Joly du 04/12/2023 00h00 au 05/12/2023 23h50
https://in-dolore.fr/douleur-chronique_a/

Espace Douleur Douceur. Edito de Gérard OSTERMANN pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 70.

Hypnose Ericksonienne - samedi 2 décembre 2023 - 19:51
Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple... Flot de colère, déferlement de tristesse, vague de culpabilité viennent nourrir cette tempête intérieure. Les récits de stérilité dans la Bible sont nombreux et la présentent toujours comme un drame, mais pas forcément comme une punition. Nous avons tous autour de nous un couple qui a connu ces problèmes, et qui au bout d’un certain nombre d’années, au moment de recourir à l’adoption, a vu se réaliser la grossesse tant désirée. Des succès ont pu être rencontrés avec d’autres techniques : acupuncture, sophrologie, compléments alimentaires... sans oublier l’inévitable effet placebo.

La stérilité entre conversion et somatisation : psychogenèse et organogenèse du symptôme ne peuvent être opposés. Ils se stimulent l’un l’autre, sans que l’on puisse, pour autant, en faire deux aspects d’un même processus. Si l’angoisse peut avoir un versant psychique et un aspect physique, la stérilité, au contraire, fait intervenir une véritable circularité. L’influence réciproque du psychisme et du corps obéit à la récursivité. On peut donc décrire une boucle récursive dans laquelle les conséquences sont en même temps productrices du processus luimême et où l’effet final est nécessaire à la génération de l’état initial. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peutêtre prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. L’infertilité se révèle être un champ-frontière de la médecine. La non-venue d’un enfant n’est pas une maladie en soi et la reconnaissance d’un ou plusieurs facteurs d’infertilité n’explique pas nécessairement l’impossibilité d’obtenir une grossesse. Le constat est qu’un enfant ne naît pas si facilement de la biologie. Aussi les somaticiens ont intégré le fait que l’on ne peut confondre le désir avec une simple sécrétion chimique et les psys ont renoncé à ne voir dans l’infertilité qu’un refus inconscient d’enfant.

On connaît aujourd’hui l’incidence des événements de la vie émotionnelle sur la fonction de reproduction mais plus aucun profil psychologique de femme ou de couple stérile ne s’impose. Néanmoins le nombre des cas, leur succession, la brièveté des délais entre la séance d’hypnose et le résultat, des cas particulièrement démonstratifs sur un plan iconographique et biochimique sont venus conforter l’auteur dans cette hypothèse. C’est le but de ce travail et des cas qui y sont relatés ; d’autres depuis sont venus enrichir mon expérience, des cas personnels, ceux apportés par le « bouche-à-oreille », les réseaux sociaux. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.


« L’attention est la prière naturelle de l’âme. » Nicolas Malebranche


Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à « Explorer ce qui est bon pour soi ». Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions. Comme l’écrit William James : « Personne n’a jamais eu une sensation simple en soi : la conscience est une multiplicité grouillante d’objets et de relations. » Vous apprécierez comme moi son paragraphe métaphorique sur les bestioles.

A l’instar de Marc de Smedt, « sachons donc sortir de notre bulle névrotique pour admirer la fascinante nature humaine dans chacune de nos rencontres, en n’oubliant pas qu’il suffit souvent d’un franc sourire, d’un regard clair et d’un dialogue où on laisse de côté l’ego pour décoincer bien des situations relationnelles difficiles ». Solitaire rime avec solidaire, aujourd’hui plus que jamais. Et puis, il est aussi vraiment essentiel de savoir trouver le calme en soi au coeur de la tempête en comprenant que l’on est davantage manipulé par sa propre mécanique mentale que par tout ce qui se passe autour de soi. Il est difficile de parler de cette réalité de transe parce que nous ne sommes plus dans l’espace- temps, donc plus dans le binaire, dans le noir et blanc, le bien et le mal, le ceci ou le cela. Or notre cerveau ne pense que par comparaison et par contraste. « A force de sacrifier l’essentiel à l’urgent, on oublie l’urgence de l’essentiel », nous dit Edgar Morin. Merci à Muriel Launois pour cette approche intégrative.

« Il y a plus de choses qui nous font peur que de choses qui nous font mal. » Sénèque

Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour « Ne plus avoir peur chez le pédiatre ». Lorsqu’un enfant doit se rendre chez le médecin, certaines craintes peuvent surgir. En effet, la peur du médecin est souvent présente chez les enfants. Cette peur peut être due à plusieurs facteurs, tels que leurs expériences passées lors de précédentes visites chez le médecin, la peur des aiguilles ou encore le sentiment d’insécurité. Des techniques telles que l’hypnose peuvent cependant être utilisées pour pallier cette peur et permettre à l’enfant d’aborder sereinement ses rendez-vous chez le médecin. Ainsi un parent sur quatre va reporter un vaccin en raison de la peur de son enfant. Les parents développent différentes stratégies pour aider leurs enfants à se préparer à la visite chez le médecin, cependant, globalement, la consultation reste décrite comme une expérience éprouvante pour les enfants et leurs parents, en particulier lorsque les efforts visant à calmer les jeunes patients vont dominer toute la visite. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... Véronique Laplane ne fait que s’appuyer sur cette disposition naturelle avec tact et intelligence relationnelle. En apprenant à comprendre ces processus de manière ludique, les enfants peuvent ainsi mieux appréhender leurs visites chez le médecin et diminuer leur peur. L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.

Pr Gérard OSTERMANN Professeur de thérapeutique, médecine interne, psychothérapeute. Administrateur de la Société française d’alcoologie, responsable du diplôme d’université de Pathologie de l’oralité, Bordeaux 2.
Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.


Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''

Crédit photo: © Patrick Hepner
Diffusé par hypnose-ericksonienne.org

Espace Douleur Douceur. Edito de Gérard OSTERMANN pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 70.

Hypnose Ericksonienne - samedi 2 décembre 2023 - 19:51
Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple... Flot de colère, déferlement de tristesse, vague de culpabilité viennent nourrir cette tempête intérieure. Les récits de stérilité dans la Bible sont nombreux et la présentent toujours comme un drame, mais pas forcément comme une punition. Nous avons tous autour de nous un couple qui a connu ces problèmes, et qui au bout d’un certain nombre d’années, au moment de recourir à l’adoption, a vu se réaliser la grossesse tant désirée. Des succès ont pu être rencontrés avec d’autres techniques : acupuncture, sophrologie, compléments alimentaires... sans oublier l’inévitable effet placebo.

La stérilité entre conversion et somatisation : psychogenèse et organogenèse du symptôme ne peuvent être opposés. Ils se stimulent l’un l’autre, sans que l’on puisse, pour autant, en faire deux aspects d’un même processus. Si l’angoisse peut avoir un versant psychique et un aspect physique, la stérilité, au contraire, fait intervenir une véritable circularité. L’influence réciproque du psychisme et du corps obéit à la récursivité. On peut donc décrire une boucle récursive dans laquelle les conséquences sont en même temps productrices du processus luimême et où l’effet final est nécessaire à la génération de l’état initial. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peutêtre prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. L’infertilité se révèle être un champ-frontière de la médecine. La non-venue d’un enfant n’est pas une maladie en soi et la reconnaissance d’un ou plusieurs facteurs d’infertilité n’explique pas nécessairement l’impossibilité d’obtenir une grossesse. Le constat est qu’un enfant ne naît pas si facilement de la biologie. Aussi les somaticiens ont intégré le fait que l’on ne peut confondre le désir avec une simple sécrétion chimique et les psys ont renoncé à ne voir dans l’infertilité qu’un refus inconscient d’enfant.

On connaît aujourd’hui l’incidence des événements de la vie émotionnelle sur la fonction de reproduction mais plus aucun profil psychologique de femme ou de couple stérile ne s’impose. Néanmoins le nombre des cas, leur succession, la brièveté des délais entre la séance d’hypnose et le résultat, des cas particulièrement démonstratifs sur un plan iconographique et biochimique sont venus conforter l’auteur dans cette hypothèse. C’est le but de ce travail et des cas qui y sont relatés ; d’autres depuis sont venus enrichir mon expérience, des cas personnels, ceux apportés par le « bouche-à-oreille », les réseaux sociaux. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.


« L’attention est la prière naturelle de l’âme. » Nicolas Malebranche


Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à « Explorer ce qui est bon pour soi ». Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions. Comme l’écrit William James : « Personne n’a jamais eu une sensation simple en soi : la conscience est une multiplicité grouillante d’objets et de relations. » Vous apprécierez comme moi son paragraphe métaphorique sur les bestioles.

A l’instar de Marc de Smedt, « sachons donc sortir de notre bulle névrotique pour admirer la fascinante nature humaine dans chacune de nos rencontres, en n’oubliant pas qu’il suffit souvent d’un franc sourire, d’un regard clair et d’un dialogue où on laisse de côté l’ego pour décoincer bien des situations relationnelles difficiles ». Solitaire rime avec solidaire, aujourd’hui plus que jamais. Et puis, il est aussi vraiment essentiel de savoir trouver le calme en soi au coeur de la tempête en comprenant que l’on est davantage manipulé par sa propre mécanique mentale que par tout ce qui se passe autour de soi. Il est difficile de parler de cette réalité de transe parce que nous ne sommes plus dans l’espace- temps, donc plus dans le binaire, dans le noir et blanc, le bien et le mal, le ceci ou le cela. Or notre cerveau ne pense que par comparaison et par contraste. « A force de sacrifier l’essentiel à l’urgent, on oublie l’urgence de l’essentiel », nous dit Edgar Morin. Merci à Muriel Launois pour cette approche intégrative.

