Livres Nouvelle Hypnose

Nouvelle Hypnose Jean BECCHIONouvelle Hypnose, Initiation et Pratique. Dr Jean BECCHIO, Dr Charles JOUSSELIN


 La Nouvelle Hypnose. Vocabulaire, principes et méthode. Dr Jean GODIN



Agrégateur de flux

Cindy CHARPENTIER-VOYER

Articles EMDR - IMO - vendredi 20 juin 2025 - 14:30
Près de Bordeaux: Hypnothérapeute, Praticienne EMDR - IMO, Aide-soignante.

Gestion de la douleur chronique, de la douleur aiguë, hypnoanalgésie.
Anxiété pré et post-opératoire, Soins palliatifs, Gestion du Stress Post-Traumatique, Troubles du sommeil.

Pratique l'hypnose depuis 2020, formée à l'IFH.
Consultations: 17 Chemin du Moulin de la Lande
33680 Le Porge
Tel : 0613709855
Formations: Formation au CHTIP Collège Hypnose & Thérapies Intégratives de Paris, et à l'Institut IN-DOLORE.
Formation en EMDR IMO à France EMDR IMO avec Laurent GROSS & Laurence ADJADJ
Institut IN-DOLORE à Paris

Inscrite au Registre des Praticiens EMDR - IMO de France sous le numéro 251706011

Myriam BLEZARD

Articles EMDR - IMO - mardi 17 juin 2025 - 00:18
Sur Bordeaux, à Pessac: Infirmiére anesthesiste,
Thérapeute EMDR - IMO,
Hypnose Médicale,
Praticienne en PNL,
Sylvothérapie.

Formée en Hypnose Ericksonienne, Transgénérationnelle, Hypnose Périnatale, Enfants et Adolescents, Sylvothérapie.

Consultations: 104 av Dr Nancel Pènard
33600 Pessac
Tel: 06 88 62 25 04

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Formations Formation au CHTIP Collège Hypnose & Thérapies Intégratives de Paris, et à l'Institut IN-DOLORE.
Formation en EMDR IMO à France EMDR IMO avec Laurent GROSS & Laurence ADJADJ
Inscrite au Registre des Praticiens EMDR - IMO de France sous le numéro 251706005

PARIS: Formation Hypnothérapie: EMDR - IMO. 7ème Session

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 11 juin 2025 - 00:00
Une formation en partenariat entre les Instituts In-Dolore en partenariat avec le CHTIP Collège d’Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris. , Membre de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves et Hypnotim de Marseille

Une formation labellisée France EMDR - IMO ®
Cette formation en EMDR - IMO s’inscrit dans la prise en charge intégrative du psychotraumatisme. Cette approche intègre la pratique de l’Hypnose Ericksonienne et la thérapie EMDR - IMO s’appuyant sur la pratique de mouvements oculaires.


1ère Journée de formation EMDR - IMO
Le psychotraumatisme et ses composantes : rappels cliniques
Épidémiologie des troubles liés à l’état de stress post-traumatique (ESPT)
Comment établir une alliance thérapeutique posant un cadre sécure pour les personnes ayant vécues un traumatisme ?
Comment cerner la dissociation traumatique et les mécanismes en jeu ?
Comment aborder le syndrome de répétition ?
Phénomènes de dissociation et réassociation
Introduction à la pratique de la thérapie EMDR - IMO

2ème Journée de formation EMDR - IMO
Phénomènes liés à la mémoire traumatique
Fondements cliniques et intégration de la thérapie EMDR - IMO
Approfondissement de la pratique de la thérapie EMDR - IMO.
Approfondissement des éléments hypnotiques dans le cadre du traitement du psychotraumatisme.
Intégration de la thérapie EMDR - IMO avec les éléments hypnotiques ainsi que les outils issus des thérapies brèves.
Aborder le psychotraumatisme sous les formes d’images, de sensations, d’émotions enregistrées et réactivées comme des réminiscences.
Savoir repérer l’Intégration d’un nouveau vécu traumatique dénoué de sa part émotionnelle et prolonger le processus par l’utilisation d’éléments hypnotiques.
Pratique de la thérapie EMDR - IMO à partir de cas cliniques.
Cas cliniques : évaluation, et traitement.
Présentation de vidéos.
Tableaux cliniques de traumatismes anciens, comme ceux liés à l’enfance qui peuvent avoir un effet durable.
Cas pratiques.


