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Nouvelle Hypnose Jean BECCHIONouvelle Hypnose, Initiation et Pratique. Dr Jean BECCHIO, Dr Charles JOUSSELIN


 La Nouvelle Hypnose. Vocabulaire, principes et méthode. Dr Jean GODIN



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Paris: Le Collège d'Hypnose de Paris assure les Formations Hypnose Médicale, Paramédicale, Hypnothérapie, EMDR - IMO, en Thérapies Brèves, Hypnose Ericksonienne & Kinésithérapie
Mis à jour : il y a 21 min 25 sec

Hypnose en soins palliatifs.

vendredi 15 novembre 2024 - 16:21
Ou comment maintenir la créativité de l'être sur le chemin de fin de vie. Dr Laurence DALEM pour la revue hypnose et thérapies brèves 73. C’est à l’issue de la présentation de mon travail pour valider la formation « Hypnose et thérapies brèves créatives » que Claude Virot m’a proposé d’intervenir au congrès. Mon travail mettait en avant combien l’hypnose soutient l’éthique humaniste des soins palliatifs : en personnalisant la relation, en valorisant les ressources, en soutenant la créativité, en rendant le sujet acteur de son existence. C’étaient les thèmes du congrès que nous allons retrouver au long de cet article sur l’utilisation particulière de l’hypnose en soins palliatifs ; texte que je dédie donc à tous ceux qui m’ont enseigné l’hypnose, comme un témoignage de ma reconnaissance pour leur enseignement.

J’avais choisi d’exercer la médecine générale, pour être acteur de santé intervenant au sein de l’écosystème du patient. C’est donc naturellement que je suis venue aux soins palliatifs. Les soins palliatifs sont plus qu’une spécialité, c’est une discipline transversale, puisqu’elle est destinée aux personnes atteintes de maladie incurable, quelle que soit la pathologie d’organe. Les soins palliatifs : médecine de la « faim » de vie, orthographe particulière qui donne de nouvelles perspectives quand « n » haiNe se transforme « m » aiMe. Dans les livres, les soins palliatifs sont définis comme des soins holistiques d’accompagnement de la personne dans sa globalité. Soyons pragmatiques en parlant d’objectif : cet objectif de prendre soin de l’autre, ce n’est pas traiter une pathologie - un organe, c’est prêter attention à la globalité de ce qu’il vit.

En anglais, la discipline est dénommée « palliative care », care mot sans équivalent en français, qui évoque le prendre soin, et c’est intéressant que le mot care ait peut-être la même racine que caresse. Prendre soin de malades incurables, la médecine révèle là sa dimension d’accompagnement : accompagnement particulier de malades qui ne guériront pas, pour qu’ils terminent leur chemin de vie. Pour accompagner... il y a la nécessité de rencontrer l’autre. C’est dans cette recherche d’une juste posture relationnelle que l’hypnose a sa place. Pratiquer l’hypnose, c’est développer l’altérité.

Par ailleurs, en clinique, pratiquer l’hypnose c’est avoir un outil combien utile dans le domaine relationnel, dans le soin quotidien au niveau procédural, dans les traitements des symptômes (douleur, anxiété, dyspnée), dans l’accompagnement psychologique. Ainsi, la polyvalence de l’hypnose permet la prise en soins globale nécessaire aux soins palliatifs. Il est alors intéressant de constater l’adéquation de l’hypnose et des soins palliatifs en termes de conception du soin :

• partir de la réalité du patient dans le respect de ses souhaits et de ses convictions : rejoindre le patient là où il est dans l’élaboration d’un parcours de soin personnalisé – qu’est-ce qui donne sens à sa vie alors qu’il faut renoncer à la guérison, apprendre à faire avec la maladie, avec un corps et des capacités fonctionnelles qui déclinent ;

• accompagner : être avec en guidant un pas derrière (dans le contexte palliatif, la destination finale du patient étant connue, le thérapeute doit se garder de passer devant !) ;

• activer les ressources du patient – points d’appui de la vie, présents jusqu’au dernier instant.

Alors effectivement soins palliatifs et hypnose se rejoignent dans ce principe fondamental de toujours s’adresser à la partie saine, vivante du patient. Avec cette conviction : « nous sommes bien vivants jusqu’à la mort ». Vivant, malgré les métastases multiples, vivant, malgré un membre gangrené, suite à une ischémie non traitable, vivant, malgré la maladie de Charcot qui ne permet au patient que de bouger les paupières.

L’hypnose, via un travail autour des perceptions, permet au patient de reprendre ou de prendre contact avec son corps. Ainsi, malgré la maladie, malgré la perte de compétence fonctionnelle, l’être reste dans la vie, dans la réalisation. L’hypnose donne accès à tout moment à des possibilités de découverte, de changement et d’évolution. Et aussi pour l’évolution ultime, celle qui nous concerne tous de quitter la vie. Il s’agit ici de l’utilisation de l’hypnose en toute fin de vie, un article, comme un retour d’expérience, basé sur la présentation de situations cliniques.

Les patients que j’accompagne arrivent donc au terme de leur chemin de vie. Epicure a pu dire : « Si la mort est là, vous n’y êtes pas – et si vous êtes là, la mort n’y est pas. » Pourtant, mon expérience me montre que de manière élaborée ou non, le questionnement existentiel est là. L’ambivalence humaine se projette dans un défi de vie contre une mort annoncée. Vivre avec plénitude des moments de bonheur éphémères à l’ombre de la maladie qui progresse, rappelant à l’homme qu’il est mortel et le mettant face à l’ineffable questionnement du « qu’y a-t-il derrière ? ».

Un jour, un patient, presque centenaire, qui avait une certaine sagesse et qui me parlait comme à une jeune disciple, m’a dit cette phrase : « Mon petit, il n’est pas simple de quitter la vie. » Situation d’ambivalence : la mort parfois attendue comme une délivrance de la maladie et de la souffrance, mais la mort toujours inconnue, suscitant tristesse et crainte ou autre chose de quitter cette vie que nous connaissons.

Un premier cas clinique riche d’ambivalence Au cours d’une garde de nuit, je suis appelée en urgence pour une détresse respiratoire. Il s’agit d’une patiente de 50 ans, qui souffre d’un cancer de l’utérus étendu avec carcinose péritonéale et lymphangite carcinomateuse. A mon arrivée, la patiente est agitée, dyspnéique, encombrée – en la voyant, je calcule déjà dans ma tête les posologies de morphine, midazolam, scopolamine pour la traiter.

Je me présente comme étant le médecin de garde, elle me regarde fixement et me dit :
« je ne veux pas de morphine ». Pas question de discuter, elle n’était pas en mesure de discuter. (Il faut savoir que la morphine est le médicament des détresses respiratoires, car tout comme il enlève la sensation douloureuse, il enlève la sensation d’étouffement.) Mais ce mot « mort-fine » est-il bien choisi ? Bien sûr, elle ne voulait pas de morphine. J’abandonnais tous mes calculs de dose de médicaments, il me restait l’hypnose.

« Très bien, vous ne voulez pas de morphine », je lui dis de façon affirmative et je lui prends la main pour la serrer au rythme rapide de sa respiration, en décrivant la situation que je ressens en la voyant trempée de sueurs, assise dans son lit dont les barrières de protection sont montées, et les draps défaits: quelqu’un dans un bateau à la dérive au milieu d’une tempête. Je décris un bateau dans une tempête, malmené par le vent si fort qu’il coupe la respiration, je lui dis que tant qu’elle tient fermement ma main comme un gouvernail elle gouverne son bateau pour passer le cap de la tempête – toute tempête passe pour laisser place à un temps serein. Au fur et à mesure, je ralentis le rythme de mes paroles et de mes pressions sur sa main. Le vent fai- blit, la mer se calme, les nuages s’éclaircissent. La respiration se calme, la patiente s’allonge, pose sa tête sur l’oreiller. Je lui fais observer combien il devient facile de respirer l’air de cette crique calme et protégée. Cet air qui alimente sa pharmacie intérieure. La patiente sourit à cette expression et prend une grande inspiration. Je formule une suggestion :
«comment cette partie de vous-même qui est désormais capitaine sait utiliser sa pharmacie intérieure, maintenant et à l’avenir lorsqu’elle sera nécessaire». La patiente est totalement apaisée, elle dit simplement un peu, comme si cette virée en bateau avait été quelque chose de naturelle : « merci Docteur, maintenant je veux dormir... ».