« Il y a plus de choses qui nous font peur que de choses qui nous font mal. » Sénèque

Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour « Ne plus avoir peur chez le pédiatre ». Lorsqu’un enfant doit se rendre chez le médecin, certaines craintes peuvent surgir. En effet, la peur du médecin est souvent présente chez les enfants. Cette peur peut être due à plusieurs facteurs, tels que leurs expériences passées lors de précédentes visites chez le médecin, la peur des aiguilles ou encore le sentiment d’insécurité. Des techniques telles que l’hypnose peuvent cependant être utilisées pour pallier cette peur et permettre à l’enfant d’aborder sereinement ses rendez-vous chez le médecin. Ainsi un parent sur quatre va reporter un vaccin en raison de la peur de son enfant. Les parents développent différentes stratégies pour aider leurs enfants à se préparer à la visite chez le médecin, cependant, globalement, la consultation reste décrite comme une expérience éprouvante pour les enfants et leurs parents, en particulier lorsque les efforts visant à calmer les jeunes patients vont dominer toute la visite. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... Véronique Laplane ne fait que s’appuyer sur cette disposition naturelle avec tact et intelligence relationnelle. En apprenant à comprendre ces processus de manière ludique, les enfants peuvent ainsi mieux appréhender leurs visites chez le médecin et diminuer leur peur. L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.

Pr Gérard OSTERMANN Professeur de thérapeutique, médecine interne, psychothérapeute. Administrateur de la Société française d’alcoologie, responsable du diplôme d’université de Pathologie de l’oralité, Bordeaux 2.
Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.


Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''

Crédit photo: © Patrick Hepner
Diffusé par hypnose-ericksonienne.org

Kyria DANIS

Articles EMDR - IMO - vendredi 1 décembre 2023 - 20:31
Hypnothérapeute.
Praticienne EMDR-IMO à Genève, Suisse.

Spécialisée sur:
Les troubles neurologiques fonctionnels moteurs et vestibulaires
Les psycho-trauma en réhabilitation cardiaque et autres
L'accompagnement aux soins / à la rééducation
La gestion des douleurs chroniques
La gestion de crise
L'épuisement émotionnel
Les ados
Les athlètes de haut niveau

Consultations Route de Malagnou, 39
1208 GENEVE
Suisse
Téléphone : +33 (0)628044705
Formations: - Formation en Hypnose clinique dans les pratiques manuelles et de rééducation ( IFH et CHTIP, 2015 / 2016 / 2017 / 2018 / 2022)
- Formation EMDR - IMO avec In-Dolore
- Formation aux Mouvements Alternatifs Pluriels (avec Y. Doutrelugne, 2016 / 2017)
- Formation en psychologie du sport et préparation mentale (2016 / 2017)

Le terrorisme, c’est viser un collectif à travers des individus.

Articles EMDR - IMO - vendredi 1 décembre 2023 - 18:23
Une fois n'est pas coutume, dans cette rubrique consacrée d'habitude aux livres parlant d'EMDR, IMO, nous publions ce jour l'intégralité de l'interview sur RFI par Florent Guignard, de Milca Céline Adrey, psychologue clinicienne, spécialiste du traitement du syndrome post-traumatique et membre de l’association OneFamily. - On a entendu le témoignage d’une survivante d’un des kibboutz attaqués le 7 octobre par le Hamas. Y a-t-il une différence de traumatisme entre le fait d’avoir subi une telle attaque et le fait d’avoir été otage ?

- Milca Céline Adrey : Oui. D’abord sur la durée de l’exposition. Evidemment que les gens qui reviennent ont non seulement été présents le 7 octobre durant le massacre, puis après, ils ont été kidnappés. Ce qui est encore une autre expérience de frayeur. Ils ont très souvent été lynchés par la foule lors du passage de la bande de Gaza, jusque dans Gaza. Ils sont restés presque deux mois en détention. Ils ont été maltraités. On sait que pour certains, ils ont été obligés de visionner les films des exactions, ils ont été frappés. C’est bien plus lourd.

- Comment on s’en sort justement après tout cela ?

Pour comprendre comment on soigne des victimes d’attentat, il faut comprendre les ressorts psychologiques du terrorisme d’abord, et l’intention qu’il y a derrière le terrorisme. C’est évident que ce qui est recherché dans le terrorisme ce n’est pas de tuer, mais c’est bien d’immobiliser un groupe par la terreur. C’est un collectif qui est visé à travers des individus. En fait, vous tuez une personne mais c’est pour sidérer ou rendre malade des milliers d’autres qui par cercles concentriques vont en contaminer d’autres autour d’eux.

La terreur, c’est donc une arme à plusieurs temps. Il y a le moment de l’exaction, de la tuerie, mais en fait ce qui est visé, c’est vraiment de sidérer les personnes qui vont être témoins.

- C’est-à-dire que les traumatismes ne vont pas toucher seulement les otages directement, mais évidemment aussi leurs familles, leurs proches ?…

Oui, et c’est important d’en prendre conscience. Par exemple, quand il y a un attentat, ce n’est pas forcément les gens qui ont été victimes physiquement à l’attentat qui vont développer le plus de troubles. C’est souvent par exemple les gens qui se précipitent pour regarder ou on l’a vu ces dernières années avec l’utilisation massive de l’arme du terroriste, des réseaux sociaux et de la construction des vidéos, des gens (en particulier des adolescents) qui vont être exposés visuellement aux images et qui vont développer des troubles.

- Quels sont le genre de troubles de symptômes post-traumatiques que vivent ces victimes ?

En général, ce qu’on appelle le trouble de stress post-traumatique, il est caractérisé par plusieurs symptômes. Un de ceux qui est le plus violent, c’est cette façon d’être pris, d’être arrêté dans le courant de la journée de façon complètement intrusive par des images qui reviennent, des odeurs qui persistent, le goût dans la bouche, cette sensation d’être là sans être là, avec une très forte incapacité à se concentrer.

Par exemple, chez de jeunes enfants, on peut voir qu’il y a un trouble traumatique parce qu’ils ne vont pas être capables de regarder un dessin animé, d’accomplir des tâches habituellement simples. Évidemment, des troubles du sommeil avec des cauchemars récurrents qui vous empêchent de récupérer pendant la nuit parce que vous êtes en permanence réveillés par les cauchemars, les troubles de l’alimentation… La liste est longue.

- Est-ce que ces troubles peuvent parfois mettre du temps à émerger ?

Oui. Très souvent. D’abord les troubles peuvent ne pas émerger, ce n’est pas systématique qu’on développe un stress post-traumatique après une agression. Certaines personnes vont le faire, d’autres pas. Et en général, il y a un temps qu’on appelle « le temps de latence ». C’est-à-dire qu’après quelques mois, un petit déclencheur qui va faire que tout d’un coup, un bruit, un son va vous rappeler et vous replonger dans cette situation et ça peut se déclencher à ce moment-là.

- Lors des prises d’otage, on évoque ce fameux syndrome de Stockholm. Certains l’ont évoqué lors de la libération des premiers otages du Hamas. Ils sont apparus sur les images souriants alors que les ravisseurs venaient de les libérer. Est-ce que c’est un phénomène que vous avez observé ?

Je suis un peu plus réservée sur le syndrome de Stockholm... D’abord, il faut se remettre en situation. Quand on est libéré et que vous êtes sous le feu des caméras du Hamas, qui de toute façon fait une mise en scène, vous êtes tenus à faire certains gestes qu’on vous demande de faire. Et évidemment, dans des conditions où il est question de vie ou de mort, vous n’allez pas vous opposer. Donc, au moment de la libération, il y a que vous êtes tenus par vos agresseurs de vous comporter d’une certaine façon et que vous êtes aussi soulagés potentiellement.

Le syndrome de Stockholm, c’est plus compliqué que cela. C’est une prise de position dans une telle adhésion à l’agresseur qu’on finit par avoir peur par exemple, comme ça s’était passé à Stockholm, les otages avaient de la suspicion à l’égard de la police qui venait les libérer. C’est comme si on avait vu des otages se retourner contre la Croix-Rouge. Mais ce n’est pas le cas.

Donc, je ne parlerai pas d’un syndrome de Stockholm dans ce à quoi nous avons assisté. On a simplement des gens qui sont contraints à réagir d’une certaine façon devant les télés et qui sont aussi très certainement en train d’être quand même potentiellement libérés, soulagés en se disant : est-ce que ça va avoir lieu ou pas ? On les sent inquiets, mais ils sont quand même en train de vivre une libération.

- Est-ce qu’on peut ressortir plus forts d’une prise d’otages ?

On ressort différents, radicalement différents. C’est la naissance d’un nouvel être en général. Les gens nous disent qu’il y a un avant et un après. La puissance de l’événement fait que parfois on est animés par une force de rage, de revanche, de nécessité de trouver une réponse à l’agression, qui fait qu’il y a une certaine force qui se révèle à l’intérieur de la personne.