3ème Journée de formation EMDR - IMO
Approfondissement et supervision à partir de cas cliniques.
Intégration d’outils de thérapies brèves afin de mener l’entretien efficacement dans le cadre du traitement du psychotraumatismes, savoir interroger de manière stratégique afin de travailler avec la thérapie EMDR - IMO.
Utilisation de la thérapie EMDR - IMO orientée ressources.
Pratiquer la thérapie EMDR - IMO avec les enfants.


- https://formation-emdr.fr
10 Cité Joly du 11/06/2025 00h00 au 13/06/2025 23h50
https://in-dolore.fr/hypnotherapie-emdr-imo_a/

PARIS: Formation EMDR - IMO

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 11 juin 2025 - 00:00
Formation Certifiante et validée par France EMDR IMO ®.
Un partenariat CHTIP Collège d'Hypnose Thérapies Intégratives de Paris avec l'Institut In-Dolore et Hypnotim, une formation qui s’inscrit dans la prise en charge du psychotraumatisme. Cette approche intègre la pratique de l’hypnose Ericksonienne et la thérapie EMDR - IMO qui s’appuie sur la pratique de mouvements oculaires.

A partir de nombreux exercices, il s’agira d’intégrer ces outils thérapeutiques afin de les utiliser de manière adaptée et efficace avec les patients dans le cas de psychotraumatisme.

Cette approche intègre également des outils relationnels issus des thérapies brèves.

Objectifs de la formation :
- Acquérir la pratique de la thérapie EMDR - IMO, reposant sur les mouvements oculaires.
- Améliorer sa posture de thérapeute pour renforcer le lien « secure » dans la relation thérapeutique dans les cas de psychotraumatisme.
- Acquérir une approche intégrative hypnose et EMDR - IMO dans le but de traiter le psychotraumatisme.
- Utiliser des outils communicationnels issus des thérapies brèves.

https://www.formation-hypnose.com/Formation-EMDR-IMO-Therapie-Integrative-du-Psychotraumatisme_a64.html

Formations EMDR sur ce site

Inscription sur le Catalogue In-Dolore

.
10 Cité Joly du 11/06/2025 00h00 au 13/06/2025 23h50
https://www.formation-emdr.fr/formation_emdr_3j/

PARIS: Formation Hypnothérapie: EMDR - IMO. 7ème Session

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 11 juin 2025 - 00:00
Une formation en partenariat entre les Instituts In-Dolore en partenariat avec le CHTIP Collège d’Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris. , Membre de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves et Hypnotim de Marseille

Une formation labellisée France EMDR - IMO ®
Cette formation en EMDR - IMO s’inscrit dans la prise en charge intégrative du psychotraumatisme. Cette approche intègre la pratique de l’Hypnose Ericksonienne et la thérapie EMDR - IMO s’appuyant sur la pratique de mouvements oculaires.


1ère Journée de formation EMDR - IMO
Le psychotraumatisme et ses composantes : rappels cliniques
Épidémiologie des troubles liés à l’état de stress post-traumatique (ESPT)
Comment établir une alliance thérapeutique posant un cadre sécure pour les personnes ayant vécues un traumatisme ?
Comment cerner la dissociation traumatique et les mécanismes en jeu ?
Comment aborder le syndrome de répétition ?
Phénomènes de dissociation et réassociation
Introduction à la pratique de la thérapie EMDR - IMO

2ème Journée de formation EMDR - IMO
Phénomènes liés à la mémoire traumatique
Fondements cliniques et intégration de la thérapie EMDR - IMO
Approfondissement de la pratique de la thérapie EMDR - IMO.
Approfondissement des éléments hypnotiques dans le cadre du traitement du psychotraumatisme.
Intégration de la thérapie EMDR - IMO avec les éléments hypnotiques ainsi que les outils issus des thérapies brèves.
Aborder le psychotraumatisme sous les formes d’images, de sensations, d’émotions enregistrées et réactivées comme des réminiscences.
Savoir repérer l’Intégration d’un nouveau vécu traumatique dénoué de sa part émotionnelle et prolonger le processus par l’utilisation d’éléments hypnotiques.
Pratique de la thérapie EMDR - IMO à partir de cas cliniques.
Cas cliniques : évaluation, et traitement.
Présentation de vidéos.
Tableaux cliniques de traumatismes anciens, comme ceux liés à l’enfance qui peuvent avoir un effet durable.
Cas pratiques.