Nuit tranquille. Au matin, je passe voir la patiente. Elle est éveillée, avec un visage apaisé. Cependant, elle me dit qu’elle se sent essouffiée et ajoute : « je veux bien de la morphine ». Je lui ai donc prescrit un traitement à dose adaptée eupnéisante. La patiente a pu continuer de naviguer sans récidive d’anxiété ni de symptômes respiratoires, pour la suite de son hospitalisation. Et je m’interroge sur le cap qu’a passé cette patiente en acceptant la « mort-fine ».

Y A-T-IL UN PAS SAGE POUR FRANCHIR LE CAP ?
Explorons plus avant avec un nouveau cas clinique dont la clé est cette question : « à quoi puis-je vous être utile ? », question bien connue dans les TOS, que j’utilise comme une mise à disposition et qui permet une ouverture large au dialogue.

Il s’agit d’une femme de 60 ans, atteinte d’un cancer dont la localisation importe peu pour ce cas clinique. Cette patiente était surtout très introvertie, plus qu’introvertie, elle était repliée sur elle-même. Dans une forme de contrôle et de refus de vulnérabilité, elle ne donnait pas accès à elle, elle n’exprimait pas d’affect, et malgré des signes physiques observables témoignant de douleur, elle niait avoir mal. Lors d’un entretien, je la questionne avec cette phrase : « à quoi puis-je vous être utile ? ». La patiente me dit que la climatisation de la chambre ne fonctionne pas. Alors que je porte une blouse blanche, mon étiquette avec « Dr » marqué en grand, la patiente meuble la conversation, comme parler de la météo pour éluder d’autres sujets. J’ai bien sûr fait le nécessaire pour faire venir un technicien.

Trois jours plus tard, il y a une aggravation importante, la patiente est non réactive, dans cet épuisement et cette profonde somnolence de la phase pré-agonique. (Pour ceux qui ne connaissent pas ma discipline, dans de nombreuses situations de fin de vie, la vigilance diminue avec installation d’une profonde somnolence, l’organisme semble ralentir, ralentir jusqu’à s’arrêter et le décès survient en quelques jours sans détresse d’organe ni signe de souffrance.) Dans cette phase pré-agonique, je parle aux patients quel que soit leur niveau de vigilance, en leur disant que nous continuons leurs soins, et veillons à leur soulagement. Il y a souvent des réactions. Ce jour-là, la patiente ne réagit pas.

Mais à ce fameux moment que nous connaissons, le moment où je sors de la chambre avec la main sur la poignée de porte, je me retourne et je vois que la patiente a ouvert les yeux. Je me rapproche d’elle, et son regard est exceptionnel, son regard est un véritable appel. Je m’assieds donc à côté d’elle,
« à quoi puis-je vous être utile ? », et presque instantanément le teint de la patiente change, sa respiration se modifie avec des pauses, les marbrures apparaissent au genou : tous les signes d’agonie. Elle décède en 15 minutes, moi à ses côtés. A quoi puis-je vous être utile ? Comment ne pas penser que cette femme avait juste besoin d’une présence à côté d’elle pour ses derniers instants ? Et il faut reconnaître l’insigne honneur que cette patiente m’a fait de m’autoriser à l’accompagner.

Proposer l’accompagnement est une chose, encore faut-il que le patient nous invite à l’accompagner. Dans la relation de soins, dans la rencontre avec le patient au seuil de la mort, c’est une invitation à des moments et à des lieux les plus intimes de l’être, invitation alors conditionnée par la juste présence du soignant, ce savoir « être avec », pleinement attentif et accessible.

L’accompagnement se concevrait comme un triple art d’être présent : l’art d’être présent à soi et à l’autre ; l’art d’être au présent ici et maintenant sans projection ; et l’art du présent au sens de cadeau, qui reconnaît la réciprocité de la rencontre.



Nous sommes convoqués à mettre tout en œuvre pour que cette personne vulnérable se sente humanisée par notre présence à elle. « IL SUFFIT D’UN GESTE » POUR LÂCHER PRISE

Rencontre toujours singulière comme en témoigne ce nouvel exemple. Il s’agit d’une dame âgée, 95 ans, elle a un cancer du pancréas de découverte récente, son âge, l’extension importante du cancer, ses co-morbidités, et la demande de la patiente ont conduit à la décision de soins palliatifs exclusifs dès le diagnostic. Cette dame est asymptomatique hormis la fatigue. C’est singulier d’aller dans sa chambre, elle est toujours très bien mise, portant une chemise de nuit en dentelle et ses cheveux blancs bien coiffés, la visite est comme une audience auprès d’une comtesse. Tous les jours, elle tient ce discours : « Docteur, il faut que je meure, et je n’y arrive pas, tout le monde me dit de lâcher, mes enfants, mes petits-enfants, comment faire pour lâcher prise ? » Et ce qui est très particulier, c’est que malgré ses propos, elle est systématiquement accrochée à quelque chose, à la barrière du lit ou au perroquet.

C’est une séance très courte qui s’est installée d’elle-même après que la patiente m’ait encore dit qu’il fallait qu’elle lâche prise. Je lui fais remarquer qu’elle est fermement accrochée à la barrière du lit et je focalise son attention sur cette prise, qu’elle tient comme une corde. Elle est rapidement entrée en transe. Alors, j’ai fait la suggestion que plutôt que de lâcher, pour aller quelque part il est sûrement plus utile de s’agripper fermement à la corde et de tirer dessus pour se hisser jusqu’au but. Et dans un geste très lent, la patiente lâche la barrière. Et elle est décédée durant la nuit.

Cela interroge, c’est bien François Roustang qui a dit « il suffit d’un geste ».
Qu’est-ce qui fait qu’un être est prêt pour ce passage, pour quitter la vie (les siens, ce qu’il a fait, ce qu’il n’a pas fait) ? – cela interroge aussi sur ce que veut dire quitter la vie car, quitte-t-on vraiment la vie quand on considère que chacun, par ce qu’il a fait, par ses rencontres, laisse de lui une trace qui est éternelle au monde. Est-ce la trace laissée en chemin ? En considérant que l’être avance dans son existence sur un chemin de vie, ce che- min de vie se termine-t-il, ce chemin mène- t-il vers un après ? On aborde là le domaine de la spiritualité, et sa multiplicité de convic- tions individuelles.

« C’EST PASSÉ... »
Abordons-le au travers de cette dame de 85 ans, souffrant d’un cancer gynécologique avec carcinose péritonéale. C’est une ancienne agricultrice, paisible et résignée, qui dit avec son bon sens paysan : « il faut bien finir sa vie », mais au fil des jours elle commence à dire que « c’est long ». Elle a un moment d’agitation intense qu’on appelle communément agitation de fin de vie. Elle a des angoisses de mort, elle se découvre, elle appelle tous ses morts. Cette patiente est extrêmement agitée, elle crie, elle pleure, j’ai du mal à entrer en lien avec elle, elle appelle son mari pour qu’il vienne la secourir. C’est finalement quand je lui demande où est son mari que je capte son attention, elle me répond que son mari est au ciel. Alors je lui demande comment elle peut faire pour qu’il vienne auprès d’elle. Elle se met à prier et récite le « Je vous salue Marie ». Elle prie longuement, s’apaise en priant et son visage montre tous les signes de transe. Pendant qu’elle priait en récitant « Je vous salue Marie », une partie de moi récitait « Shéma Israël ». Donc, en communion de prières et d’hypnose, Gaston, son mari, est arrivé. Je lui suggère simplement qu’elle profite de ce moment avec son mari, parler avec lui, peut-être l’étreindre ou autre chose. Il se passe un certain temps... puis tranquillement elle ouvre les yeux et dit « c’est passé... ». Elle sera tout à fait calme pour la suite de l’hospitalisation.

« C’est passé », y a-t-il quelque chose à passer et comment ? On parle de chemin de trépas. Ce trépas poursuit pour l’achever une évolution personnelle. Chaque existence unique, dans une individualité qui a tracé ce chemin de fin de vie depuis son origine.

UNE ASCENSION SUR PAROI ROCHEUSE

Cette patiente a 82 ans, et un cancer du pancréas. Après l’échec de deux chimiothérapies, la décision rapide de soins palliatifs exclusifs a été bien comprise par la patiente. Elle aime se décrire comme très sportive, férue d’alpinisme et d’escalade. Elle raconte qu’elle s’est mariée à Chamonix. Lors de nos entretiens, elle dévoile une profonde souffrance psychique en lien avec la dégradation de ses capacités physiques. Dans cette perte de sens à donner au temps qui reste, elle a fait une tentative de suicide.