Mais si cette force, quand vous subissez une agression, vous êtes obligés d’y réagir. Si vous n’êtes pas capables d’y réagir et si vous restez simplement en position de la subir, à ce moment-là, vous n’êtes pas plus forts. En général, vous développez des troubles qui vous détruisent. Si par contre, vous arrivez à vous relever pour y répondre, ça peut être de façon extrêmement créative, ce n’est pas forcément par une agression. A ce moment-là, ça peut révéler une forme de vie, de créativité très positive dans sa façon d’être au monde.

Le terrorisme, c’est viser un collectif à travers des individus.

Articles EMDR - IMO - vendredi 1 décembre 2023 - 18:23
Une fois n'est pas coutume, dans cette rubrique consacrée d'habitude aux livres parlant d'EMDR, IMO, nous publions ce jour l'intégralité de l'interview sur RFI par Florent Guignard, de Milca Céline Adrey, psychologue clinicienne, spécialiste du traitement du syndrome post-traumatique et membre de l’association OneFamily. - On a entendu le témoignage d’une survivante d’un des kibboutz attaqués le 7 octobre par le Hamas. Y a-t-il une différence de traumatisme entre le fait d’avoir subi une telle attaque et le fait d’avoir été otage ?

- Milca Céline Adrey : Oui. D’abord sur la durée de l’exposition. Evidemment que les gens qui reviennent ont non seulement été présents le 7 octobre durant le massacre, puis après, ils ont été kidnappés. Ce qui est encore une autre expérience de frayeur. Ils ont très souvent été lynchés par la foule lors du passage de la bande de Gaza, jusque dans Gaza. Ils sont restés presque deux mois en détention. Ils ont été maltraités. On sait que pour certains, ils ont été obligés de visionner les films des exactions, ils ont été frappés. C’est bien plus lourd.

- Comment on s’en sort justement après tout cela ?

Pour comprendre comment on soigne des victimes d’attentat, il faut comprendre les ressorts psychologiques du terrorisme d’abord, et l’intention qu’il y a derrière le terrorisme. C’est évident que ce qui est recherché dans le terrorisme ce n’est pas de tuer, mais c’est bien d’immobiliser un groupe par la terreur. C’est un collectif qui est visé à travers des individus. En fait, vous tuez une personne mais c’est pour sidérer ou rendre malade des milliers d’autres qui par cercles concentriques vont en contaminer d’autres autour d’eux.

La terreur, c’est donc une arme à plusieurs temps. Il y a le moment de l’exaction, de la tuerie, mais en fait ce qui est visé, c’est vraiment de sidérer les personnes qui vont être témoins.

- C’est-à-dire que les traumatismes ne vont pas toucher seulement les otages directement, mais évidemment aussi leurs familles, leurs proches ?…

Oui, et c’est important d’en prendre conscience. Par exemple, quand il y a un attentat, ce n’est pas forcément les gens qui ont été victimes physiquement à l’attentat qui vont développer le plus de troubles. C’est souvent par exemple les gens qui se précipitent pour regarder ou on l’a vu ces dernières années avec l’utilisation massive de l’arme du terroriste, des réseaux sociaux et de la construction des vidéos, des gens (en particulier des adolescents) qui vont être exposés visuellement aux images et qui vont développer des troubles.

- Quels sont le genre de troubles de symptômes post-traumatiques que vivent ces victimes ?

En général, ce qu’on appelle le trouble de stress post-traumatique, il est caractérisé par plusieurs symptômes. Un de ceux qui est le plus violent, c’est cette façon d’être pris, d’être arrêté dans le courant de la journée de façon complètement intrusive par des images qui reviennent, des odeurs qui persistent, le goût dans la bouche, cette sensation d’être là sans être là, avec une très forte incapacité à se concentrer.

Par exemple, chez de jeunes enfants, on peut voir qu’il y a un trouble traumatique parce qu’ils ne vont pas être capables de regarder un dessin animé, d’accomplir des tâches habituellement simples. Évidemment, des troubles du sommeil avec des cauchemars récurrents qui vous empêchent de récupérer pendant la nuit parce que vous êtes en permanence réveillés par les cauchemars, les troubles de l’alimentation… La liste est longue.

- Est-ce que ces troubles peuvent parfois mettre du temps à émerger ?

Oui. Très souvent. D’abord les troubles peuvent ne pas émerger, ce n’est pas systématique qu’on développe un stress post-traumatique après une agression. Certaines personnes vont le faire, d’autres pas. Et en général, il y a un temps qu’on appelle « le temps de latence ». C’est-à-dire qu’après quelques mois, un petit déclencheur qui va faire que tout d’un coup, un bruit, un son va vous rappeler et vous replonger dans cette situation et ça peut se déclencher à ce moment-là.

- Lors des prises d’otage, on évoque ce fameux syndrome de Stockholm. Certains l’ont évoqué lors de la libération des premiers otages du Hamas. Ils sont apparus sur les images souriants alors que les ravisseurs venaient de les libérer. Est-ce que c’est un phénomène que vous avez observé ?

Je suis un peu plus réservée sur le syndrome de Stockholm... D’abord, il faut se remettre en situation. Quand on est libéré et que vous êtes sous le feu des caméras du Hamas, qui de toute façon fait une mise en scène, vous êtes tenus à faire certains gestes qu’on vous demande de faire. Et évidemment, dans des conditions où il est question de vie ou de mort, vous n’allez pas vous opposer. Donc, au moment de la libération, il y a que vous êtes tenus par vos agresseurs de vous comporter d’une certaine façon et que vous êtes aussi soulagés potentiellement.

Le syndrome de Stockholm, c’est plus compliqué que cela. C’est une prise de position dans une telle adhésion à l’agresseur qu’on finit par avoir peur par exemple, comme ça s’était passé à Stockholm, les otages avaient de la suspicion à l’égard de la police qui venait les libérer. C’est comme si on avait vu des otages se retourner contre la Croix-Rouge. Mais ce n’est pas le cas.

Donc, je ne parlerai pas d’un syndrome de Stockholm dans ce à quoi nous avons assisté. On a simplement des gens qui sont contraints à réagir d’une certaine façon devant les télés et qui sont aussi très certainement en train d’être quand même potentiellement libérés, soulagés en se disant : est-ce que ça va avoir lieu ou pas ? On les sent inquiets, mais ils sont quand même en train de vivre une libération.

- Est-ce qu’on peut ressortir plus forts d’une prise d’otages ?

On ressort différents, radicalement différents. C’est la naissance d’un nouvel être en général. Les gens nous disent qu’il y a un avant et un après. La puissance de l’événement fait que parfois on est animés par une force de rage, de revanche, de nécessité de trouver une réponse à l’agression, qui fait qu’il y a une certaine force qui se révèle à l’intérieur de la personne.

Mais si cette force, quand vous subissez une agression, vous êtes obligés d’y réagir. Si vous n’êtes pas capables d’y réagir et si vous restez simplement en position de la subir, à ce moment-là, vous n’êtes pas plus forts. En général, vous développez des troubles qui vous détruisent. Si par contre, vous arrivez à vous relever pour y répondre, ça peut être de façon extrêmement créative, ce n’est pas forcément par une agression. A ce moment-là, ça peut révéler une forme de vie, de créativité très positive dans sa façon d’être au monde.

Préparation mentale des sportifs de haut niveau. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 70

Psychotherapie.FR - jeudi 30 novembre 2023 - 18:55
Dr Cédric GUEGUEN « ALLONS SURFER » EN POLYNÉSIE Invitation à un voyage hypnotique dans les îles Marquises, archipel de la Polynésie française, où un jeune champion de surf tente de faire corps avec des vagues géantes... Il a tout juste 18 ans au moment de notre première rencontre, et s’appelle Manake’i, littéralement « la couronne de pouvoir » en marquisien. Ce jeune garçon développe déjà les qualités d’un grand champion, un mental d’acier, une condition physique en progression constante et surtout une profonde humilité qui représente, à mon sens, un atout majeur pour un athlète de haut niveau. Issu de l’union d’une mère française et d’un père marquisien de l’île de Fatu Hiva, il a grandi dans cette culture mixte, s’enrichissant des deux caractères très complémentaires de ses parents. Dès son plus jeune âge, il a commencé à surfer les vagues de la commune de Teahupo’o (« le mur de tête » en tahitien, du fait selon la légende des moeurs belliqueuses de la tribu qui habitait là et empilait les têtes des vaincus après les combats...). Il a commencé comme la plupart des enfants de son âge sur la plage, puis suivant son papa surfeur, sur le récif et la mythique vague de Teahupo’o, connue dans le monde entier à la fois pour sa dangerosité mais aussi pour son esthétisme photographique incroyable. Cette vague accueille chaque année les champions internationaux, et bientôt les Jeux olympiques de 2024 à Tahiti. J’ai rencontré Manake’i la première fois en août 2021, après avoir reçu sa maman qui m’avait fait part de son inquiétude pour son fils ; et pour cause, il pratique déjà sur d’immenses masses d’eau atteignant parfois la hauteur d’une maison à étage.

