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Hypnose et thérapie systémique en soins palliatifs.

lundi 28 avril 2025 - 18:54
Une voie prometteuse pour améliorer la qualité de vie. Drs Serge SIRVAIN et Guillaume BELOURIEZ pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 76. L’hypnose, dans sa fonction soignante, apporte une approche relationnelle de qualité aux personnes atteintes de maladies graves relevant des soins palliatifs. Associée à la thérapie systémique, elle permet un accompagnement à l’effet bienfaisant pour les malades, leur entourage et les soignants. « La victoire que nous chercherons à remporter sur la douleur sera en fait celle du malade. Rencontrer des personnes qui se cherchent un chemin au travers d’une telle adversité, avec le courage et le bon sens dont elles font si souvent preuve, est un honneur autant qu’un enseignement. Nous ne pouvons le voir qu’en nous approchant d’elles, et nous nous sommes souvent aperçu que le chemin le plus sûr est d’acquérir l’art de soulager la souffrance physique. Si nos malades nous accordent le privilège de partager avec eux leur angoisse intérieure, nous n’en resterons pas là. Même si nous ne sommes guère capables de supprimer celle-ci, nous pouvons tout au moins rester auprès d’eux. » Cicely Saunders et Mary Baines, 1983, p. X-XI.

INTRODUCTION

Nés à Londres sous l’impulsion de Cicely Saunders, les soins palliatifs ont intégré le malade dans sa totalité organique et psychique. Il est certes seul à mourir ; il n’est pourtant jamais appréhendé comme un être isolé, mais bien comme le membre d’une communauté, perçu comme au centre d’un système de relations. Cet article explore comment l’intégration de l’hypnose, en complémentarité avec une approche systémique, peut enrichir et diversifier la pratique des soins palliatifs. « Lorsqu’il n’y a plus rien à faire », il y a encore quelque chose à faire ; lorsqu’il n’est plus possible de « traiter » (cure), il est encore possible de soigner (care) (1) et d’accompagner au plus près des besoins celui qui vit une crise et d’accompagner aussi son entourage.

Les soins palliatifs sont définis par l’ANAES (2002) comme « l’accompagnement concernant les personnes de tous âges atteintes d’une maladie grave, évolutive mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale. Les soins prodigués visent à améliorer le confort et la qualité de vie et à soulager les symptômes : ce sont tous les traitements et soins, l’accompagnement physique, psychologique, spirituel et social envers des personnes et leur entourage. » Loin de se limiter à la fin de vie, les soins palliatifs peuvent débuter dès le diagnostic d’une pathologie à pronostic vital engagé, divers essais cliniques confirmant que les soins palliatifs précoces apportent un bénéfice sur la qualité de vie et la réduction des symptômes (2) (3). Cet abord du soin est d’emblée pluridisciplinaire et centré sur l’accompagnement sans cesse réactualisé de la personne dans son contexte matériel, médical et relationnel.

L’entrée dans l’accompagnement palliatif fait souvent événement dans le récit des patients et des familles, et s’inscrit dans une continuité marquante de moments plus ou moins difficiles dans le parcours de soins et l’histoire de la famille. L’approche relationnelle de qualité que l’hypnose apporte dans un système en crise permet au processus dans lequel le patient s’engage de se dérouler, à sa manière, de manière fluide et sécurisante.

HYPNOSE ET SOINS PALLIATIFS : UNE RESSOURCE SUPPLÉMENTAIRE POUR L’ACCOMPAGNEMENT

L’hypnose, en tant que processus non ordinaire de la conscience, comprend un aspect relationnel et un aspect technique. La relation prime. La pratique de l’hypnose est en ce sens inscrite pleinement dans la fonction soignante et nécessite une formation adaptée tant sur le plan technique que sur les aspects de posture relationnelle et éthique.

L’hypnose clinique et thérapeutique est une approche globale de prise en charge qui permet non seulement de soulager divers symptômes, mais également de créer une relation d’aide particulièrement adaptée au domaine des soins. Comme le décrit Antoine Bioy, les deux dimensions trouvent un écho tout particulier en soins palliatifs, où la gestion optimale des symptômes physiques se conjugue à un besoin essentiel d’accompagnement humain. L’hypnose permet au patient de se reconnecter à son corps et à sa vie grâce à un travail centré sur les perceptions, offrant ainsi une voie précieuse pour améliorer la qualité de vie. Cette méthode présente de nombreux avantages dans les structures dédiées aux soins palliatifs, quels que soient le stade et l’évolution de la maladie (4).