Une séance d’hypnose lui permet de se retrouver sur une paroi rocheuse pour une ascension. La séance est focalisée sur les sensations physiques et le goût de l’effort, le plaisir de sentir les muscles tendus, la satis- faction du dépassement de soi et l’attirance pour la prise de risque. Sur la paroi rocheuse, c’est la force intrépide et le courage réfléchi qui permettent d’atteindre chaque prise. Monter, prise après prise, convaincue de sa propre capacité d’arrivée au terme de la voie : là-haut où se trouve la sensation de victoire et de plénitude d’accomplissement de soi ressentie au sommet de la voie d’escalade. Après cette séance, la patiente est restée sereine pour la suite de son hospitalisation, comme si elle avait retrouvé du signifiant à son difficile quotidien en soins palliatifs.




QUELLE VICTOIRE DE CONDUIRE UN TRAIN

Ce dernier patient de 75 ans souffre d’un cancer de prostate avec métastases osseuses et cérébrales. Cette atteinte cérébrale et des troubles cognitifs préexistants permettent peu de communication verbale. Le patient est présent, il coopère au nursing, il mange un peu, mais il y a peu d’échange.

Un jour, son visage est inhabituellement froncé traduisant un inconfort difficile à interpréter. Comme un « yes set », je dis au patient que je vois que son visage est crispé, que son front est froncé, que sa respiration est rapide – « est-ce une douleur qui fait cela ?... pas de réponse, ou train de pensées difficiles ? »... et le patient réagit vivement à cette proposition. L’expression de son visage change pour prendre une expression d’approbation. (Remarquons ici que les malades non communicants verbalement restent volontiers réactifs par des minimal cues d’une intensité surprenante en regard de leur faiblesse, comme un signaling par des modifications du rythme respiratoire ou des expressions du visage.)

Alors je garde la métaphore du train de pensées, et nous partons en voyage. Je décris un TGV qui va si vite que le paysage à travers la vitre est flou, presque inquiétant. Heureusement, il y a une correspondance pour un train corail, le voyage est plus lent rythmé par le bruit rassurant et cadencé des roues sur les rails. Puis une nouvelle correspondance pour un train à vapeur, qui va son train de sénateur, permettant d’admirer la campagne environnante. Je propose de mettre les drapeaux blancs de la paix sur le train, mais le patient fait une moue de refus. Je me rattrape, « la paix de la victoire », ce mot victoire apporte un grand sourire sur le visage du patient. Bien sûr, quelle victoire de conduire un train à vapeur, quelle force et courage ont les cheminots. Le patient réagit par un sou- rire aux mots force et courage. Actionner les machines, pelleter le charbon, débarquer/ embarquer des voyageurs, de la marchandise, quelle victoire de conduire le train de gare en gare jusqu’au terminus. Le patient dort paisiblement en fin de séance, avec comme un sourire sur le visage.


Tous ces patients hospitalisés en unités de soins palliatifs sont si fragiles et vulnérables à ce moment unique de leur fin de vie. La fin de vie telle un entre-deux : de la vie à l’au- delà. Malgré la fragilité, les ressources sont là et s’expriment. Une expression si infime soit- elle maintient la relation. Ce lien à l’autre, créateur d’un monde relationnel, un espace où la juste présence du soignant constitue un appui, source de possible et de réalisation personnelle pour le patient.

C’est par là qu’il faut conclure. Le contexte d’incertitude de la fin de vie appelle à la prudence pour tirer des conclusions interprétatives sur la thématique du passage. La certitude est l’intensité de la relation, l’intensité de la sollicitude dans l’accompagnement. Si la vulnérabilité participe à la finitude de l’homme, elle est aussi un principe de développement, puisque c’est en se reconnaissant vulnérable que l’homme accède au mouvement du changement. Alors, en tant que soignant, nous sommes convoqués à mettre tout en œuvre pour que cette personne vulnérable se sente humanisée par notre présence à elle. Avec comme interrogations permanentes : « que me demandes-tu réellement ? »,
« que puis-je faire avec toi ? ».

La qualité de présence ouvre un espace relationnel : il s’établit ce rapport intersubjectif constructeur d’une rencontre où chacun va pouvoir s’apporter en réciprocité avec humanité. Cette attention humaniste est aux confins des soins palliatifs et de l’hypnose, elle est constructrice d’un accompagnement où s’expriment les ressources du patient. La vie peut alors s’éteindre, peut-être comme une bougie s’éteint, avec une essence particulière dans sa flamme, cette essence individuelle qui rend chaque existence unique et qui fait que chaque vie à son terme se consume de ma- nière unique, individuelle.

L’hypnose permet l’expression de cette individualité. Un principe d’humanité, de pré- sence à l’autre partagé par l’hypnose et les soins palliatifs qui rendent le sujet acteur de sa vie jusqu’au dernier instant. « Fais que je sois vivant à l’instant de ma mort », a écrit Winnicott.

Une patiente me l’a dit autrement quelques jours avant son décès : « Je suis dans la brume, c’est une plénitude, avec cette impression que je deviens cette brume, pour me réduire à l’essentiel, je m’évapore en devenant à la fois air et eau, essentiels à la vie. »

Dr Laurence DALEM Médecin généraliste, diplôme universitaire de soins palliatifs. Formée à l’hypnose et aux thérapies brèves à Emergences et au CHTIP Collège d'Hypnose & Thérapies Intégratives de Paris * In-Dolore. Membre de la SFAP (Société française d’accompagnement et de soins palliatifs), exerce dans le service de soins palliatifs de la polyclinique Montréal de Carcassonne. Membre de France EMDR IMO ®

Formation : Hypnose, EMDR, Tabac et autres Addictions

vendredi 8 novembre 2024 - 00:11
Module complémentaire : Hypnose, EMDR, Tabac et autres Addictions à Paris. Ce module est accessible à toute personne déjà formée à l'Hypnose au CHTIP, chez In-Dolore, Hypnotim ou dans tout institut de la CFHTB. Un séminaire dédié aux addictions. Pourquoi, comment et avec qui ? Pour permettre aux soignants de se sentir mieux préparer à des situations cliniques parfois extrêmes et inconfortables, l’urgence clinique nécessite parfois des soins urgents en milieu médicalisé.

Parfois la déception et la honte parasitent le soin devenant un mur qui isole encore plus le patient ou l’usager en souffrance.

Nous rappellerons ainsi l’organigramme décisionnel obligatoire qui sécurise notre prise en charge de soignants.

Puis nous observerons nos attitudes respectives face aux patients par des jeux de rôle, pour discerner et mieux comprendre l’impact négatif de nos propres représentations sur le soin.

Nous aborderons enfin les distinctions entre substances et conduites addictives.

Afin de mieux appréhender les possibilités spécifiques pour le soin hypnotique.

Nous recevrons des patients extérieurs, pour vivre l’hypnose, l'EMDR, dans sa réalité la plus juste.

Au plaisir de vous retrouver les 22 et 23 Janvier 2025, à l’Institut In-Dolore en co-animation avec le CHTIP Collège d’Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris





Dr Pascal VESPROUMIS GÉNÉRALITÉS SUR MON PARCOURS DE FORMATION MEDICALE ET MES EXPÉRIENCES DANS LA PRATIQUE ET L’ENSEIGNEMENT DE L’HYPNOSE

De la faculté de Médecine de Bordeaux à la Salpêtrière :
Diplôme de médecine générale à l’université Victor Ségolène de Bordeaux Installé en libéral à St-Brieuc de 1997 à mars 2020
Installé en libéral à Annecy depuis Avril 2020 Diplôme universitaire d’alcoologie à Bordeaux Maître de stage des universités à Rennes
Membre de la société française d’alcoologie (SFA)
DESC (diplôme d’études spécialisées) en addictologie (Faculté de médecine de Rennes) Consultant en addictologie au Centre hospitalier de St Brieuc (2000 à 2011) Coordonnateur du Centre d’addictologie de St-Brieuc (CSAPA) de 2012 à 2015
Chef de service de l’unité médicale en milieu pénitentiaire (St-Brieuc) de 2015 à 2019
Dirige l'institut ACCH, institut affilié à France EMDR-IMO ®, inscrit au Registre des Praticiens et Formations EMDR-IMO de France..
À propos d’hypnose :
-Formé par Jean-Marc Benhaiem et François Roustang, au sein de l’AFEHM, Association française pour l’étude de l’hypnose médicale, dans cadre du diplôme universitaire d’hypnose médicale (Groupe Marie Curie, Pitié-Salpêtrière) 2007/2008
-Formateur pour l’AFEHM dans le cadre du module « hypnose et addictions ».
-Nombreuses interventions en facultés, cliniques et autres instituts de formation à l’hypnose
-Participation à plusieurs congrès (avec la Confédération francophone d’hypnose et de thérapie brève (CFHTB) à Biarritz (2011) et à Strasbourg (2015)