A notre premier entretien, il me confie avoir besoin de travailler sur la confiance en soi. « J’ai toujours eu de bons résultats, mais je termine 2e… » ; « j’ai parfois peur du regard des spectateurs et de ne pas réussir à exprimer mon potentiel ». Il se dit être « plus manuel qu’intellectuel », aime bien sûr surfer mais aussi la chasse sous-marine et la mécanique. L’ensemble de son discours est véritablement tinté de notions kinesthésiques. Il est extrêmement bien entouré par sa famille, qui représente des personnes ressources, son papa et entraîneur, lui-même très bon surfeur, marquisien de naissance avec cette combativité sans faille, et sa maman beaucoup plus calme et douce qui l’a amené vers le yoga et la méditation. Sa petite amie fait aussi partie de l’aventure et le soutient dans sa démarche.

Au cours de l’entretien, j’apprécie souvent parler aux sportifs de « l’effet Bannister » ou « impuissance apprise », du nom du coureur Roger Bannister (1) qui passa sous la limite des 4 minutes pour 1 mile en 1954. Cette barrière était décrite à maintes reprises comme infranchissable, témoin des limites du corps humain. Il entraîna avec lui de nombreux autres coureurs par la suite. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », nous disait Mark Twain. Nous débutons donc l’hypnose formelle, de manière relativement classique, en lui proposant une induction par le bon souvenir après avoir installé un « signaling ».

Développant la partie kinesthésique, sensorielle de manière plus approfondie à la lumière de la tonalité de son discours, rapidement je lui propose un voyage corporel, sorte de « body scan » hypnotique. En effet, la définition de l’hypnose comme corps en relation prend d’autant plus de sens avec les sportifs de haut niveau qui oeuvrent au quotidien avec lui.

« Autorise-toi, à ton rythme et à ta manière, à t’installer réellement dans chaque partie de corps, voilà, très bien... il est possible de percevoir, de ressentir chaque articulation et chaque muscle de façon plus précise et plus agréable. » Je lui propose alors, me rappelant François Roustang qui évoquait l’ouvrage d’Eugen Herrigel, Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc (2), de ne faire qu’un avec les vagues, et sa planche... « Il est possible maintenant pour le corps de Manake’i de ne faire qu’un avec la planche, avec chaque vague, avec chaqueminuscule goutte d’eau de l’océan... et de libérer tout ce potentiel, l’intérieur de toi-même... bien... permettant à cette mémoire incroyable, la mémoire du corps, de chaque cellule du corps comme chaque goutte d’eau de l’océan, et de glisser... Ce moment d’unité où plus rien n’existe quand on glisse sur une vague, à chaque manoeuvre, les positions des pieds, des articulations, du corps, avec une sorte d’harmonie, percevant le Mana de la Nature... jusqu’à la sensation magique du tube... »

Il est intéressant de s’arrêter sur le concept de Mana, qui s’intègre extrêmement bien à la pratique de l’hypnose en Polynésie. C’est un terme flou qui recoupe un nombre important de concepts, il m’est encore difficile de le définir même après quatre ans de vie à Tahiti. Nous pourrions le décrire avec nos concepts occidentaux comme la puissance inhérente à la Nature, à l’Univers, présent dans les êtres vivants, les humains, les animaux, les arbres, mais aussi dans les pierres et notamment les sculptures, dont les fameux tiki ou ti’i, représentations des divinités polynésiennes. A mon sens, l’utilisation de ce terme participe grandement à l’accordage hypnotique. Son corps réagit beaucoup au cours de la séance, avec de multiples contractions musculaires. Nous poursuivons la séance par une projection vers les compétitions à venir, et notamment une invitation à entrevoir une victoire prochaine.

La deuxième séance va revêtir un caractère assez inhabituel, en effet étant moi-même adepte de la discipline, je me suis rendu quelques semaines plus tard comme spectateur à la dernière étape du championnat sur la plage de Papara, où notre jeune champion devait faire une performance pour remporter le titre de champion de Polynésie. Je le rencontre en train de s’échauffer, et il m’a apporté une définition de l’hypnose que j’ai trouvée exceptionnelle : « Tu sais la séance qu’on a faite l’autre jour, je ne me rappelais de rien du tout, mais quand je suis allé surfer mon corps s’en souvenait et je me suis senti carrément à l’aise... »

SÉANCE SUR LA PLAGE AU SON DES VAGUES

J’adore la spontanéité polynésienne ! Nous en avons profité pour réaliser la séance sur la plage. Après une induction par focalisation sur le bruit des vagues, je lui propose des techniques idéomotrices, méthode qui est toujours appréciable avec les adolescents et les jeunes adultes, notamment sportifs.
« Il est possible que tu puisses ressentir comme une discrète légèreté dans la main droite ou bien dans la main gauche, celle que ton corps aura choisie, faisant également appel aux ressources inconscientes, à l’intérieur de toi... Dès que l’une des mains se sera sentie plus légère, elle nous fera signe. (La main droite se mobilise discrètement.) Très bien... Voilà... ressentir cette légèreté, cette liberté légère, comme si de petits ballons de couleurs et de formes différentes étaient accrochés à l’extrémité du bout de chacun des doigts. Et cette main qui en profite pour percevoir la fluidité, comme celle que l’on peut ressentir sur les vagues... et pendant que la main de Manake’i profite de cette liberté, l’autre va elle pouvoir devenir forte et puissante, raide et rigide jusqu’à la racine du bras, comme une barre de fer, comme une branche d’arbre... Solide... (Le bras gauche se raidit.) Très bien, magnifique... Prendre conscience des capacités incroyables du corps humain, et que cette légèreté et cette force puissent alors diffuser dans l’ensemble du corps... et s’exprimer le moment voulu et te sentir carrément cool... » Nous terminons progressivement la séance lévitation/catalepsie par une visualisation de la victoire avec la coupe entre les mains... La séance semblera alors porter ses fruits quelques heures plus tard, car…

Lire la suite de la revue...


Dr Cédric GUEGUEN Médecin généraliste, spécialisé en nutrition, en phytothérapie et aromathérapie. Formé à la pratique de l’hypnothérapie depuis 2013 avec l’Institut H. Milton du Rhône (IMHER), aux thérapies brèves et solutionnistes, puis aux techniques de Rossi avec l’Institut international de médecine intégrative (IIMI). Plus récemment, il a suivi les enseignements de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale (AFEHM) avec Jean-Marc Benhaiem. Il réside à Tahiti, en Polynésie française, où il a la chance de pouvoir accompagner des sportifs de haut niveau, notamment dans le milieu du triathlon et du surf.

Commandez la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

. Sophie Tournouër  illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''

Crédit photo: © Patrick Hepner

Préparation mentale des sportifs de haut niveau. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 70

Psychotherapie.FR - jeudi 30 novembre 2023 - 18:55
Dr Cédric GUEGUEN « ALLONS SURFER » EN POLYNÉSIE Invitation à un voyage hypnotique dans les îles Marquises, archipel de la Polynésie française, où un jeune champion de surf tente de faire corps avec des vagues géantes... Il a tout juste 18 ans au moment de notre première rencontre, et s’appelle Manake’i, littéralement « la couronne de pouvoir » en marquisien. Ce jeune garçon développe déjà les qualités d’un grand champion, un mental d’acier, une condition physique en progression constante et surtout une profonde humilité qui représente, à mon sens, un atout majeur pour un athlète de haut niveau. Issu de l’union d’une mère française et d’un père marquisien de l’île de Fatu Hiva, il a grandi dans cette culture mixte, s’enrichissant des deux caractères très complémentaires de ses parents. Dès son plus jeune âge, il a commencé à surfer les vagues de la commune de Teahupo’o (« le mur de tête » en tahitien, du fait selon la légende des moeurs belliqueuses de la tribu qui habitait là et empilait les têtes des vaincus après les combats...). Il a commencé comme la plupart des enfants de son âge sur la plage, puis suivant son papa surfeur, sur le récif et la mythique vague de Teahupo’o, connue dans le monde entier à la fois pour sa dangerosité mais aussi pour son esthétisme photographique incroyable. Cette vague accueille chaque année les champions internationaux, et bientôt les Jeux olympiques de 2024 à Tahiti. J’ai rencontré Manake’i la première fois en août 2021, après avoir reçu sa maman qui m’avait fait part de son inquiétude pour son fils ; et pour cause, il pratique déjà sur d’immenses masses d’eau atteignant parfois la hauteur d’une maison à étage.

A notre premier entretien, il me confie avoir besoin de travailler sur la confiance en soi. « J’ai toujours eu de bons résultats, mais je termine 2e… » ; « j’ai parfois peur du regard des spectateurs et de ne pas réussir à exprimer mon potentiel ». Il se dit être « plus manuel qu’intellectuel », aime bien sûr surfer mais aussi la chasse sous-marine et la mécanique. L’ensemble de son discours est véritablement tinté de notions kinesthésiques. Il est extrêmement bien entouré par sa famille, qui représente des personnes ressources, son papa et entraîneur, lui-même très bon surfeur, marquisien de naissance avec cette combativité sans faille, et sa maman beaucoup plus calme et douce qui l’a amené vers le yoga et la méditation. Sa petite amie fait aussi partie de l’aventure et le soutient dans sa démarche.

Au cours de l’entretien, j’apprécie souvent parler aux sportifs de « l’effet Bannister » ou « impuissance apprise », du nom du coureur Roger Bannister (1) qui passa sous la limite des 4 minutes pour 1 mile en 1954. Cette barrière était décrite à maintes reprises comme infranchissable, témoin des limites du corps humain. Il entraîna avec lui de nombreux autres coureurs par la suite. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », nous disait Mark Twain. Nous débutons donc l’hypnose formelle, de manière relativement classique, en lui proposant une induction par le bon souvenir après avoir installé un « signaling ».