HYPNOSE ET THÉRAPIE SYSTÉMIQUE : UNE APPROCHE COMPLÉMENTAIRE

Sur le plan épistémologique, l’hypnose ericksonienne et les thérapies dites systémiques se rejoignent. Elles sont d’ailleurs très intégratives et processuelles, amenant à privilégier toujours la relation et le processus en cours, sur le contenu. Dans un cadre palliatif, la souffrance du patient ne se limite pas à des symptômes physiques, mais englobe souvent des problématiques émotionnelles, sociales, spirituelles et relationnelles. L’annonce d’une phase palliative ou d’une maladie grave constitue toujours une effraction psychique, individuelle et collective, un véritable traumatisme systémique, une crise. Cette période bouleverse l’ensemble du système du patient ainsi que son entourage (conjoint, enfants, fratrie et liens intergénérationnels). On y retrouve de la sidération, de la dissociation, une perte de repères, un récit de vie fragmenté, mais aussi une réorganisation des liens et des relations pouvant bien souvent amener une remise en sens et préparer le processus de séparation à venir.

C’est ici qu’intervient la thérapie systémique, qui considère le patient dans son environnement, s’intéressant aux interactions avec son entourage et avec les soignants. L’intervention systémique se concentre sur les relations, avec le corps, avec les autres, avec le monde, et donc avec son système de valeurs, avec la vie. Plusieurs approches systémiques coexistent et permettent aux thérapeutes de poser des hypothèses sur le fonctionnement du système relationnel. Celui-ci est organisé d’une certaine manière, avec des règles, où chacun a son rôle, sa fonction, une hiérarchie, etc. L’approche systémique posant cette hypothèse est la thérapie systémique structurale (5). Le système fonctionne d’une certaine manière, et s’organise pour rester en équilibre, chacun à une fonction, y compris « le symptôme », c’est l’hypothèse qui découlera de l’approche systémique fonctionnelle (6). L’hypothèse portée par l’approche systémique existentielle (7) s’intéresse au cycle de vie et à la manière dont le système évolue et vit, par exemple, cette étape au moment de la séparation. Enfin, le système a une histoire qui découle des relations et va transmettre des informations, c’est l’approche systémique contextuelle ou transgénérationnelle (8). Les hypothèses permettront d’orienter vers une intervention systémique afin d’amener du changement.

Ces différents niveaux de lecture, points de vue sur le système et les processus relationnels à l’oeuvre, offrent une image en multiples dimensions, permettant de tenter de toucher du doigt la grande complexité dans laquelle s’inscrit la réalité vécue du patient et de son entourage, avec comme visée et comme intention de leur permettre, comme en hypnose, de se reconnecter aux ressources individuelles et du système, pour une remise en mouvement, dans le processus du vivant. L’approche intégrative consistera ici à s’attacher en temps réel au processus relationnel, faisant circuler en permanence les informations du thérapeute au système, c’est-à-dire au patient, en lien avec son corps, aux autres et à l’univers dans lequel il évolue. Redonner au système de l’information le rend acteur, et crée de la différence, moteur de changement, et aussi de prise de position, de choix et de responsabilité. Redonner de l’information passe également par l’hypnose qui s’attache de manière fine à l’observation du langage verbal, non verbal, paraverbal, ainsi qu’à celle du corps et de la vie affective. Une information comme « depuis que vous me parlez, j’observe votre corps figé en haut, et chez moi, il y a de la tristesse ». Tout est utilisé, selon cette notion fondamentale ericksonienne, pour servir le processus à l’oeuvre, facilitant ainsi l’induction, la synchronisation, et l’approfondissement de la transe hypnotique.

Tout en redynamisant le système relationnel, on ancre corporellement et sensiblement le patient dans l’expérientiel. Tout comme on ne poserait pas brutalement une question miracle sans langage hypnotique pour induire le changement et la projection dans le futur, on ne pratiquera pas le questionnement circulaire systémique sans observer les réponses corporelles du patient, de son entourage ou même du thérapeute ! Le thérapeute s’utilise et fait partie intégrante du système relationnel qui s’est construit (9). L’immersion dans cette nouvelle réalité coconstruite, dans un nouveau monde des représentations et des croyances, va lui permettre, dans un processus également de transe, d’accompagner au plus près le changement. Les principes scientifiques de l’hypnose en soins palliatifs peuvent s’articuler autour de cinq principes fondamentaux décrit par Landry (10).
- L’équifinalité qui suggère que des stratégies cognitives distinctes peuvent permettre à des individus d’obtenir des réponses hypnotiques similaires.
- La préparation de l’adhésion hypnotique en créant un cadre hypnotique qui maximise les résultats thérapeutiques, ainsi que l’utilisation de l’imagerie mentale par la chosification, permet de générer des représentations mentales endogènes partageant des caractéristiques essentielles avec les expériences perceptuelles, notamment en soins palliatifs.
- L’imagerie mentale