PUBLICATIONS :
1. Ostermann Gérard, Vesproumis Pascal, De l’anorexie à la dépendance aux toxiques, l’hypnose face aux addictions, Psychomedia n°35, mai/juin 2012
2. Vesproumis Pascal, Pétri Jean-Mathias, Petites fugues-improviser l’hypnose en addictologie, n°32 Hypnose et thérapie brève, janvier-février-mars 2014
3. Vesproumis Pascal, Le Guide de l’hypnose sous la direction de Jean-Marc Benhaiem, In Press, avril 2015
4. Vesproumis Pascal, L’hypnose en prison, revue Hypnose et thérapies brèves, (novembre décembre 2017 Janvier 2018)
5. Vesproumis Pascal, Soigner les addictions (hypnose et thérapies brèves-numéro spécial mars 2019
6. Vesproumis Pascal, hypnose et addictions face aux hallucinations, RevueTranse, Dunod, janvier 2020
7. Vesproumis Pascal, à propos de croyance dans les soins, Revue Hypnose et santé (ex revue Transe) Dunod, janvier 2021[
Durée de la formation : 2 jours

Prochaine session :
22 et 23 Janvier 2025

Prérequis :
Etre un professionnel de la santé et du soin et être formé à l’hypnose au CHTIP, chez In-Dolore, Hypnotim, l'ACCH ou dans tout institut de la CFHTB.

Tarifs
* 490€
* Convention de formation continue : 700€


Lieu de la formation
Espace Hermès
10 Cité Joly
75011 Paris

S'inscrire à la Formation

Formation EMDR - IMO à Paris: Thérapie Intégrative du Psychotraumatisme 8 Jours

mercredi 6 novembre 2024 - 00:12
Une formation Certifiée par France EMDR - IMO. Une formation intégrant l'hypnose ericksonienne, les thérapies orientées solution et l'EMDR-IMO, à Paris. Cette formation s'adresse aux professionnels de santé, et psychologues non formés ou initiés à l’hypnose et aux thérapies brèves. Cette formation originale est organisée en partenariat avec les instituts CHTIP - In-Dolore et Hypnotim Cette formation centrée sur l'EMDR - IMO, a été conçue pour apporter des outils concrets et efficaces pour les cas de psychotraumatisme. Ses points forts en sont l’apprentissage des mouvements oculaires alternatifs, leur intégration dans l’hypnose éricksonienne et la focalisation sur les outils efficaces dans un cadre de thérapies brèves orientées solution. OBJECTIFS DE LA FORMATION 8 JOURS EN EMDR - IMO à Paris - Acquérir la pratique de la thérapie EMDR – IMO, reposant sur les mouvements oculaires et l’utilisation d’éléments hypnotiques.

- Acquérir des éléments hypnotiques et des éléments issus des thérapies brèves dans le traitement du psychotraumatisme.

- Acquérir des outils issus des thérapies brèves afin de mener l’entretien efficacement avec la thérapie EMDR – IMO

- Savoir pratiquer la thérapie EMDR-IMO avec les éléments hypnotiques de manière stratégique en se basant sur la relation thérapeutique.

- Savoir pratiquer la thérapie EMDR-IMO orientée ressource.
Formation Certifiée Formation Certifiée officiellement par France EMDR IMO ®
DATES DE LA FORMATION 8 JOURS EN EMDR - IMO à Paris Session 1 : 27, 28 et 29 Janvier 2025
Session 2 : 10 et 11 Mars 2025
Session 3 : 14, 15 et 16 Mai 2025
Consultez l'agenda

Lieu des formations.
PARIS : Espace Hermès, 10 Cité Joly, 75011 Paris

Tarifs :
- Tarif individuel : 1960 €
- Tarif réduit pour les internes en médecine et les étudiants : 1600 €
- Tarif en convention de formation continue : 2385 €
Les tarifs exprimés sont non assujettis à la TVA



Programme (incluant de nombreux exercices et démonstrations)


Session 1 de 3 jours : le psychotraumatisme et ses composantes - Le psychotraumatisme et ses composantes : rappels cliniques
- Épidémiologie des troubles liés à l’état de stress post-traumatique (ESPT)
- Comment établir une alliance thérapeutique posant un cadre sécure pour les personnes ayant vécues un traumatisme ?
- Comment cerner la dissociation traumatique et les mécanismes en jeu ?
- Comment aborder le syndrome de répétition ?
- Acquisition d’éléments hypnotiques pour savoir repérer les états de transe et savoir utiliser les phénomènes de dissociation et réassociation avec la thérapie EMDR-IMO.
- Phénomènes liés à la mémoire traumatique
- Fondements cliniques et intégration de la thérapie EMDR-IMO
- Acquisition de la pratique de la thérapie EMDR-IMO orientée ressource avec les patients très sensibles et enfants.
Session 2 de 2 jours : approfondissement et supervision en EMDR-IMO - Approfondissement et supervision de la pratique de la thérapie EMDR-IMO.
- Utilisation de la thérapie EMDR-IMO orientée problème afin d’engager le processus d’évacuation émotionnelle lié à un événement traumatique.
- Intégration de la thérapie EMDR-IMO avec les éléments hypnotiques ainsi que les outils issus des thérapies brèves.
- Savoir repérer l’Intégration d’un nouveau vécu traumatique dénoué de sa part émotionnelle et prolonger le processus par l’utilisation d’éléments hypnotiques.
- Tableaux cliniques de traumatismes anciens, comme ceux liés à l’enfance qui peuvent avoir un effet durable, travail avec les pensées récurrentes voire limitantes.
- Psychopathologie. Contre-indications à la pratique de l'EMDR-IMO
Session 3 de 3 jours : approfondissement et supervision en EMDR-IMO à partir de cas cliniques - Approfondissement et supervision à partir de cas cliniques
- Utiliser la thérapie EMDR-IMO au-delà du trauma et renforcer les changements.
- Acquérir une approche transversale de l’EMDR-IMO, l’approche des 4 carrés.
- Présentation orale par chaque participant d’un travail sous forme d’un cas clinique élément validant de la formation.
UNE FORMATION EMDR - IMO POUR...
En savoir plus sur la formation EMDR - IMO de 8 jours à Paris ou à Marseille... https://formation-emdr.fr

Pour se pré-inscrire ou demander des renseignements, cliquez ici

Formation EMDR, IMO: quelques mots du Dr Roxane COLETTE, Psychiatre

mardi 5 novembre 2024 - 00:13
A l'issue de la formation EMDR, d'intégration des mouvements oculaires en thérapie, nous avons eu le privilège de recevoir une de nos anciennes élèves, le Dr Roxane COLETTE, médecin psychiatre, venue donner son point de vue sur son dernier ouvrage, sur sa pratique de clinicienne. Un excellent moment partagé en toute simplicité.


Extrait "Effectivement ça fait 6 ans que je suis formée aux thérapies brèves, à l'EMDR, l'IMO, l'hypnose, et ça a été une révélation pour moi vraiment. J'étais encore interne en médecine à l'époque et j'ai eu révélation que c'était vraiment la manière dont je voulais pratiquer dans mon quotidien. C'est une des raisons d'ailleurs pour lesquelles je suis partie de l'hôpital d'ailleurs..."