Développant la partie kinesthésique, sensorielle de manière plus approfondie à la lumière de la tonalité de son discours, rapidement je lui propose un voyage corporel, sorte de « body scan » hypnotique. En effet, la définition de l’hypnose comme corps en relation prend d’autant plus de sens avec les sportifs de haut niveau qui oeuvrent au quotidien avec lui.

« Autorise-toi, à ton rythme et à ta manière, à t’installer réellement dans chaque partie de corps, voilà, très bien... il est possible de percevoir, de ressentir chaque articulation et chaque muscle de façon plus précise et plus agréable. » Je lui propose alors, me rappelant François Roustang qui évoquait l’ouvrage d’Eugen Herrigel, Le zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc (2), de ne faire qu’un avec les vagues, et sa planche... « Il est possible maintenant pour le corps de Manake’i de ne faire qu’un avec la planche, avec chaque vague, avec chaqueminuscule goutte d’eau de l’océan... et de libérer tout ce potentiel, l’intérieur de toi-même... bien... permettant à cette mémoire incroyable, la mémoire du corps, de chaque cellule du corps comme chaque goutte d’eau de l’océan, et de glisser... Ce moment d’unité où plus rien n’existe quand on glisse sur une vague, à chaque manoeuvre, les positions des pieds, des articulations, du corps, avec une sorte d’harmonie, percevant le Mana de la Nature... jusqu’à la sensation magique du tube... »

Il est intéressant de s’arrêter sur le concept de Mana, qui s’intègre extrêmement bien à la pratique de l’hypnose en Polynésie. C’est un terme flou qui recoupe un nombre important de concepts, il m’est encore difficile de le définir même après quatre ans de vie à Tahiti. Nous pourrions le décrire avec nos concepts occidentaux comme la puissance inhérente à la Nature, à l’Univers, présent dans les êtres vivants, les humains, les animaux, les arbres, mais aussi dans les pierres et notamment les sculptures, dont les fameux tiki ou ti’i, représentations des divinités polynésiennes. A mon sens, l’utilisation de ce terme participe grandement à l’accordage hypnotique. Son corps réagit beaucoup au cours de la séance, avec de multiples contractions musculaires. Nous poursuivons la séance par une projection vers les compétitions à venir, et notamment une invitation à entrevoir une victoire prochaine.

La deuxième séance va revêtir un caractère assez inhabituel, en effet étant moi-même adepte de la discipline, je me suis rendu quelques semaines plus tard comme spectateur à la dernière étape du championnat sur la plage de Papara, où notre jeune champion devait faire une performance pour remporter le titre de champion de Polynésie. Je le rencontre en train de s’échauffer, et il m’a apporté une définition de l’hypnose que j’ai trouvée exceptionnelle : « Tu sais la séance qu’on a faite l’autre jour, je ne me rappelais de rien du tout, mais quand je suis allé surfer mon corps s’en souvenait et je me suis senti carrément à l’aise... »

SÉANCE SUR LA PLAGE AU SON DES VAGUES

J’adore la spontanéité polynésienne ! Nous en avons profité pour réaliser la séance sur la plage. Après une induction par focalisation sur le bruit des vagues, je lui propose des techniques idéomotrices, méthode qui est toujours appréciable avec les adolescents et les jeunes adultes, notamment sportifs.
« Il est possible que tu puisses ressentir comme une discrète légèreté dans la main droite ou bien dans la main gauche, celle que ton corps aura choisie, faisant également appel aux ressources inconscientes, à l’intérieur de toi... Dès que l’une des mains se sera sentie plus légère, elle nous fera signe. (La main droite se mobilise discrètement.) Très bien... Voilà... ressentir cette légèreté, cette liberté légère, comme si de petits ballons de couleurs et de formes différentes étaient accrochés à l’extrémité du bout de chacun des doigts. Et cette main qui en profite pour percevoir la fluidité, comme celle que l’on peut ressentir sur les vagues... et pendant que la main de Manake’i profite de cette liberté, l’autre va elle pouvoir devenir forte et puissante, raide et rigide jusqu’à la racine du bras, comme une barre de fer, comme une branche d’arbre... Solide... (Le bras gauche se raidit.) Très bien, magnifique... Prendre conscience des capacités incroyables du corps humain, et que cette légèreté et cette force puissent alors diffuser dans l’ensemble du corps... et s’exprimer le moment voulu et te sentir carrément cool... » Nous terminons progressivement la séance lévitation/catalepsie par une visualisation de la victoire avec la coupe entre les mains... La séance semblera alors porter ses fruits quelques heures plus tard, car…

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Dr Cédric GUEGUEN Médecin généraliste, spécialisé en nutrition, en phytothérapie et aromathérapie. Formé à la pratique de l’hypnothérapie depuis 2013 avec l’Institut H. Milton du Rhône (IMHER), aux thérapies brèves et solutionnistes, puis aux techniques de Rossi avec l’Institut international de médecine intégrative (IIMI). Plus récemment, il a suivi les enseignements de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale (AFEHM) avec Jean-Marc Benhaiem. Il réside à Tahiti, en Polynésie française, où il a la chance de pouvoir accompagner des sportifs de haut niveau, notamment dans le milieu du triathlon et du surf.

Commandez la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

. Sophie Tournouër  illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''

Crédit photo: © Patrick Hepner

Trouver des ressources. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 70

Hypnose Thérapeutique - jeudi 30 novembre 2023 - 17:59
RUPTURE AMOUREUSE ET CONVERSATION SUR LES VALEURS. Anne MALRAUX. Dans cet article, il est question de parcourir plusieurs mois de thérapie avec Syriane, en introduisant d’abord le problème et ses effets (histoire dominante), puis les compétences que la patiente a mises en oeuvre pour lui résister (histoire alternative). Quand Syriane est venue me voir en thérapie, je n’avais encore jamais rencontré de Dévalorisateur Squatteur. C’est grâce à elle que j’en ai connu un, et ma foi il n’était pas « piqué des vers ». J’avais connu d’autres types dans son genre, cela dit, et mon opinion était que ce genre de type ne vous rend pas la vie douce, ni facile. C’était aussi l’opinion de Syriane. Comme elle me l’a expliqué lors de nos premières séances, le Dévalorisateur Squatteur s’était incrusté dans sa vie depuis bien longtemps. Elle me décrivait aussi comment le couple parental était lui-même aux prises avec de nombreux problèmes à même de préparer le terrain pour l’arrivée d’un Dévalorisateur Squatteur.

Sa mère est envahissante, débordante d’amour mais dévorée d’angoisse, et tout le temps inquiète. Son inquiétude la pousse à faire les choses à la place des autres (« bouge pas, je vais t’aider » est une de ses phrases préférées) et à les priver de leur autonomie, par peur qu’ils n’aient en réalité pas besoin d’elle. Syriane l’a souvent entendu dire que si elle n’était pas utile à quelqu’un ou quelque chose, alors elle ne servait à rien. Son père est manipulateur, colérique, tyrannique, critique... enfin beaucoup de « iques » ! Il ne lâche jamais un compliment, ou quoi que ce soit qui puisse apparaître comme une « faiblesse » ou un bon sentiment. Même à son travail, ses collègues le décrivent comme un homme intimidant, qu’il ne faut pas contrarier. Syriane raconte un homme qui rabaisse constamment son épouse, notamment lorsque celle-ci se mêle de reprendre des études de psychologie, ou de conduire. Elle relate des scènes familiales en voiture, avec sa mère au volant sous le feu des critiques paternelles, comme de véritables supplices qui les laissaient tous exsangues.

Quand Syriane naît, elle est tout de suite rejetée par ce père qui a lui-même longtemps souffert de surpoids morbide, car elle est, me dit-elle, « un bébé glouton ». A l’âge d’un an et demi, elle tombe malade et se voit diagnostiquer une rubéole (qui s’avérera en réalité être une roséole) alors que sa mère est enceinte de son petit frère. Craignant d’être contaminée et que cela n’affecte le développement du foetus, elle éloigne Syriane, qui est mise à l’écart, provoquant une coupure du lien maternel dévastatrice pour le bébé qu’elle était. Dans le même temps, le père, inquiet de l’issue de cette grossesse, insiste pour qu’elle avorte, ce qu’elle refuse. Le père décide alors, en quelque sorte, de quitter la relation conjugale. A partir de ce moment, les parents de Syriane ne communiqueront plus que pour évoquer les aspects du quotidien. Le petit frère de Syriane naîtra finalement en bonne santé, mais cette séquence douloureuse laissera une profonde marque sur la dynamique familiale. Syriane décrit un climat très lourd pendant toute son enfance, avec des parents qui ne se parlent que sur un mode opératoire, jusqu’au départ de son père, à ses 11 ans.