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Dr Serge Sirvain Gériatre, praticien hospitalier, chef de service du Court séjour gériatrique (CSGA Centre hospitalier d’Alès-Cévennes). DIU Hypnose médicale de Montpellier, formateur et conférencier en hypnose et résilience. Rédacteur en chef de la revue Repères en gériatrie et membre de la CUMP 30 (Cellule d’urgence médico-psychologique). Médecin pompier volontaire SDIS 30. sirvain.serge@gmail.com

Dr Guillaume Belouriez Psychiatre psychothérapeute ayant une activité mixte tournée autour de la relation, du soin, et très investi dans la formation. Responsable du service de gérontopsychiatrie, de la consultation en psychothérapie intégrative à Brumath, et avec une activité de liaison en soins palliatifs au CHRU de Strasbourg (EMASP, USP). Responsable du DU de Psychothérapie intégrative à l’université de Strasbourg. Formateur dans l’école de soins palliatifs à la Maison médicale Jeanne-Garnier à Paris.

BIBLIOGRAPHIE 1. Lamau M.-L., « Origine et inspiration. Cicely Saunders à la naissance des soins palliatifs », « Revue d’Ethique et de théologie morale », 2014/5, n° 282, pp. 55-81.
2. Temel J.S., Greer J.A., Muzikansky A., Gallagher E.R., Admane S., et al., « Early palliative care for patients with metastatic non-small-cell lung cancer », N. Engl. J. Med., 2010, Aug. 19, 363 (8), pp. 733-742.
3. Bouleuc C., Burnod A., Angellier E., Massiani M.-A., Robin M.-L., et al., « Les soins palliatifs précoces et intégrés en oncologie », « Bulletin du Cancer », 2019, 106, pp.796-804.
4. Bioy A., Wood C., « Quelle pratique de l’hypnose pour les soins palliatifs ? », Med. Pal., 2006,
5, pp. 328-332. 5. Minuchin S. (1974), « Families and family therapy », Cambridge, MA : Harvard University Press ; trad. fr. Du Ranquet M. et Wajeman M., « Familles en thérapie », Paris, Delarge, 1998.
6. Haley J., « Stratégies de la psychothérapie », Erès, Paris, 1993.
7. Satir V., « Pour retrouver l’harmonie familiale », Editions J.-P. Delarge, Paris, 1972.
8. Boszormenyi-Nagy I., Spark G. « Invisible loyalties : reciprocity in intergenerational family therapy », New York, Harper & Row, 1973 ; Boszormenyi-Nagy I., Framo J., « Psychothérapies familiales intensives », PUF, Paris, 1980.
9. Belouriez G., « L’engagement relationnel, quel risque pour les soignants ? », « Ethique et santé », vol. 21, n° 1, mars 2024, pp. 62-67.
10. Landry M., Stendel M., Landry M., Raz A., « Hypnosis in palliative care: from clinical insights to the science of self-regulation », Ann. Palliat. Med., 2018, Jan. 7 (1), pp. 125-135.
11. Gessiaume S., « Hypnose et lâcher-prise en soins palliatifs : A propos d’une situation clinique », Infokara, 2009, 24, pp. 165-167.
12. Bowen M., « Family Therapy in Clinical Practice », New York, Jason Aronson ; trad. fr. partielle, « La différenciation du soi, les triangles et les systèmes émotifs familiaux », Paris, ESF, 1984 (1978). 13. Belouriez G., « Un atelier pour les familles, nouvelles perspectives pour l’accompagnement », Intervention Congrès SFAP, Lille, juin 2013.


Commandez la Revue Hypnose & Thérapies brèves n°76 version Papier N°76 : Fév. / Mars / Avril 2025

Effet placebo, dialogue stratégique.


Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :

. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.

Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.

Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.

Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée.  Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.

Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.

Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.

Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.

Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.

Livres en bouche

Illustrations de Caroline Berthet

Le temps passe, se fige et s'ouvre dans le mouvement de la vie.

lundi 28 avril 2025 - 18:19
Editorial Dr Julien BETBEZE pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 76. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.

Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.

Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.

Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles :

  • celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée.

  • Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose.
  • Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.
Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.

Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécispécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.

Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.

Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel. Bonne lecture, très belle année 2025 à chacun, et rendez-vous le 23 mars 2025 pour le colloque « Psychosomatique et douleur chronique ».