Comment bien choisir sa formation en EMDR - IMO. 3 ou 8 jours ? Afin de mieux comprendre les différents parcours de formation en EMDR, à Paris ou à Marseille, rendez-vous sur la page

Comment-bien-choisir-sa-formation-en-EMDR-IMO-3-ou-8-jours

ou directement sur le site formation-emdr.fr/formation_emdr_8j/ pour le programme sur 8 jours et la vidéo explicative sur formation-emdr.fr/video_formation_emdr_8j/

ou sur la page formation-emdr.fr/formation_emdr_3j/ et la vidéo explicative sur formation-emdr.fr/video-formation-emdr-3-et-8-jours/

Des formations co-animées par Laurent GROSS Président du CHTIP Président de l'Institut In-Dolore, et Laurence ADJADJ Présidente de l'Institut Hypnotim de Marseille, Présidente de France EMDR IMO ®




Masterclass Formation Hypnose: de l'endométriose aux douleurs pelviennes, en passant par l’énurésie et l’intestin irritable.

dimanche 3 novembre 2024 - 18:05
«Ces maux qui racontent les violences intra-familiales» A Paris, 2 jours de pratiques avec Jeanne-Marie JOURDREN et Hélène CULLIN. Un partenariat CHTIP * IN-DOLORE.

Formation à l’Hypnose Médicale et la Communication Thérapeutique dans la prise en charge des patients victimes de violences intra-familiales et des conséquences physiques et psychiques.

Session de 2 jours, soit 14 heures de formation.
3 et 4 Avril 2025


Mise en lumière des maux des violences intra-familiales, mieux connaitre pour mieux accompagner.
Objectifs de la formation - Acquérir la pratique d’outils propices à l’amélioration de la qualité de vie des patients

- Améliorer sa posture de thérapeute pour renforcer le lien « secure » dans la relation thérapeutique dans les cas de patients douloureux chroniques.

- Acquérir de nouvelles compétences afin de permettre au professionnel de santé de repérer les violences intra-familiales au travers de patients douloureux chroniques

- Développer une stratégie thérapeutique dans la prise en charge des symptômes douloureux, afin de pouvoir intégrer les techniques d’hypno-analgésie dans sa pratique clinique journalière.


Contenu de la formation - Les violences intra-familiales: prévalence et conséquences

- La relation soignant-patient: l’importance de la création d’un lien « secure »
Construction de l’anamnèse dans un contexte de tabou
Repérage des maux des violences intra-familiales: quand le corps se fait métaphore.

- Les maux des violences intra-familiales: quand le corps se fait métaphore.
Les troubles cognitifs
Les troubles somatiques

- Focus sur l’endométriose et…
Des douleurs chroniques (lombaires, bassin, durant les rapports sexuels, pendant les règles)
Des troubles urinaires (Enurésie, incontinence, dysurie, infections
Des troubles sexuels (dyspareunie, vaginisme, perte du désir)
Des troubles de la fertilité
Des troubles intestinaux variées (constipation, diarrhée, dyschésie, anisme, encoprésie …), quand l’intestin devient irritable

- Différentes approches en hypnose
Devenir sujet : volumes internes et externes
Âge émotionnel
Dissociation à travers les écrans de cinéma, la salle de contrôle ou le poste de commandement
Réassociation à travers les rythmes du corps
Activation de la réussite par le mouvement
Stabilité et fluidité : l’arbre
La goutte de miel
Travail du contenant / contenu confortable : le lâcher-prise de Brosseau
Place de l’auto-hypnose


Inscription sur notre catalogue en ligne, cliquez ici


Profil des stagiaires
Professionnels de santé et notamment: Médecins libéraux ou hospitaliers, Rhumatologues, Médecins Rééducateurs, Médecins du Sport, Kinésithérapeutes, Ostéopathes, Psychomotricien.ne.s, Ergothérapeutes, Psychologues, Psychothérapeutes, Dentistes, Assistantes dentaires et aux Infirmier.e.s…
Professionnels de la santé.

Pré-requis
Être Professionnel de la santé déjà formé en Hypnose

In-Dolore et le CHTIP se réservent le droit d’accepter ou refuser toute candidature ou de proposer un entretien préalable avant acceptation ou refus de la candidature.
DISPOSITIF DE SUIVI DE L'EXÉCUTION DE L'ÉVALUATION DES RÉSULTATS DE LA FORMATION
- Feuilles de présence.
- Questions orales ou écrites (QCM).
- Mises en situation, Analyse des Pratiques.
- Formulaires d'évaluation de la formation.
- Certificat de réalisation de l’action de formation.

MOYENS PÉDAGOGIQUES ET TECHNIQUES
- Accueil des stagiaires dans une salle dédiée à la formation.
- Documents supports de formation projetés.
- Exposés théoriques.
- Etude de cas concrets, analyse des pratiques, supervision.
- Quiz en salle
- Mise à disposition en ligne de documents supports à la suite de la formation.

MODALITÉ DE CERTIFICATIONS
RÉSULTATS ATTENDUS À L'ISSUE DE LA FORMATION
L’apprenant aura les compétences pour intégrer les outils hypnotiques à ces outils déjà opérants dans sa pratique quotidienne dans le cadre de la douleur.

MODALITÉ D'OBTENTION
Présence à toutes les sessions.

DÉTAILS SUR LA CERTIFICATION
Cas cliniques supervisés permettant l’obtention d’une certification.

LIEU
10 Cité Joly 75011 Paris
Possibilité de restauration et d’hébergement à proximité

CAPACITÉ D’ACCUEIL
Entre 20 et 30 apprenants

DÉLAI D’ACCÈS
42 semaines.
Cette formation ayant lieu une fois par 2 an, l’inscription peut s’effectuer 6 mois avant le début de celle-ci.
Date limite d’inscription: 1 semaine avant le début de la formation.


Equipe Pédagogique Autour de Laurent GROSS Responsable des formations In-Dolore et CHTIP, une équipe pédagogique composée de praticiens professionnels de santé, et praticiens en Hypnose Médicale, EMDR-IMO et Thérapies Brèves Orientées Solution.

La formation est assurée par 2 praticiennes, avec une expérience importante en hypnose médicale et dans la communication thérapeutique. Toutes 2 sont intervenantes dans les congrès nationaux et internationaux, formatrices dans différents instituts.

Formatrices:
Jeanne-Marie JOURDREN, Kinésithérapeute, Hypnothérapeute, Enseignante, Conférencière et Auteure

Hélène CULLIN, Kinésithérapeute, Hypnothérapeute, Enseignante, Conférencière et Auteure


Inscription sur notre catalogue en ligne, cliquez ici


Informations complémentaires Modalités pédagogiques:
animation en présentiel enrichie par le biais de méthodes actives avec de nombreux exercices pratiques.

NOTRE MÉTHODE PÉDAGOGIQUE :

– Cours théoriques / Power points

– Distribution d’un fascicule à chaque étudiant

– Diffusion de vidéos avec débriefing

– Exercices en petits groupes / Exercices collectifs / Jeux de rôles/ démonstrations.
La formation comprend beaucoup de pratique avec environ 50% d’exercices pratiques.


NOTRE MÉTHODE PÉDAGOGIQUE S’APPUIE SUR LE CONCEPT PERIDECA QUE NOUS AVONS DÉVELOPPÉ ET PROPRE À L’ENSEMBLE DE NOS FORMATIONS :
– Présentation théorique

– Expérimenter

– Ressentir

– Intégrer

– Débriefer

– Évaluer

– Comprendre

– Appliquer

SUPPORTS PÉDAGOGIQUES :
Chaque stagiaire a accès à un extranet pour récupérer son support de formation pour chaque session.
Accès à un groupe privé afin de pouvoir y déposer les questions-réponses de chacun afin de continuer à faire progresser la pratique entre les sessions et après la fin de la formation.

LES MODALITÉS D’ÉVALUATION :
D’une part, la formation est validée par une auto-évaluation portant sur un questionnaire sur les compétences acquises en fin de formation et validée par le Directeur, Laurent GROSS.
La formation est validée par la remise d’une attestation de fin de formation justifiant des compétences acquises.

INFORMATIONS PRATIQUES :
Durée : 2 jours soit 14 heures

DATE LIMITE D’INSCRIPTION :
1 semaine avant le début de la formation dans la limite des places disponibles.

POSSIBILITÉS DE FINANCEMENT:
Nous contacter pour répondre de manière personnalisée.
Le tarif inclus la prestation des formateurs, la mise à disposition des moyens de la formation (locaux et matériel) et une pause-café le matin et l’après-midi.

MODALITÉ D’ACCESSIBILITÉ
La formation est accessible à toute personne en situation de handicap. Pour un aménagement pédagogique merci de contacter notre référent handicap,
Mme Hélène CULLIN referenthandicap at mididouze.com

Inscription sur notre catalogue en ligne, cliquez ici



Formation en Thérapie Brève. Approche Centrée Solution par Sophie TOURNOUËR.

dimanche 3 novembre 2024 - 00:15
Qu'est-ce qui fera dire à votre patient qu'il n'a plus besoin de venir en thérapie ?