3ème Journée de formation EMDR - IMO
Approfondissement et supervision à partir de cas cliniques.
Intégration d’outils de thérapies brèves afin de mener l’entretien efficacement dans le cadre du traitement du psychotraumatismes, savoir interroger de manière stratégique afin de travailler avec la thérapie EMDR - IMO.
Utilisation de la thérapie EMDR - IMO orientée ressources.
Pratiquer la thérapie EMDR - IMO avec les enfants.


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10 Cité Joly du 11/06/2025 00h00 au 13/06/2025 23h50
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PARIS: Formation EMDR - IMO

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 11 juin 2025 - 00:00
Formation Certifiante et validée par France EMDR IMO ®.
Un partenariat CHTIP Collège d'Hypnose Thérapies Intégratives de Paris avec l'Institut In-Dolore et Hypnotim, une formation qui s’inscrit dans la prise en charge du psychotraumatisme. Cette approche intègre la pratique de l’hypnose Ericksonienne et la thérapie EMDR - IMO qui s’appuie sur la pratique de mouvements oculaires.

A partir de nombreux exercices, il s’agira d’intégrer ces outils thérapeutiques afin de les utiliser de manière adaptée et efficace avec les patients dans le cas de psychotraumatisme.

Cette approche intègre également des outils relationnels issus des thérapies brèves.

Objectifs de la formation :
- Acquérir la pratique de la thérapie EMDR - IMO, reposant sur les mouvements oculaires.
- Améliorer sa posture de thérapeute pour renforcer le lien « secure » dans la relation thérapeutique dans les cas de psychotraumatisme.
- Acquérir une approche intégrative hypnose et EMDR - IMO dans le but de traiter le psychotraumatisme.
- Utiliser des outils communicationnels issus des thérapies brèves.

https://www.formation-hypnose.com/Formation-EMDR-IMO-Therapie-Integrative-du-Psychotraumatisme_a64.html

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Quand la douleur devient l'identité. Hors-Série 19 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves.

Formation Hypnose Medicale - lundi 9 juin 2025 - 11:38
Se relier à sa mobilité relationnelle. « Seul au monde », isolé, hors de la relation humaine, le côté gauche du corps très douloureux. Tel est devenu l’état identitaire du patient dont le cas est exposé ici. Réunis dans la même « bulle », face à la scène imaginaire, ce patient et le thérapeute travaillent ensemble à la déconstruction de son identité de « corps douloureux » en s’appuyant sur les techniques des Thérapies narratives. Lorsque le corps est douloureux depuis des années, la douleur devient la norme pour le système nerveux autonome comme si celle-ci définissait le lien au corps. Ainsi, la construction identitaire de la personne se résume à l’étiquette de « corps douloureux ». Le « je » et le symptôme se retrouvent intriqués dans un tout, qui l’enferme dans la maladie : « je suis fibromyalgique », « je suis lombalgique »... Chez certains patients, nous pourrions même dire que ce lien à la douleur devient le seul lien vivant à leur corps. C’est leur existence. Dans ce contexte, nous comprenons bien que si nous travaillons à supprimer la douleur, nous pouvons être amenés à devoir gérer soit de la résistance, soit un effondrement de la représentation du « je » de notre patient en perte de repères, ne sachant plus qui il est si la douleur n’est plus son identité.