Dr Juilen BETBEZE Rédacteur en chef de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Pédopsychiatre et psychiatre adultes, Chargé de cours à la Faculté de médecine de Nantes et au sein des Instituts de la CFHTB. Formateur en hypnose, thérapies stratégiques, solutionnistes et narratives à l’ARePTA-IMHENA. Coauteur de nombreux ouvrages et publications.

Commandez la Revue Hypnose & Thérapies brèves n°76 version Papier N°76 : Fév. / Mars / Avril 2025

Effet placebo, dialogue stratégique.


Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°76 :

. Dominique Megglé est parti quelques jours en mission avec MacGyver pour trouver le secret de la thérapie réussie. Cet article concerne tous les bricoleurs avisés, adeptes du couteau suisse de la relation humaine. Dominique est revenu de sa mission avec une grande découverte : le placebo. Comment faire pour retrouver cette piste ? Il nous suggère d’accepter d’être « démuni, pauvre, à sec, sans idée », pour pouvoir bricoler « comme un cheval adroit ou un chien de chasse rusé ». La technique pour la technique, voilà le piège.

Thierry Piccoli nous décrit l’importance du dialogue stratégique pour rejoindre l’autre dans son monde de peur et préparer l’engagement dans la tâche thérapeutique afin de bloquer les tentatives de solution. A travers la situation de Corinne, prisonnière d’attaques de panique, il nous montre avec précision comment ce dialogue recadre la situation en permettant une expérience émotionnelle correctrice.

Nous faire découvrir Milton Erickson comme un patient est le challenge que nous offre Blandine Rossi-Bouchet. Cet article original nous amène à percevoir Milton Erickson du côté de ses symptômes (séquelles de dyslexie, aphasie, dysarthrie, douleurs récurrentes), et à découvrir comment ces épreuves l’ont conduit à développer sa créativité et sa résilience.

Vous lirez dans l’« Espace Douleur Douceur » l’introduction de Gérard Ostermann qui nous présente trois articles : celui de Marc Galy nous montre, avec la situation d’une jeune femme présentant un cancer du sein, comment remettre en mouvement les processus d’anticipation à partir de la présence partagée.  Rachel Rey aborde l’intérêt de l’hypnose en préopératoire chez les enfants atteints de scoliose. Maud-Roxane Delatte nous offre une belle expérience concernant l’hypnose et la rééducation de la main en post-opératoire.

Le dossier thématique est centré sur la gériatrie. Sophie Richet-Jacob nous présente trois cas cliniques concernant le traitement du trauma chez le sujet âgé : deux sont en lien avec la guerre, le troisième cas est en lien avec des violences conjugales et tentative d’assassinat. Elle évoque la méthode de l’Haptic Gamma Embodiement (HGE) pour préparer le travail sur les mouvements alternatifs et les changements de scénarios, avec utilisation éventuelle de Playmobils.

Marie Floccia et Geneviève Perennou nous montrent l’importance de l’hypnose pour accompagner les personnes atteintes de troubles neurocognitifs et leurs aidants. Elles illustrent leur propos avec le cas de Madame Jeanne, 84 ans. Cet article montre les spécificités de la transe chez les personnes âgées et l’importance de retrouver l’estime de soi à travers des expériences de fierté.

Serge Sirvain et Guillaume Belouriez utilisent l’hypnose dans une lecture systémique pour améliorer la qualité de vie des patients en soins palliatifs. Avec deux situations cliniques, les auteurs illustrent l’intérêt de ce lien épistémologique pour pouvoir répondre de manière éthique à ces situations complexes.

Les rubriques :
Enfin, vous retrouvrerez vos rubriques préférées de Stefano Colombo et Muhuc sur le temps qui passe, de Sophie Cohen sur la peur de tomber dans l’abîme, d’Adrian Chaboche sur le mouvement pour retrouver la vie, et de Sylvie Le Pelletier-Beaufond qui nous emmène au Mali pour découvrir le kotéba, thérapie inspirée du théâtre traditionnel.