A quoi le verra-t’il ? Sa réponse nous indiquera généralement le chemin vers l’objectif thérapeutique.

Comment être le plus efficace afin que le patient (le couple ou la famille) puisse sortir le plus rapidement possible du cadre thérapeutique et reprendre les clés de sa vie ?

Objectif du patient, outils non-spécifiques et spécifiques, relation thérapeutique, organisation des entretiens…seront abordés au cours de cette formation avec Sophie TOURNOUËR...

Qui est Sophie TOURNOUËR ? Sophie Tournouër est Psychologue Clinicienne, Hypnothérapeute, Thérapeute Familiale et de Couple, elle pratique et enseigne les Thérapies Brèves Orientées Solutions ainsi que l'EMDR - IMO.
Elle exerce en libéral à Paris et au Centre Monceau. avec une consultation spécialisée Chemsex, AEMO intensive.

Elle enseigne et est chargée de formations et supervisions au CHTIP Collège d'Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris: formation-hypnose.com, à l'Institut In-Dolore: in-dolore.fr, chez Hypnotim à Marseille: formation-hypnose-marseille.info et en EMDR-IMO

News Letter de la rentrée 2024-2025 des formation en Hypnothérapie, EMDR-IMO.

samedi 7 septembre 2024 - 23:22
Formations pour les professionnels de Santé dispensées par nos organismes membres de la CFHTB
et Certifiés par France EMDR IMO ®



Formation EMDR-IMO à PARIS Formation sur 3 jours pour les praticiens déjà formés en hypnose.
Du 9 au 11 Décembre 2024 ou du 11 au 13 Juin 2025

Formation sur 8 jours pour les praticiens non formés en hypnose et ceux pratiquant encore peu l’hypnose.

Session 1: 27, 28 et 29 Janvier 2025
Session 2: 10 et 11 Mars 2025
Session 3: 14, 15 et 16 Mai 2025

Enseignants: Laurent GROSS, Laurence ADJADJ, Sophie TOURNOUËR, Dr Roxane COLETTE, Dr Pascal VESPROUMIS.

Validée et certifiée par France EMDR-IMO ®

Lieu : Espace Hermès,
10, Cité Joly 75011 Paris

Choisir son programme de formation en EMDR-IMO à Paris

S'inscrire


Formation Hypnose Médicale et Thérapeutique à Paris Formation sur 9 jours en Hypnose Médicale

Du 7 Octobre 2024 au 4 Mars 2025. Voir le programme

Formation sur 16 jours en Hypnothérapie, Approches Centrées Solution et EMDR-IMO

Du 7 Octobre 2024 au 13 Juin 2025. Voir le programme

Validée et certifiée par France EMDR-IMO ®

Enseignants: Laurent GROSS, Florent HAMON, Claire DAHAN, Pascale CHAMI, Dr Marc GALY, Laurence ADJADJ, Sophie TOURNOUËR

Lieu : Espace Hermès,
10 Cité Joly 75011 Paris

Choisir son programme de formation en Hypnose à Paris

S'inscrire pour la formation 9 jours
S'inscrire pour la formation 16 jours

Formation EMDR-IMO à MARSEILLE Formation sur 3 jours pour les praticiens déjà formés en hypnose.
Du 26 au 28 Mars 2025

S'inscrire

Formation sur 8 jours
pour les praticiens non formés en hypnose et ceux pratiquant encore peu l’hypnose.
Session 1: 13, 14, 15 Janvier 2025
Session 2: 17, 18, 19 Mars 2025
Session 3: 19, 20 Mai 2025

S'inscrire

Validée et certifiée par France EMDR-IMO ®

Enseignants : Laurence ADJADJ et Laurent GROSS
Formation en Hypnose à Marseille Dates de la formation 1ère année:

Session 1 : Du 20 au 22 Janvier 2025
Session 2 : Du 5 au 7 Mars 2025
Session 3 : Du 31 Mars au 2 Avril 2025
Session 4 : Du 4 au 6 juin 2025

Validée et certifiée par France EMDR-IMO ®

Enseignants : Laurence ADJADJ et Laurent GROSS

S'inscrire
ACCH en Visio Retrouvez tous les Webinaires et Supervisions du Dr Pascal VESPROUMIS. https://acchhypnose.fr/ tous les Webinaires et Supervisions du Dr Pascal VESPROUMIS. https://acchhypnose.fr/
DIFFUSEZ VOTRE ANNONCE GRATUITEMENT Vous êtes professionnel de santé, et vous recherchez un emploi institutionnel ou en libéral, vous cherchez un cabinet à louer ou à acheter… Le site qui répertorie ce que vous recherchez : MAPCLINIC
20 % de réduction pour les Anciens du CHTIP, IN-DOLORE, HYPNOTIM sur l'ensemble de nos formations

Hypnoscope Août 2024 - Actualités Thérapeutiques

samedi 31 août 2024 - 23:04
Ce mois-ci, 2 articles à découvrir sur l'EMDR et la Transe en cancérologie. Stress post-traumatique : d’après des scientifiques, cette technique pourrait permettre d’atténuer certains symptômes. Des scientifiques ont découvert que le sommeil pourrait devenir une nouvelle fenêtre de traitement contre certains symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD). Grâce à une technique de réactivation ciblée de la mémoire pendant le sommeil, des améliorations de certains symptômes ont été observées.

En Bref: - Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) se manifeste par des réactions intenses après un événement traumatisant, selon le manuel MSD.
- Une étude du Centre médical universitaire d’Amsterdam montre que la réactivation ciblée de la mémoire (TMR) pendant le sommeil peut renforcer les effets de l'EMDR.
- La TMR pourrait rendre les traitements du TSPT plus efficaces, ouvrant des perspectives pour traiter d'autres troubles liés à des souvenirs.

Le rôle du sommeil dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est caractérisé “par des réactions intenses, désagréables et dysfonctionnelles après un événement traumatisant accablant”, d’après le manuel MSD. Jusqu'à présent, les traitements comme l'EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires) se sont avérés efficaces pour certains patients. Le traitement EMDR est une psychothérapie par mouvement oculaires, d’après l’INSERM. Il implique que le patient se remémore des événements traumatisants tout en étant guidé par des stimuli externes, comme des mouvements de lumière ou des sons cliquetants. 

L'objectif est de reprogrammer la façon dont les souvenirs sont stockés dans le cerveau, en transformant les réponses émotionnelles négatives associées à ces souvenirs en réactions plus neutres. En 2013, l’EMDR est nommée comme une alternative valide aux thérapies comportementales et cognitives “plus classiques” par l’OMS. 

Or, une partie des patients ne répond pas bien aux thérapies EMDR. C'est dans ce contexte que le rôle du sommeil a émergé comme une piste thérapeutique innovante. En effet, pendant le sommeil, le cerveau consolide les souvenirs et les réactions émotionnelles. Une nouvelle étude menée par le Centre médical universitaire d’Amsterdam et publiée dans Current Biology a montré que l’association de la « réactivation ciblée de la mémoire » (TMR) avec l'EMDR peut renforcer les effets de ce dernier. 
La Réactivation Ciblée de la Mémoire (TMR) est une technique qui consiste à exposer le cerveau à des indices sensoriels pendant le sommeil, afin de consolider des apprentissages ou améliorer les résultats de thérapies cognitives. Cette combinaison permettrait d'améliorer la consolidation des souvenirs, et pourrait réduire les symptômes du TSPT.

Réactivation ciblée de la mémoire (TMR) : une technique innovante

Dans le cadre de cette étude, la technique de TMR un patient est réexposé à des stimuli (des bruits des clics standard) pendant son sommeil. Dans l’étude, des patients ayant reçu une thérapie EMDR en soirée ont été exposés à des sons spécifiques durant leur sommeil, ces mêmes sons ayant été utilisés durant leur séance de thérapie.
Les résultats ont révélé que les patients exposés à ces sons présentaient une activité cérébrale accrue liée à la consolidation de la mémoire. « Pendant la nuit de stimulation TMR, nous avons constaté que la présentation des clics EMDR améliorait efficacement la physiologie du sommeil responsable de la consolidation de la mémoire, une amélioration plus importante conduisant à des réductions plus significatives des symptômes » a déclaré Hein van Marle, l'un des auteurs principaux de l'étude et chercheur principal de l'étude au Centre médical universitaire d'Amsterdam.
Cette augmentation de l'activité cérébrale était corrélée à une réduction des symptômes du TSPT, notamment au niveau des « comportements d'évitement ». Les comportements d'évitement, caractéristiques du trouble de stress post-traumatique, se manifestent par une tendance à fuir les situations, les lieux ou les personnes rappelant l'événement traumatisant. Cet évitement est une stratégie inconsciente pour éviter la détresse émotionnelle associée aux souvenirs douloureux, mais elle peut également être très handicapante. 
Ces résultats suggèrent que la TMR pourrait potentiellement rendre les traitements existants plus efficaces.