LE PROBLÈME : HISTOIRE DOMINANTE

Mais revenons à notre Dévalorisateur Squatteur. Le choix de ce nom « barbare » découle de l’association de deux effets majeurs du problème dans la vie de Syriane. D’une part, la présence d’un juge intérieur qui reprend en grande partie la parole paternelle, et qui lui dit tout le temps qu’« elle n’est pas assez ceci, pas assez cela, qu’elle n’a aucune valeur, qu’elle va être abandonnée d’une minute à l’autre, qu’elle est seule et finira seule », etc. De l’autre, nous avons identifié un effet d’enracinement aussi intrusif qu’indésiré du problème, qui plonge ses racines dans le trauma transgénérationnel. Le squatteur. C’est à cause de son « impact » sonore, à mi-chemin entre dévaloriser et dévaliser, rendant compte de la dévalorisation constante, subie de façon active, qui dévale sur elle comme une avalanche de critiques incessantes, et du vol de valeur qui en découle, que nous avons gardé le Dévalorisateur Squatteur afin de nommer le problème.

Parmi les horreurs que ce dernier lui avait fait subir, il l’avait incitée à prendre du poids pour se cacher du regard des autres, afin qu’elle reste pour toujours sous son emprise. C’est ainsi que pendant la majeure partie de sa vie d’adulte, elle s’était trouvée affligée d’un grand nombre de kilos en trop (jusqu’à 140 kilos). Ce surpoids semblait fonctionner à merveille pour venir renforcer les conclusions négatives que Syriane tirait sur elle-même, et qui avaient été, avant cela, portées par la parole paternelle. Elle avait d’ailleurs eu, bien avant notre rencontre, une première alerte de santé, qui l’avait obligée à perdre 40 kilos. Elle décrivait de longues et douloureuses ruminations sur le fait qu’elle n’y arriverait jamais, que ça devait être écrit quelque part, que le bonheur n’était pas pour elle, qu’elle était maudite les jours pairs et foutue les jours impairs, enfin bref, tout ce genre de salades bien démoralisantes. Le Dévalorisateur Squatteur l’avait également persuadée qu’elle n’avait aucune chance de séduire un homme, ce qui faisait que dans sa vie elle avait tout le temps eu le rôle de bonne copine, mais pas celui d’une femme digne d’inspirer des passions ou d’être aimée amoureusement. Elle était donc restée vierge jusqu’à l’âge de 45 ans.

Or, c’est à cet âge qu’à son plus grand étonnement, et alors qu’elle s’était en quelque sorte résignée à ne jamais connaître l’amour charnel, elle a entamé une relation amoureuse avec son collègue, Tarek. En quelques mois, elle perd 30 kilos. Quelques mots de contexte peuvent ici paraître bienvenus. Syriane et Tarek se connaissent depuis 2011, et ils sont bons amis, avec une complicité qui grandit au fil des années. Or, le couple de Tarek bat de l’aile, et il finit par divorcer en 2019. C’est alors que les deux collègues évoquent l’idée de devenir colocataires, étant tous deux originaires de province, car ils s’entendent bien, se connaissent de longue date, et cela leur permet d’imaginer rompre un peu la solitude, se rendre des services, etc. Le jour où ils se retrouvent dans un restaurant pour discuter des détails que pourraient revêtir cette colocation, ils se rendent à l’évidence qu’ils ont des sentiments plus qu’amicaux l’un pour l’autre. « En fait, j’étais en train de lui dire que j’étais amoureuse de lui. Il m’a alors dit je suis hyper content de ce que tu me dis là... Physiquement, j’ai senti mon estomac se remplir... Je me suis même dit : “j’ai plus faim, mais alors j’ai plus faim du tout”... » Et un point en moins pour le Dévalorisateur Squatteur !

Ils entament donc une relation que Syriane décrit elle-même comme fusionnelle début mars 2020, avant que celle-ci ne soit rapidement interrompue par le premier confinement de la Covid-19. Je reçois Syriane pour la première fois en décembre 2021, soit environ un an après ces événements. Son premier motif de consultation est la souffrance amoureuse causée par l’éloignement de Tarek, et l’ensemble des troubles anxieux qu’elle rapporte en lien avec cette souffrance. En effet, celui-ci a pris ses distances devant l’emballement émotionnel de Syriane, qui ne dort plus, ne mange plus, et a perdu près de 20 kilos pendant les deux mois du confinement. Elle en perdra 10 de plus le mois suivant. « J’ai arrêté de manger et de dormir. Ça m’a propulsée. J’ai disjoncté. » Elle dit : « J’ai attendu ça toute ma vie, et maintenant que je l’ai, on me le retire. » Elle est à la fois terrifiée par la puissance du sentiment amoureux qu’elle éprouve et par l’immédiate crainte d’être rejetée, d’être remise dans son « état d’avant ». L’exploration de ce « ça », qu’elle a attendu toute sa vie, nous a permis de faire l’inventaire des compétences qu’elle a pu mobiliser jusqu’ici par elle pour résister aux conclusions de l’histoire dominante, tomber amoureuse et connaître une intimité charnelle avec un homme.


Lire la suite sur la Revue...



ANNE MALRAUX Après une carrière artistique, elle s’oriente vers la sociologie puis se forme en psychologie. Formée à l’hypnose médicale à l’AFEHM en 2014, puis en thérapie narrative et à la prise en charge du psychotrauma à l’Institut Mimethys.
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Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër  illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''


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Hypnose Thérapeutique - jeudi 30 novembre 2023 - 17:59
RUPTURE AMOUREUSE ET CONVERSATION SUR LES VALEURS. Anne MALRAUX. Dans cet article, il est question de parcourir plusieurs mois de thérapie avec Syriane, en introduisant d’abord le problème et ses effets (histoire dominante), puis les compétences que la patiente a mises en oeuvre pour lui résister (histoire alternative). Quand Syriane est venue me voir en thérapie, je n’avais encore jamais rencontré de Dévalorisateur Squatteur. C’est grâce à elle que j’en ai connu un, et ma foi il n’était pas « piqué des vers ». J’avais connu d’autres types dans son genre, cela dit, et mon opinion était que ce genre de type ne vous rend pas la vie douce, ni facile. C’était aussi l’opinion de Syriane. Comme elle me l’a expliqué lors de nos premières séances, le Dévalorisateur Squatteur s’était incrusté dans sa vie depuis bien longtemps. Elle me décrivait aussi comment le couple parental était lui-même aux prises avec de nombreux problèmes à même de préparer le terrain pour l’arrivée d’un Dévalorisateur Squatteur.

Sa mère est envahissante, débordante d’amour mais dévorée d’angoisse, et tout le temps inquiète. Son inquiétude la pousse à faire les choses à la place des autres (« bouge pas, je vais t’aider » est une de ses phrases préférées) et à les priver de leur autonomie, par peur qu’ils n’aient en réalité pas besoin d’elle. Syriane l’a souvent entendu dire que si elle n’était pas utile à quelqu’un ou quelque chose, alors elle ne servait à rien. Son père est manipulateur, colérique, tyrannique, critique... enfin beaucoup de « iques » ! Il ne lâche jamais un compliment, ou quoi que ce soit qui puisse apparaître comme une « faiblesse » ou un bon sentiment. Même à son travail, ses collègues le décrivent comme un homme intimidant, qu’il ne faut pas contrarier. Syriane raconte un homme qui rabaisse constamment son épouse, notamment lorsque celle-ci se mêle de reprendre des études de psychologie, ou de conduire. Elle relate des scènes familiales en voiture, avec sa mère au volant sous le feu des critiques paternelles, comme de véritables supplices qui les laissaient tous exsangues.

Quand Syriane naît, elle est tout de suite rejetée par ce père qui a lui-même longtemps souffert de surpoids morbide, car elle est, me dit-elle, « un bébé glouton ». A l’âge d’un an et demi, elle tombe malade et se voit diagnostiquer une rubéole (qui s’avérera en réalité être une roséole) alors que sa mère est enceinte de son petit frère. Craignant d’être contaminée et que cela n’affecte le développement du foetus, elle éloigne Syriane, qui est mise à l’écart, provoquant une coupure du lien maternel dévastatrice pour le bébé qu’elle était. Dans le même temps, le père, inquiet de l’issue de cette grossesse, insiste pour qu’elle avorte, ce qu’elle refuse. Le père décide alors, en quelque sorte, de quitter la relation conjugale. A partir de ce moment, les parents de Syriane ne communiqueront plus que pour évoquer les aspects du quotidien. Le petit frère de Syriane naîtra finalement en bonne santé, mais cette séquence douloureuse laissera une profonde marque sur la dynamique familiale. Syriane décrit un climat très lourd pendant toute son enfance, avec des parents qui ne se parlent que sur un mode opératoire, jusqu’au départ de son père, à ses 11 ans.


LE PROBLÈME : HISTOIRE DOMINANTE

Mais revenons à notre Dévalorisateur Squatteur. Le choix de ce nom « barbare » découle de l’association de deux effets majeurs du problème dans la vie de Syriane. D’une part, la présence d’un juge intérieur qui reprend en grande partie la parole paternelle, et qui lui dit tout le temps qu’« elle n’est pas assez ceci, pas assez cela, qu’elle n’a aucune valeur, qu’elle va être abandonnée d’une minute à l’autre, qu’elle est seule et finira seule », etc. De l’autre, nous avons identifié un effet d’enracinement aussi intrusif qu’indésiré du problème, qui plonge ses racines dans le trauma transgénérationnel. Le squatteur. C’est à cause de son « impact » sonore, à mi-chemin entre dévaloriser et dévaliser, rendant compte de la dévalorisation constante, subie de façon active, qui dévale sur elle comme une avalanche de critiques incessantes, et du vol de valeur qui en découle, que nous avons gardé le Dévalorisateur Squatteur afin de nommer le problème.