Livres en bouche

Illustrations de Caroline Berthet

La présence. Dr Adrian CHABOCHE pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 75.

mercredi 23 avril 2025 - 14:04
« Si la mécanique quantique ne vous a pas encore profondément choqué, alors vous ne l’avez pas encore comprise. Tout ce que nous appelons réel est fait de choses qui ne peuvent pas être considérées comme étant réelles. Si une idée ne semble pas bizarre, il n’y a rien à espérer d’elle. » Niels Bohr, prix Nobel de physique 1922

Chères lectrices, chers lecteurs, Je vais vous parler d’une expérience hypnotique avec une patiente qui fait partie de celles qu’on aimerait raconter, ou plutôt même conter, à côté d’une cheminée dans une ambiance feutrée, en présence de personnes tout à la fois très rationnelles mais prêtes à être surprises des effets étonnants que peut avoir l’hypnose. Celle qui nous sur- prend toujours davantage, surtout lorsque nous laissons apparaître dans l’entrebâille- ment de nos techniques et expériences qui se cumulent toujours de trop, l’ineffable surprise d’un instantané qui rend compte à quel point l’hypnose se doit d’être régénérée... parfois autant pour le praticien que le patient ! Là ou nos patients nous bousculent, le praticien progresse... Car comme vous l’avez éprouvé, comme tous, et comme le disait avec humour Milton Erickson, lorsque nous tentons de copier, de faire comme certaines techniques qu’utilisent les autres, c’est souvent... un désastre !

Mais vous savez aussi tout autant que moi à quel point notre savoir, celui qui englobe tout à la fois toute notre technique, celle que nous avons apprise, celle que nous avons acquise au cours de notre expérience, et puis aussi ne jamais négliger cet autre Savoir, qui est le savoir-être, cette capacité que nous avons d’accueillir l’autre avec un grand A. Tout ce savoir finalement est un ensemble dynamique, vivant, qui respire tel un inspire et un expire, nous passons notre temps à nous inspirer des autres, certes, et aussi à expirer. Ce que nous oublions trop souvent lorsque nous sommes jeunes (ndlr, donc jusque environ 80 ans) : il nous faut régulièrement nous rappeler de devoir... oublier ! Oui, se rappeler d’oublier, pour évacuer, lâcher nos connais- sances trop doctes, trop certaines, souvent rassurantes, mais qui à un moment ne respirent plus.

L’inventivité et la spontanéité de l’hypnose viennent lorsque le vide s’installe. Lorsque de nos musiques intérieures avec ces phrases pleines de jolies suggestions que nous apprenons à répéter jusqu’à atteindre la sonorité la plus juste, le silence puisse s’installer entre deux notes de musique pour que l’oreille puisse alors entendre de nouveau. Ce que nous savons de trop, nous l’exécutons par mécanique : nos neurones sont si bien connectés que cela devient un réflexe. Les réflexes sont ce qui nous permet de gagner du temps, de l’énergie aussi, mais les réflexes ont plus à voir avec la survie qu’avec l’inventivité... Alors, parfois, ne vous sentez pas seul dans votre fauteuil de travail, confortable, bien installé, parfois même un peu tassé, engourdi, engoncé dans nos connaissances, à tourner le dos à cette petite crainte qui survient à la pointe de l’épigastre, en bas du sternum. Celle qui fait un peu peur, qui est inconfortable, qui nous indique qu’à ce moment nous ne savons plus trop quoi faire avec ce patient assis(e) en face de nous. Vous l’avez déjà vécu, n’ayez pas loin à chercher dans votre mémoire. Mais si cela vous semble lointain, alors je vous encourage vraiment à vous rappeler d’oublier, expirer vos connaissances, et revenez au point de départ : celui où on ne sait pas.

Nous en parlons que trop rarement ! Ce moment de « manque d’inspiration », où « ça n’accroche pas », comme on dit, ou plein d’idées nous viennent mais pas les bonnes. On sent que la note n’est pas juste, que la musique que nous pourrions jouer d’un réflexe serait celle justement qui ne serait plus spontanée ni nouvelle, mais déjà utilisée, déjà usitée, et beaucoup périmée finalement. Reconnaissez-vous et acceptez, car cela nous fait un lit commun. Ces moments ne sont pas des plus agréables et, nécessairement, nous cherchons par toute bonne stratégie d’adap- tation à les éviter. Evidemment, nous ne nous pouvons pas non plus passer notre temps et nos journées à nous réinventer. De nos lignes droites mentales, faites de certitudes, il faut aussi savoir provoquer des carrefours interrogateurs afin de nous rencontrer à nouveau.