Traitement du stress post-traumatique (TSPT) à travers du sommeil : une fenêtre de traitement prometteuse.

Bien que les résultats soient prometteurs, les chercheurs notent que la stimulation par TMR n'a pas encore produit de différences cliniques significatives en comparaison avec l’EMDR seule. « La stimulation pendant notre expérience n'a pas été suffisante pour produire des différences dans la plupart des résultats cliniques, en partie parce que la séance EMDR était déjà assez efficace » précise l’auteur principal. En effet, les auteurs soulignent que l'EMDR étant déjà un traitement efficace, il est possible que l'impact de la TMR nécessite plus de temps et de répétitions pour se manifester pleinement.
Les futures études, prévues pour cet automne, viseront à administrer la TMR pendant plusieurs nuits consécutives afin de déterminer si cette approche peut aboutir à des améliorations cliniques plus prononcées. Si ces études confirment les résultats initiaux, le sommeil pourrait devenir une nouvelle fenêtre thérapeutique pour d'autres troubles liés à des souvenirs, comme les phobies ou l'anxiété.

Par Sofia PEREZ pour Science et Vie
Effets secondaires du cancer : la transe aide-t-elle à mieux les vivre ? En Belgique, une équipe de chercheurs mène une étude inédite sur les techniques menant à un état modifié de conscience, dont la transe auto-induite. Objectif : évaluer scientifiquement son impact sur certains effets secondaires du cancer. Entre 2022 et 2023, 40 patients sortis de traitement y ont participé... Parmi eux, des Françaises.

Juin 2023. Dans une petite salle plongée dans la pénombre du CHU de Liège, en Belgique, une femme est assise sur un fauteuil. Elle est française, elle s’appelle Christine. Elle a 48 ans.
La tête prise dans un casque constellé d’électrodes reliées à un ordinateur, elle effectue de grandes respirations. Son nez frémit, elle renifle. Des vocalisations s’élèvent : « héhoha… héhoha… héhoha… ».
Ses poings se serrent, ses bras se lèvent, son corps se tend sur le siège. Puis, soudain, elle émet un cri fort, puissant, résonnant dans toute la pièce, qui ressemble à celui d’un loup…

« J’étais un loup, je courais dans la steppe. J’ai ressenti un sentiment de liberté et de joie très intense, presque une extase. »

Trente secondes plus tard, son souffle reprend un rythme normal. Elle s’apaise, ses bras retombent sur les accoudoirs. Elle ne bouge pas, elle sait qu’une fois qu’elle a réussi à auto-induire une transe la consigne est de rester le plus immobile et silencieuse possible afin de ne pas parasiter l’électroencéphalogramme (EEG) qui enregistre l’activité de son cerveau.
Quelques minutes passent, et Christine recommence à vocaliser, à renifler et à lever les bras afin de relancer sa transe. Puis elle se fige de nouveau, les mains en l’air, comme si elle tenait une balle.

« Un sentiment de liberté et de joie »


« Je vous laisse revenir tranquillement », souffle Nolwenn Marie, doctorante et chercheuse à l’université de Liège, au sein du groupe de recherche sur les sensations et perceptions (SPRG) au Giga-Consciousness (un laboratoire de pointe sur l’étude des états modifiés de conscience).
Carnet de notes en main, elle l’interroge ensuite : « Pouvez-vous me décrire en détail l’expérience que vous venez de vivre ? » « J’étais un loup, je courais dans la steppe. J’ai ressenti un sentiment de liberté et de joie très intense, presque une extase. Après, j’avais une boule dans les mains, le loup était en face de moi et on jouait ensemble, rapporte Christine. Puis j’étais un guerrier indien, je courais avec une meute de loups, en lien, ensemble. Enfin, le gorille est arrivé et, là, j’ai ressenti la liberté de la forêt. »
La doctorante lui pose encore quelques questions, puis commence à retirer le casque et les différents capteurs (de fréquence cardiaque, de respiration, de température et du mouvement des yeux). « Voilà, c’était la dernière évaluation, dit Nolwenn. Avec toute l’équipe, nous voulions vous remercier chaleureusement pour votre engagement. »

Une étude pionnière

Ainsi se clôture pour Christine une année de participation à une expérience scientifique unique au monde. C’est en effet la première fois que la transe cognitive auto-induite (TCAI), développée par la musicologue française Corine Sombrun (voir encadré), fait l’objet d’une étude clinique auprès de patients en oncologie.
Financée par deux institutions belges, la Fondation contre le cancer et le Fonds de la recherche scientifique (FRS-FNRS), son but est d’évaluer l’impact de la TCAI, mais aussi de la méditation d’autocompassion et de l’autohypnose, sur la qualité de vie de patients ayant terminé leurs traitements depuis moins d’un an.

Le choix de l’oncologie

Au total, 160 personnes vont participer à cette étude. Chacun des états modifiés de conscience doit y être étudié sur un groupe de 40 participants, répartis en quatre sous-groupes de 10 personnes. Et, bien sûr, l’étude inclut un groupe témoin de 40 personnes non soumises aux trois techniques de modification étudiées.
« Avec cette étude, nous souhaitons explorer les similitudes et les différences entre la transe et d’autres états modifiés de conscience que l’on connaît mieux, et vérifier l’intérêt de cet outil comme application clinique en oncologie », détaille Audrey Vanhaudenhuyse, directrice du SPRG1. Elle co-dirige l’étude avec Olivia Gosseries, co-directrice du Coma science group au GIGA.
Le choix s’est porté sur l’oncologie notamment en raison des symptômes « intenses, fréquents et persistants qui subsistent chez les patients après la fin des traitements, parfois pendant plusieurs années », précise Charlotte Grégoire, qui supervise cette étude menée en collaboration avec l’institut de recherche TranceScience, à Paris.

Peu d’options pharmacologiques

L’équipe belge se focalise sur cinq symptômes en particulier: les douleurs, les difficultés de sommeil, la fatigue, l’anxiété et les difficultés cognitives.
« Ces symptômes sont sous-diagnostiqués, sous-évalués et pas suffisamment pris en charge alors même qu’ils ont un grand impact sur la vie des patients, sur leur famille, sur les soignants et sur la société de façon générale », regrette la chercheuse, postdoctorante et collaboratrice scientifique du FRS-FNRS.
La pharmacologie offre peu d’options pour les limiter. Les recherches se sont donc tournées vers les approches « mind-body » (yoga, taï-chi, relaxation, méditation, hypnose…), avec de premiers résultats encourageants, mais qui demandent à être confirmés.

Apprendre à  « transer »

Infirmière touchée par un cancer du sein, Christine s’intéresse depuis longtemps à ces pratiques « mind- body » (« corps-esprit »). Au printemps 2022, elle tombe sur l’appel à volontaires du Giga au hasard de ses pérégrinations sur les réseaux sociaux, et se renseigne aussitôt. « Il restait une place dans le dernier groupe “transe”, et c’est exactement ce que je voulais faire », se souvient cette passionnée de neurosciences.
En mai 2022, dix mois après avoir terminé sa radiothérapie, elle se rend donc à Liège, où elle retrouve les neuf autres participantes de son groupe pour le premier week-end d’initiation à la TCAI (qui sera suivi d’un second week-end quinze jours plus tard).