Parmi les horreurs que ce dernier lui avait fait subir, il l’avait incitée à prendre du poids pour se cacher du regard des autres, afin qu’elle reste pour toujours sous son emprise. C’est ainsi que pendant la majeure partie de sa vie d’adulte, elle s’était trouvée affligée d’un grand nombre de kilos en trop (jusqu’à 140 kilos). Ce surpoids semblait fonctionner à merveille pour venir renforcer les conclusions négatives que Syriane tirait sur elle-même, et qui avaient été, avant cela, portées par la parole paternelle. Elle avait d’ailleurs eu, bien avant notre rencontre, une première alerte de santé, qui l’avait obligée à perdre 40 kilos. Elle décrivait de longues et douloureuses ruminations sur le fait qu’elle n’y arriverait jamais, que ça devait être écrit quelque part, que le bonheur n’était pas pour elle, qu’elle était maudite les jours pairs et foutue les jours impairs, enfin bref, tout ce genre de salades bien démoralisantes. Le Dévalorisateur Squatteur l’avait également persuadée qu’elle n’avait aucune chance de séduire un homme, ce qui faisait que dans sa vie elle avait tout le temps eu le rôle de bonne copine, mais pas celui d’une femme digne d’inspirer des passions ou d’être aimée amoureusement. Elle était donc restée vierge jusqu’à l’âge de 45 ans.

Or, c’est à cet âge qu’à son plus grand étonnement, et alors qu’elle s’était en quelque sorte résignée à ne jamais connaître l’amour charnel, elle a entamé une relation amoureuse avec son collègue, Tarek. En quelques mois, elle perd 30 kilos. Quelques mots de contexte peuvent ici paraître bienvenus. Syriane et Tarek se connaissent depuis 2011, et ils sont bons amis, avec une complicité qui grandit au fil des années. Or, le couple de Tarek bat de l’aile, et il finit par divorcer en 2019. C’est alors que les deux collègues évoquent l’idée de devenir colocataires, étant tous deux originaires de province, car ils s’entendent bien, se connaissent de longue date, et cela leur permet d’imaginer rompre un peu la solitude, se rendre des services, etc. Le jour où ils se retrouvent dans un restaurant pour discuter des détails que pourraient revêtir cette colocation, ils se rendent à l’évidence qu’ils ont des sentiments plus qu’amicaux l’un pour l’autre. « En fait, j’étais en train de lui dire que j’étais amoureuse de lui. Il m’a alors dit je suis hyper content de ce que tu me dis là... Physiquement, j’ai senti mon estomac se remplir... Je me suis même dit : “j’ai plus faim, mais alors j’ai plus faim du tout”... » Et un point en moins pour le Dévalorisateur Squatteur !

Ils entament donc une relation que Syriane décrit elle-même comme fusionnelle début mars 2020, avant que celle-ci ne soit rapidement interrompue par le premier confinement de la Covid-19. Je reçois Syriane pour la première fois en décembre 2021, soit environ un an après ces événements. Son premier motif de consultation est la souffrance amoureuse causée par l’éloignement de Tarek, et l’ensemble des troubles anxieux qu’elle rapporte en lien avec cette souffrance. En effet, celui-ci a pris ses distances devant l’emballement émotionnel de Syriane, qui ne dort plus, ne mange plus, et a perdu près de 20 kilos pendant les deux mois du confinement. Elle en perdra 10 de plus le mois suivant. « J’ai arrêté de manger et de dormir. Ça m’a propulsée. J’ai disjoncté. » Elle dit : « J’ai attendu ça toute ma vie, et maintenant que je l’ai, on me le retire. » Elle est à la fois terrifiée par la puissance du sentiment amoureux qu’elle éprouve et par l’immédiate crainte d’être rejetée, d’être remise dans son « état d’avant ». L’exploration de ce « ça », qu’elle a attendu toute sa vie, nous a permis de faire l’inventaire des compétences qu’elle a pu mobiliser jusqu’ici par elle pour résister aux conclusions de l’histoire dominante, tomber amoureuse et connaître une intimité charnelle avec un homme.


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ANNE MALRAUX Après une carrière artistique, elle s’oriente vers la sociologie puis se forme en psychologie. Formée à l’hypnose médicale à l’AFEHM en 2014, puis en thérapie narrative et à la prise en charge du psychotrauma à l’Institut Mimethys.
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Voici le sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

. Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du ''dévalorisateur-squatteur'', pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

. Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër  illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de ''l’acting out'' : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

. Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce a un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''


Se ronger les ongles

Forum Psychotherapie.Fr - jeudi 30 novembre 2023 - 16:55
Bonjour..
Je m'appelle Aubin.
Ma soeur semble la même situation que vous. Comme vous dite, ce genre de truc provoque de la stress et anxiété. Nous avons cherché des moyens, alors qu'un ami de ma mère disait ...

NDLR: Merci de ne pas venir polluer le forum ! Au revoir !!!

Se ronger les ongles

Forum Psychotherapie.Fr - jeudi 30 novembre 2023 - 16:55
Bonjour..
Je m'appelle Aubin.
Ma soeur semble la même situation que vous. Comme vous dite, ce genre de truc provoque de la stress et anxiété. Nous avons cherché des moyens, alors qu'un ami de ma mère disait ...

NDLR: Merci de ne pas venir polluer le forum ! Au revoir !!!

La Thérapeute peut guérir l’insomnie

Forum Psychotherapie.Fr - jeudi 30 novembre 2023 - 16:17
Salut, je suis comme vous moi aussi. je ne dors pas,. Je ne savais pas quoi faire, mais on m'a suggéré d'utiliser cette fleur avant de me coucher, et j'ai constaté des résultats positfs. Maintenant, je dors comme un bébé. Juste partager mon expérience. Merci à vous

La Thérapeute peut guérir l’insomnie

Forum Psychotherapie.Fr - jeudi 30 novembre 2023 - 16:17
Salut, je suis comme vous moi aussi. je ne dors pas,. Je ne savais pas quoi faire, mais on m'a suggéré d'utiliser cette fleur avant de me coucher, et j'ai constaté des résultats positfs. Maintenant, je dors comme un bébé. Juste partager mon expérience. Merci à vous

Formation et Supervision EMDR IMO à Nancy

Agenda Hypnose Thérapie Brève - jeudi 30 novembre 2023 - 01:00
Objectif de la Supervision et Analyse des pratiques : supervision de cas cliniques et intégration de l'Hypnose et de l'EMDR-IMO dans vos contextes de travail.

o Améliorer ses compétences sur les fondamentaux de l'Hypnose et de l'EMDR-IMO

o Adapter au mieux la technique au service du patient

Formation Certifiante inscrite au Registre France EMDR - IMO ®

Formation EMDR Nancy


du 30/11/2023 00h00 au 01/12/2023 23h50
https://www.formation-emdr.fr/

Hypnose et bienveillance au centre du changement.

Hypnose Therapie Breve - mercredi 29 novembre 2023 - 01:57
Julien BETBÈZE, rédacteur en chef. Revue Hypnose et Thérapies Brèves n°70 Guy Ausloos, professeur de psychiatrie à l’Université McGill de Montréal, vient de nous quitter le 27 avril 2023 à l’âge de 82 ans. Il est, depuis les années 1970, l’une des figures marquantes du mouvement systémique. Son humanité et son intelligence pédagogique se reflètent pleinement dans ses écrits. Son livre sur la compétence des familles (1) est un texte majeur pour tous les thérapeutes ericksoniens : il exhorte le lecteur à se laisser pénétrer par le mystère de la famille compétente plutôt qu’à chercher des recettes pour traiter la famille dysfonctionnelle. C’est un des livres qui m’a le plus touché par la manière dont ses stratégies thérapeutiques prennent forme à partir de son regard bienveillant.

Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du « dévalorisateur-squatteur », pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de l’« acting out » : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Gérard Ostermann nous présente les textes de Michel Dupuet, de Véronique Laplane et de Muriel Launois et nous rappelle la pensée de Nicolas Malebranche : l’attention est la prière naturelle de l’âme.

Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les quatre modalités de la transe : transe profonde, légèremoyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : « l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses » (2).

Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce à un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent « semer les graines du changement » (4). Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Profitez bien de vos vacances pour savourer les différents articles et déguster vos rubriques habituelles. Bel été hypnotique à tous !


Notes
1. Ausloos G., La compétence des familles, Toulouse, Erès, 1995 (rééd. 2019).
2. Megglé D., Les chaussettes trouées, Bruxelles, Satas, 2023.
4. Congrès « Hypnose et santé », 29-30 septembre 2023, Paris. JULIEN BETBÈZE Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Théra pies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018. Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta- IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes). julien.betbeze@hotmail.fr

Dr Julien BETBÈZE Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018.
Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta- IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes).
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de l’« acting out » : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''




Hypnose et bienveillance au centre du changement.