Alors il y a Madeleine, assise devant moi. Ce n’est pas toujours habituel de recevoir des personnes qui vont vers le double de notre propre âge. Et puis Madeleine, elle est si surprenante dans son accoutrement fait de couleurs vives et d’un nœud enfantin dans les cheveux, d’un maquillage un peu trop ostensible, sa façon de me dire à quel point les psychologues n’ont vraiment rien compris à la question de l’inconscient, elle surprend, fascine, et agace tout en même temps. Peut-être est-ce par ce tout que je ne sais pas trop quoi faire. Pourtant Madeleine, elle a tous ces symptômes qui devraient me faire réagir, m’inspirer, me guider vers telle ou telle tech- nique : elle me décrit ses troubles du com- portement alimentaire, aussi anciens que son sentiment de tourner en rond avec depuis des dizaines d’années, elle me laisse apercevoir, dans l’entrebâillement subtil de sa narration et de ses curieuses provocations, tantôt des troubles de l’alcool, ici des vomissements forcés, là quelques autres traumatismes, peut-être des agressions sexuelles...

Pourtant, rien n’y fait. Je n’accroche pas, je ne sais pas. Je le sais, et le mets bien dans ma conscience, tout au devant...


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Dr Adrian CHABOCHE Spécialiste en médecine générale et globale au Centre Vitruve. Il est praticien attaché au Centre de traitement de la douleur CHU Ambroise-Paré. Il enseigne au sein du DU Hypnoanalgésie et utilisation de techniques non pharmacologiques dans le traitement de la douleur, Université de Versailles.
Commandez la Revue Hypnose & Thérapies brèves n°75 version Papier N°75 : Nov. / Déc. 2024 / Janv.  2025

Les interactions pour favoriser un changement

Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°75 :

Si l’hypnose ericksonienne est une hypnose relationnelle, cela implique que le lieu d’habitation du corps soit la relation. Ainsi, lorsque la relation est vivante, le sujet vit une expérience corporelle où spontanément il accueille ses ressentis sensoriels, est en capacité de prendre des initiatives. En ce sens, le travail sur les interactions est primordial pour favoriser un changement.

Guillaume Delannoy, dans un article très pédagogique, nous montre à partir de quatre situations cliniques – douleur psychosomatique, jalousie entre sœurs, obésité morbide, angoisse de mort et tics nerveux – comment la modification des interactions permet l’activation des processus de réassociation. L’auteur, avec la participation de Vania Torres-Lacaze, souligne l’importance du travail de co-thérapie pour rendre possible le changement.

Delphine Le Gris nous raconte l’histoire de Sophie dont la vie est parcourue de relations insécures et qui cherche une solution à son problème d’insomnie. Elle nous décrit une séance d’hypnose avec un coffre-fort fermé à clé qui va lui permettre d’y enfermer ses ruminations et de retrouver un sentiment de protection.

L’importance de l’humour est au centre du texte de Solen Chezalviel, dont la créativité ouvre une petite lumière dans un monde empli de noirceur.

David Vergriete, avec sa grande expérience de prise en charge des addictions, évoque, à travers le cas de Guillaume souffrant d’alcoolisme chronique, l’importance de la qualité relationnelle et la nécessité d’interroger la question du sens et de la trajectoire existentielle.

Introduction Espace Douleur Douceur.

Dans l’espace ''Douleur Douceur'', Fabrice Lakdja et Gérard Ostermann nous parlent de la remédiation antalgique. Le retraitement de la douleur vise à réattribuer la douleur à des voies cérébrales réversibles et non dangereuses et à considérer la douleur comme une fausse alarme et non comme la signature de lésions tissulaires.

Maryne Durieupeyroux nous emmène à la rencontre de Pablo, jeune homme pris en charge en soins palliatifs pour des métastases multiples. Elle utilise le ''gant magique'' et évalue les réactions du patient au fur et à mesure de son travail.

Charles Joussellin et Gérard Ostermann : Accueillir, écouter et favoriser un effort de narration doivent être au centre de nos prises en charge. La question du sens, de l’anthropologie, sont indispensables à nos métiers de thérapeutes.

A partir d’un atelier avec Roxanna Erickson-Klein, Evelyne Josse montre l’importance des métaphores pour focaliser l’attention du patient et remettre la vie des sujets en mouvement. Roxanna utilise la métaphore de l’embarquement à bord d’un train pendant qu’Evelyne se laisse bercer par les mots et, dans cet état de transe, développe sa créativité. Les métaphores nous incitent ainsi à reconsidérer, réélaborer et réévaluer nos expériences en ouvrant de nouvelles possibilités pour redevenir auteurs de nos vies.

Jean-Marc Benhaiem nous décrit la manière dont il comprend la logique de l’intervention en hypnose. Il nous parle des trois modes d’être : mental, sensoriel et confusionnel. Le déséquilibre entre ces modes s’installe au sein des relations dysfonctionnelles, lorsque le sujet, pour se défendre, privilégie un mode au détriment des deux autres. A travers plusieurs situations cliniques, il fait le lien entre l’excès du mental et le contrôle excessif. Pour le thérapeute, il s’agit d’aider le patient à passer de la rigidité à la fluidité, en retrouvant un corps présent.