Christine se souvient encore de sa surprise au tout début de cette formation, encadrée par Corine Sombrun et plusieurs facilitatrices. « Je pensais qu’on allait faire divers exercices pour se mettre en condition, mais on a juste fait un petit tour de présentations. Et, au bout d’un quart d’heure, Corine nous mettait en transe », s’amuse-t-elle.
Pour ce faire, la musicologue utilise des « boucles de sons » qu’elle a mis des années à développer, des sortes de concentrés de séquences de tambour qui déclenchent la transe dans 90 % des cas.
Pour Christine, la réaction fut immédiate: « Mon corps s’est mis à beaucoup bouger, j’ai hurlé, je suis partie dans un autre monde. À la deuxième transe, le cri du loup est arrivé, et il ne m’a plus quitté. »

« J’ai senti qu’il se passait quelque chose d’inhabituel »


D’autres membres du groupe ont réagi différemment. Julie, une Parisienne de 43 ans, s’est ainsi mise à pleurer. « Pendant les trois premières boucles de sons, je n’ai fait que pleurer, sans savoir si j’étais en transe ou pas. Puis, à la quatrième, j’ai commencé à produire des sons très longs et du “protolangage” [terme désignant un langage primitif, ndlr], mes épaules ont bougé de façon très saccadée, j’ai senti qu’il se passait quelque chose d’inhabituel que je ne maîtrisais pas », se souvient cette directrice juridique touchée par un cancer du sein triple négatif un an après avoir accouché de son second enfant.

L’arrivée du cancer, alors qu’elle était « encore en train d’allaiter, c’était ultra-violent », confie-t-elle avec émotion, des mèches aux reflets cuivrés encadrant son visage parsemé de taches de rousseur.
« J’avais extrêmement peur que le cancer ne revienne. Quand j’ai vu qu’il y avait cette étude clinique, j’ai immédiatement appelé. Je me disais qu’avec la transe j’aurais une perception amplifiée de mon corps et que je pourrais, peut-être, percevoir une récidive avant qu’il ne soit trop tard », raconte-t-elle, à l’issue de sa seconde et dernière transe sous EEG au CHU de Liège.

Une ressource essentielle

La première a eu lieu au même endroit, en juin 2022, juste après le deuxième week-end de formation. Puis, chaque participante était rentrée chez elle, avec la consigne de reprendre le cours normal de sa vie et de s’entraîner régulièrement afin de renforcer son apprentissage de la transe. Seule restriction : ne pas pratiquer de transe avec des personnes non formées à la TCAI.
Au long des douze mois écoulés, tous les membres du groupe ont fait l’objet d’un suivi à travers, entre autres, des questionnaires à remplir. Au départ, la TCAI n’a pas été facile à apprivoiser pour Julie: « Elle n’arrêtait pas de se manifester toute seule. C’était assez encombrant, d’autant plus que ça coïncidait avec ma reprise du travail. J’ai appelé les facilitatrices pour leur demander si c’était normal. Elles m’ont rassurée en me disant qu’il était habituel que la transe se manifeste beaucoup pendant une période aussi chargée émotionnellement. Elles m’ont dit que j’allais apprendre à mieux la gérer au fil du temps. »
C’est effectivement ce qui s’est passé, et la transe est devenue pour Julie une « ressource essentielle ». « Pour les “triple négatif”, il n’y a pas d’hormonothérapie. On est lâchées dans la nature. La transe me permet d’évacuer le stress, de me détendre, de voir les situations sous un autre angle, de prendre de la hauteur et de la distance », dit-elle.

Des effets subtils ou hallucinants

Chez Christine, la TCAI a eu un effet « extraordinaire » sur la rééducation de son bras droit, qu’elle ne pouvait plus monter plus haut que son épaule après une opération du sein. « Durant la transe, je faisais des mouvements spécifiques et j’ai très vite pu lever mon bras plus haut. La kiné, spécialisée dans ce type de rééducation, a halluciné », assure-t-elle.
Laure, membre du même groupe que Christine et Julie, a constaté que ses capacités cognitives s’amélioraient. « Après mon cancer du sein, j’avais beaucoup de mal à m’organiser, les choses me paraissaient insurmontables. La transe m’aide beaucoup à me poser et à être plus construite dans mes réflexions. Je ne sais pas si je retrouverai un jour toutes mes capacités d’attention, mais je suis contente de ce que j’ai réussi à récupérer », témoigne-t-elle.

Sororité

Contrairement aux autres, cette secrétaire de 45 ans ne connaissait pas Corine Sombrun avant d’intégrer l’étude, et elle n’a d’ailleurs toujours pas ouvert un de ses livres, ni vu le biopic Un monde plus grand, réalisé par Fabienne Berthaud, afin de préserver son expérience personnelle. Tout au long de cette année pas comme les autres, les participantes ont régulièrement échangé entre elles via WhatsApp, et certaines ont même parfois « transé » en visio.
« Nous avons toutes eu le même problème de santé, ce qui a créé un lien très fort entre nous », commente Laure. Nathalie2, également membre de ce groupe, renchérit : « Pour moi, ç’a été une double découverte : la découverte d’un continent intérieur avec la transe, et la découverte de cette énorme solidarité avec ces femmes. C’est très rare dans une vie d’avoir l’occasion de trouver un tel groupe de sororité. »
Nathalie estime que, sans la transe et sans cette solidarité, il lui aurait été bien plus difficile de traverser tout ce qu’elle vivait au moment d’intégrer l’étude, en mai 2022. Opérée d’une tumeur rare et agressive, elle avait été brutalement licenciée au retour de son arrêt-maladie.

« Je me sens beaucoup mieux quand je l’intègre dans mon quotidien. J’essaie de la pratiquer quelques minutes le matin, après ma session de yoga. »

« J’avais du mal à me concentrer, j’oubliais tout, je n’arrivais presque plus à lire, je peinais à trouver mes mots, j’avais de brusques accès de colère… J’étais vraiment dans un sale état », témoigne cette chercheuse française de 50 ans, yeux bleus et cheveux relevés en chignon. « La transe m’a donné des outils au quotidien, notamment pour mieux me concentrer. Elle m’a aussi permis de me sentir beaucoup plus en accord avec mes possibilités et mes limites », ajoute-telle.

Une nouvelle habitude.

Cette expérience a transformé la vie de ces femmes, à des degrés plus ou moins forts. Et la transe est souvent devenue un rituel. « Pour la TCAI, on constate que plus de 80 % de l’échantillon pratique très régulièrement, tous les jours ou trois à quatre fois par semaine », indique Nolwenn Marie.
Celles et ceux qui pratiquent rapportent que chaque transe est différente, en durée comme en intensité, et que cela reste un état dont il est possible de sortir à tout moment.
Nathalie décrit sa pratique comme légère, mais régulière. « Je ne peux pas y consacrer beaucoup de temps, mais j’essaie de m’y tenir, car j’ai remarqué que je me sens beaucoup mieux quand je l’intègre dans mon quotidien. J’essaie notamment de faire quelques minutes le matin, après ma session de yoga. Il y a aussi de courts moments dans la journée où j’utilise “le protolangage”, parce que c’est une très bonne manière de sortir une émotion comme la colère. Ça prend quelques secondes et ça me met tout de suite dans un autre état d’esprit. »
Celle qui a été le plus transformée est sans doute Christine. « La maladie avait déjà changé mon rapport à la mort, mais la transe a amplifié ce changement. J’ai compris que la mort fait partie de la vie, elle ne me fait plus peur. Mon vœu le plus cher est de former mes pairs, les soignants et les soignantes, pour leur apporter cet outil qui a révolutionné ma vie. » Dans cette perspective, elle a candidaté au diplôme universitaire sur l’étude des transes et des états de conscience modifiés, qui s’est ouvert à la rentrée 2021 à l’université Paris-VIII.

Des premiers résultats encourageants.

Attention toutefois, à ce stade, impossible de tirer des conclusions scientifiques à partir du ressenti et de l’expérience de ces initiées. Pour l’instant, « on parle uniquement de tendances », soulignent prudemment nos chercheuses.
Concernant l’impact sur les symptômes suivis dans le cadre de l’étude, si une baisse des problèmes de sommeil et d’anxiété a été notée chez les participants aux groupes de transe, rien de notable n’a été relevé sur les douleurs. « Les premiers résultats sont encourageants, mais pour l’instant on ne peut tirer aucune conclusion concernant l’efficacité des différentes techniques étudiées en matière d’amélioration de la qualité de vie », insiste Charlotte Grégoire.
Si la partie de l’étude consacrée à la transe a bien avancé, le recrutement de participants est toujours en cours pour compléter les groupes de méditation et le groupe contrôle. Il faut donc attendre que l’étude arrive à son terme. Les premiers résultats scientifiques ne devraient pas être publiés avant 2025, au plus tôt.

Jessica Berthereau pour ROSE UP