Hypnose Therapie Breve - mercredi 29 novembre 2023 - 01:57
Julien BETBÈZE, rédacteur en chef. Revue Hypnose et Thérapies Brèves n°70 Guy Ausloos, professeur de psychiatrie à l’Université McGill de Montréal, vient de nous quitter le 27 avril 2023 à l’âge de 82 ans. Il est, depuis les années 1970, l’une des figures marquantes du mouvement systémique. Son humanité et son intelligence pédagogique se reflètent pleinement dans ses écrits. Son livre sur la compétence des familles (1) est un texte majeur pour tous les thérapeutes ericksoniens : il exhorte le lecteur à se laisser pénétrer par le mystère de la famille compétente plutôt qu’à chercher des recettes pour traiter la famille dysfonctionnelle. C’est un des livres qui m’a le plus touché par la manière dont ses stratégies thérapeutiques prennent forme à partir de son regard bienveillant.

Anne Malraux décrit, à travers plusieurs séances de thérapie avec Syriane, comment celle-ci va retrouver des ressources, malgré la force du processus dissociatif. Dans cette histoire le personnage invisible du « dévalorisateur-squatteur », pilier de la dissociation, devient visible grâce au questionnement externalisant. Il perd son pouvoir et les ressources relationnelles peuvent émerger pour que Syriane retrouve sa fierté et reprenne des initiatives porteuses de sens.

Cédric Gueguen nous entraîne à « surfer » sur les vagues de la confiance avec les sportifs de haut niveau. Il nous emmène en Polynésie pour saisir la puissance de la mémoire du corps amplifiée par l’entraînement hypnotique.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de l’« acting out » : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

Gérard Ostermann nous présente les textes de Michel Dupuet, de Véronique Laplane et de Muriel Launois et nous rappelle la pensée de Nicolas Malebranche : l’attention est la prière naturelle de l’âme.

Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les quatre modalités de la transe : transe profonde, légèremoyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : « l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses » (2).

Gérald Brassine nous montre comment conduire le travail sur les protections dissociatives chez une femme de 40 ans, avec des antécédents d’abus dans l’enfance, envahie par la peur de sortir de chez elle. Il décrit avec précision une séance qui, grâce à un changement de scénario, permet à cette femme de se libérer d’un syndrome de Stockholm et de retrouver la capacité de faire des choix.

Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent « semer les graines du changement » (4). Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Profitez bien de vos vacances pour savourer les différents articles et déguster vos rubriques habituelles. Bel été hypnotique à tous !


Notes
1. Ausloos G., La compétence des familles, Toulouse, Erès, 1995 (rééd. 2019).
2. Megglé D., Les chaussettes trouées, Bruxelles, Satas, 2023.
4. Congrès « Hypnose et santé », 29-30 septembre 2023, Paris. JULIEN BETBÈZE Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Théra pies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018. Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta- IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes). julien.betbeze@hotmail.fr

Dr Julien BETBÈZE Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, chef de service de l’Accueil familial thérapeutique de Loire-Atlantique de 1998 à 2018.
Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes (DU Addictions, DU Hypnose, DU Douleur) et au sein des Instituts de la CFHTB. Responsable pédagogique et formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’Arepta- IMHENA (Institut Milton H. Erickson Nantes).
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°70 N°70 : Août / Septembre / Octobre 2023

Sommaire, présenté par Julien Betbèze, rédacteur en chef :

Dossier : Indispensable hypnose

. Dominique Megglé nous apprend à repérer et à utiliser les 4 modalités de la transe : transe profonde, légère-moyenne, conversationnelle, invisible. A travers différentes situations cliniques, il souligne notamment comment la relation hypnotique permet d’échapper aux fausses exceptions lorsque celles-ci sont décrites comme de simples moments où les symptômes ont moins d’effet sur les sujets. Comme il le dit : l’hypnose est une jeune fille pleine de promesses.

Sophie Tournouër illustre, à travers la situation clinique de Daniel, l’apport de Guy Ausloos à la compréhension de l’« acting out » : le passage à l’acte n’est pas la cause du dysfonctionnement familial, mais une de ses conséquences. Elle nous aide à comprendre le lien entre les différentes compréhensions systémiques des passages à l’acte ; elle met en évidence l’importance de la dynamique de bienveillance et d’une approche collaborative pour retrouver les compétences relationnelles entre la maman et son fils. Et c’est par un questionnement orienté solution que l’apaisement pourra advenir.

. Stéphane Radoykov et Claude Virot nous rappellent l’importance d’intégrer l’hypnose dans les soins psychiatriques pour que les différents dispositifs thérapeutiques puissent« semer les graines du changement ». Il nous paraît indispensable que, pour le public et les soignants, l’hypnose ne soit pas uniquement associée à l’analgésie, mais soit aussi reconnue socialement comme un processus d’activation du changement en thérapie.

Espace Douleur Douceur

. Gérard Ostermann.
Edito : Quand l’hypnose parle à l’oreille des cigognes

. Michel Dupuet, gynécologue-obstétricien, nous propose une fructueuse illustration clinique de cette thérapeutique incomparable qu’est l’hypnose. Lorsque l’enfant ne paraît pas, tout se bouscule en effet avec son cortège de sentiments négatifs qui s’entretiennent les uns les autres : culpabilité, sentiment d’impuissance, d’injustice, atteinte de l’image de soi et du couple.
. Michel Dupuet a été le premier surpris de ses résultats des plus prometteurs, tout en affirmant avec modestie qu’il est peut-être prématuré de penser que les cas d’infertilité décrits et solutionnés par l’hypnose sont la preuve irréfragable de l’action exclusive de cette technique dans les problèmes de fertilité. Michel Dupuet espère seulement que dans les mois qui viendront ses confrères gynécologues, les centres de PMA intégreront l’hypnose dans leur panel thérapeutique. Malheureusement la crainte vivace dans l’inconscient médical du détournement de clientèle freine encore la collaboration. Pourtant 4 000 stérilités inexpliquées par an ouvre un vaste champ d’action.

. Muriel Launois, ergothérapeute, nous invite à ''Explorer ce qui est bon pour soi''. Dans un monde survolté, où le stress nous fait croire à la performance alors qu’il empêche en fait de goûter la vie, Muriel Launois nous propose d’être attentif à nous-même pour redécouvrir la vraie signification de l’écoute et de la communication avec le réel. Elle nous invite à être dans l’ouvert, sensible à ce qui est. C’est une attitude de vie. Il n’y a rien à atteindre, à obtenir, à devenir. Il s’agit simplement de perdre ses prétentions ; tout est déjà là en amont de notre être en-deçà de nos pensées, soucis et émotions.

. Véronique Laplane, médecin pédiatre, nous indique la voie pour ''Ne plus avoir peur chez le pédiatre''. Les enfants sont d’excellents candidats à l’hypnose ! L’hypnose s’appuie sur l’imagination, or chacun sait qu’en la matière les enfants sont rois ! Pour eux, l’imaginaire est réel du moins jusqu’à un certain âge. Ils sont tour à tour dragon, princesse ou chevalier et ont intacte en eux la magie du « comme si »... L’hypnose ne doit pas être vue comme une solution magique, mais comme une méthode complémentaire aux techniques de communication, de réassurance et de préparation mentale.
Rubriques :

. Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Quiproquo « Indispensable »
. Adrian Chaboche : Les champs du possible : ''Vous dansez ?''
. Nicolas d’Inca : Culture monde ''Voyage chamanique au son du tambour''
. Sophie Cohen : Bonjour et après ''Corinne et ses peurs''




MARSEILLE: 2ÈME ANNÉE SESSION 2: HYPNOSE ET MÉDITATION (1J) DOULEUR CHRONIQUES DOULEURS AIGÜES (2J)

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 29 novembre 2023 - 01:00
1ère Journée: Hypnose et Méditation
L’hypnose et la méditation ont depuis plusieurs siècles fait chemin à part.

Depuis plusieurs années maintenant, ces deux pratiques psychothérapeutiques ont trouvé un terrain de discussion et de partage. Peut-être même pour certains ne représentent-elles finalement qu’une seule et même pratique.

A distance de toute tentative de récupération par ce que l’on a appelé « la 3ème vague des TCC » ces méthodes proposent un simple et fondamental changement de relation au Monde.

La qualité de la présence représente probablement la question principale au cœur de ces exercices. Nous verrons ainsi au cours de cette journée de formation, les points communs et les divergences de ces psychothérapies ainsi que leurs horizons philosophiques.
Intervenant: Dr Michaël SAADA

2ème et 3ème Journée: L'hypnose et la Douleur

Au cours de ces journées de formation de perfectionnement en hypnose, vous apprendrez comment travailler de manière efficace sur la douleur aussi bien aigüe que chronique.

Les objectifs de ce séminaire sont d’améliorer efficacement la communication thérapeutique lors d’interventions dans le cadre de la gestion de la douleur, d’acquérir les techniques d’hypnoanalgésie qui vous seront utiles dans tous les soins provoquant de la douleur (intervention chirurgicales, piqûre, pansement, mobilisation douloureuse, etc.) ou encore chez les patients souffrants de douleurs post-opératoires (suites opératoires, plaie, facture, etc.).

Vous découvrirez aussi les dernières actualités scientifiques en matière de prise en charge de la douleur chronique, comment travailler sur son intensité, son ressenti et aussi sur les répercussions de la douleur chronique dans la vie du patient.

Intervenants: Théo Chaumeil - Laurence Adjadj
11 Impasse Flammarion Centre Le Mistral du 29/11/2023 00h00 au 01/12/2023 23h50
https://www.formation-hypnose-marseille.info/Douleur-aigue-douleur-chronique-Formation-Hypnose-a-Marseille_a39.html