Les rubriques :
Sophie Cohen : Christelle et la trichotillomanie en question
Adrian Chaboche : La présence
Stefano Colombo et Muhuc : Voyage
Psychotrauma, PTR, EMDR
Sylvie Le Pelletier-Beaufond : Le souffle de la guérison au Népal
Livres en bouche
Résumé

Travailler sur les interactions pour favoriser un changement.

mercredi 23 avril 2025 - 13:55
Editorial Dr Julien BETBEZE pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 75. N°75 : Nov. / Déc. 2024 / Janv.  2025

Les interactions pour favoriser un changement

Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°75 :

Si l’hypnose ericksonienne est une hypnose relationnelle, cela implique que le lieu d’habitation du corps soit la relation. Ainsi, lorsque la relation est vivante, le sujet vit une expérience corporelle où spontanément il accueille ses ressentis sensoriels, est en capacité de prendre des initiatives. En ce sens, le travail sur les interactions est primordial pour favoriser un changement.

Guillaume Delannoy, dans un article très pédagogique, nous montre à partir de quatre situations cliniques – douleur psychosomatique, jalousie entre sœurs, obésité morbide, angoisse de mort et tics nerveux – comment la modification des interactions permet l’activation des processus de réassociation. L’auteur, avec la participation de Vania Torres-Lacaze, souligne l’importance du travail de co-thérapie pour rendre possible le changement.

Delphine Le Gris nous raconte l’histoire de Sophie dont la vie est parcourue de relations insécures et qui cherche une solution à son problème d’insomnie. Elle nous décrit une séance d’hypnose avec un coffre-fort fermé à clé qui va lui permettre d’y enfermer ses ruminations et de retrouver un sentiment de protection.

L’importance de l’humour est au centre du texte de Solen Chezalviel, dont la créativité ouvre une petite lumière dans un monde empli de noirceur.

David Vergriete, avec sa grande expérience de prise en charge des addictions, évoque, à travers le cas de Guillaume souffrant d’alcoolisme chronique, l’importance de la qualité relationnelle et la nécessité d’interroger la question du sens et de la trajectoire existentielle.

Introduction Espace Douleur Douceur.

Dans l’espace ''Douleur Douceur'', Fabrice Lakdja et Gérard Ostermann nous parlent de la remédiation antalgique. Le retraitement de la douleur vise à réattribuer la douleur à des voies cérébrales réversibles et non dangereuses et à considérer la douleur comme une fausse alarme et non comme la signature de lésions tissulaires.

Maryne Durieupeyroux nous emmène à la rencontre de Pablo, jeune homme pris en charge en soins palliatifs pour des métastases multiples. Elle utilise le ''gant magique'' et évalue les réactions du patient au fur et à mesure de son travail.

Charles Joussellin et Gérard Ostermann : Accueillir, écouter et favoriser un effort de narration doivent être au centre de nos prises en charge. La question du sens, de l’anthropologie, sont indispensables à nos métiers de thérapeutes.

A partir d’un atelier avec Roxanna Erickson-Klein, Evelyne Josse montre l’importance des métaphores pour focaliser l’attention du patient et remettre la vie des sujets en mouvement. Roxanna utilise la métaphore de l’embarquement à bord d’un train pendant qu’Evelyne se laisse bercer par les mots et, dans cet état de transe, développe sa créativité. Les métaphores nous incitent ainsi à reconsidérer, réélaborer et réévaluer nos expériences en ouvrant de nouvelles possibilités pour redevenir auteurs de nos vies.

Jean-Marc Benhaiem nous décrit la manière dont il comprend la logique de l’intervention en hypnose. Il nous parle des trois modes d’être : mental, sensoriel et confusionnel. Le déséquilibre entre ces modes s’installe au sein des relations dysfonctionnelles, lorsque le sujet, pour se défendre, privilégie un mode au détriment des deux autres. A travers plusieurs situations cliniques, il fait le lien entre l’excès du mental et le contrôle excessif. Pour le thérapeute, il s’agit d’aider le patient à passer de la rigidité à la fluidité, en retrouvant un corps présent.

Les rubriques :
Sophie Cohen : Christelle et la trichotillomanie en question
Adrian Chaboche : La présence
Stefano Colombo et Muhuc : Voyage
Psychotrauma, PTR, EMDR
Sylvie Le Pelletier-Beaufond : Le souffle de la guérison au Népal
Livres en bouche
Résumé
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La puissance thérapeutique de la relation humaine.

mercredi 16 avril 2025 - 15:28
Editorial Dr Julien BETBEZE pour la Revue Hypnose et Thérapies Brèves 74. Si la prise en compte du corps relationnel est au centre des changements en thérapie, cela implique pour le thérapeute d’être attentif au contexte relationnel favorisant les processus dissociatifs. Et pour favoriser les processus de réassociation, le thérapeute doit être en capacité de modifier les interactions qui entretiennent le problème.
. Nathalie Koralnik, dans un texte clair et pédagogique, nous montre comment la prescription du symptôme permet à des parents consultant pour des problèmes récurrents, avec une escalade symétrique de disputes et de crises, de retrouver une relation éducative positive, les parents pouvant s’investir dans un rôle de co-thérapeutes. L’approche stratégique, lorsqu’elle est pensée de manière coopérative, est vraiment un outil de choix pour sortir des impasses relationnelles.


Delphine Le Gris nous parle de Mélanie, une jeune femme en grande souffrance après une rupture sentimentale où la relation de couple était depuis longtemps perçue comme maltraitante. En s’immergeant dans l’histoire de sa patiente, l’image de la mer et de l’eau est apparue, avec des vagues réparatrices permettant de retrouver les ressources enfuies et de rendre possible l’oubli des relations difficiles emportées au large. Nous voyons ainsi l’importance pour le thérapeute de se connecter à l’histoire racontée par le sujet pour ouvrir un imaginaire partagé, dans lequel la vie relationnelle va reprendre sa place.

Michel Dumas évoque l’histoire de Stéphanie, confrontée à la déliquescence de la relation avec son mari qui, le plus souvent, met en scène sa tristesse et se réfugie devant son téléviseur. Elle ne parvient pas à aborder avec son conjoint cette situation où elle se sent de moins en moins aimée, car elle a peur d’un conflit qui provoquerait les conséquences qu’elle redoute. Après un recadrage : « si tu fais l’agneau, tu trouveras le loup qui te mangera », le thérapeute prescrit trois tâches stratégiques possibles pour sortir de ce cercle vicieux relationnel.

Jérémie Roos nous raconte comment la situation bloquée de Zohra, attaquée par un chien, a pu évoluer grâce au sous-main de son bureau utilisé comme une scène imaginaire. Celle-ci permettra l’émergence de nouvelles formes relationnelles, ouvrant de nouveaux possibles grâce au soutien de la relation thérapeutique.

Gérard Ostermann nous présente la synthèse effectuée par,  Michel Ruel, à partir du travail de la CFHTB, sur l’utilisation de l’hypnose pour faire face à la souffrance au travail. Il rappelle l’importance de différencier le pré-effondrement de l’effondrement dans ces prises en charge. L’illustration clinique de la situation inquiétante d’un cadre d’entreprise subissant un début de désocialisation met en évidence l’intérêt du travail avec les métaphores pour retrouver des objectifs atteignables.

Morgane Monnier, quant à elle, nous présente l’intérêt de l’hypnose et des thérapies brèves pour améliorer les prises en charge en psychomotricité.Dans le dossier thématique « Thérapie et relation ».

Géraldine Garon et Solen Montanari mettent en lumière la puissance thérapeutique de la relation humaine lorsque le thérapeute et le patient entrent dans un processus de co-construction par un travail de questionnement permettant l’émergence d’un imaginaire partagé. Elles montrent, à travers les situations de Lou (qui se plaint de tics) et de Mathilde (présentant un excès de poids), comment l’externalisation nourrit le processus thérapeutique en favorisant l’accordage. Cet article décrit très bien l’apport de la TLMR à la mobilisation des ressources et au repositionnement du sujet. .

A partir de trois situations cliniques, Charlotte Thouvenot décrit avec précision l’importance de la carte du remembering pour retrouver une relation vivante et faire l’expérience de l’estime de soi.

Olivier de Palézieux développe une meilleure compréhension du concept d’empathie, au centre de la relation. Pour cela, il en décrit l’historique et les variations de sens. Il illustre l’intérêt de sa réflexion à propos du cas de Lucas présentant un TSA (trouble du spectre autistique).

Vous retrouverez la chronique de Sophie Cohen sur une première consultation autour de la détresse conjugale et des réseaux sociaux, celle de Sylvie Le Pelletier-Beaufond « Passer les portes secrètes et apaiser les craintes ». Tandis que Stefano Colombo et Muhuc vous feront découvrir ce qui peut se cacher derrière la « peur du conflit ».

Livres en bouche du mois.


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