Dans les deux cas, la construction d’une relation thérapeutique sécure va permettre de pouvoir prendre appui sur ce lien pour amener le patient à déjà observer ce lien existentiel à la douleur et de l’amener à prendre position. Le travail thérapeutique peut consister alors à assumer ce lien unique à la douleur, ou à développer un lien différent à la douleur. L’exploration de ce nouveau monde sensoriel se fera en toute sécurité avec le thérapeute au rythme du patient. D’un point de vue thérapeutique, il s’agira d’aller prendre appui sur cet espace douloureux qui représente un espace ressource pour le patient, au sens où c’est dans cet endroit que circule le plus de vie. A contrario, le reste du corps peut être vécu comme inexistant ou figé. C’est ce que nous allons développer dans le cas clinique ci-dessous. Cas de Monsieur B. Monsieur B. a 67 ans et vit seul. Il a vécu avec une femme quelques années avec laquelle il a eu un fils de 26 ans aujourd’hui. Cette rencontre s’était faite suite à une annonce dans une revue, la rencontre spontanée étant difficile pour lui et lui demandant beaucoup d’effort. Concernant son activité professionnelle, il a exercé le métier de professeur de mathématiques. Monsieur B. m’est envoyé par un collègue psychologue qui lui conseille de faire de la TLMR, Thérapie du lien et des mondes relationnels, dans l’idée de travailler sur ses nombreuses somatisations. « Je suis hypocondriaque et je suis un grand anxio-dépressif », c’est ainsi qu’il parle de lui lors de la première séance. Il m’explique que ses crises d’angoisse ont commencé à 17 ans, lorsqu’un de ses camarades de classe est décédé subitement. Il a passé son enfance seul avec sa mère et n’a rencontré son père qu’à l’âge de 8 ans, les rencontres n’étaient qu’épisodiques sans qu’un lien structurant père-fils ne soit établi véritablement. Sa maman l’a toujours surprotégé et leur relation était suffocante tellement elle vivait dans l’angoisse de le perdre. Ses parents sont maintenant décédés. Nous nous voyons en thérapie environ une fois par mois depuis neuf mois. Les premières séances ont permis de faire émerger ce que nous pouvions faire ensemble de différent des autres thérapies qu’il avait déjà faites. Il en ressort qu’il se sent très seul et isolé, sans aucune relation affective et qu’il souhaiterait avoir plus de facilité pour faire des rencontres. En s’appuyant sur les Thérapies narratives, nous travaillons ensemble pour personnifier et nommer ce monde dans lequel il vit de façon à rendre explicites les intentions relationnelles de ce monde dans lequel il est prisonnier. Nous commençons ainsi à déconstruire l’état identitaire de ce monde de « je suis seul au monde », que le patient et le thérapeute peuvent observer grâce aux externalisations sur la scène imaginaire devant eux. Quelle forme ce monde prend-il là devant nous ? Quels effets ont-ils sur lui et quelles intentions porte-t-il ? Le patient prend petit à petit conscience que le thérapeute observe lui aussi ce monde mais qu’il n’en fait pas partie.

Car pour ce patient, la normalité étant de vivre dans un environnement de « seul au monde », il est inconsciemment convaincu que même le thérapeute en fait partie. Il va falloir que ce dernier s’en différencie pour lui montrer que d’autres relations sont possibles. C’est ainsi que lors des premières séances, je lui propose d’observer ce qu’il y a chez moi qui commence à le mettre en sécurité dans notre relation. Il peut ainsi se relier à l’affect en lien avec ce ressenti et ce partage contribue à installer la relation humaine progressivement et à la densifier.

Lorsque Monsieur B. arrive à la séance écrite ci-dessous, il me dit qu’il ressent tout son côté gauche comme très douloureux et que pour la énième fois, son médecin lui a dit que tout allait bien, que tous les examens étaient négatifs. Nous allons donc commencer la séance en se connectant à la partie la plus vivante, la plus présente chez lui, c’est-à-dire la partie douloureuse.

Le thérapeute est assis dans un angle de 60 degrés avec son patient, de façon à permettre aux deux regards de se projeter vers l’avant dans cet espace de co-création, ce qui facilite l’accordage relationnel (1). Les mouvements alternatifs (MA) sont utilisés dans cette séance avec une vitesse différente selon l’intention thérapeutique. Lorsqu’ils sont faits lentement, ils vont permettre de focaliser l’attention à l’intérieur et d’ancrer corporellement la ressource en la densifiant. Et lorsqu’ils sont faits rapidement, ils vont permettre de dépotentialiser le mental ou un trop-plein d’émotion. Lors de la séance, nous utilisons souvent le « nous » incluant ainsi le thérapeute et le patient dans la même bulle. Ce dernier peut ainsi faire l’apprentissage d’une relation thérapeutique soutenante lui permettant d’être accompagné lors du travail.


Formation Certifiée par France EMDR IMO ®. La seule et unique Certification Officielle en EMDR IMO ® en Europe..
Cette formation vous permettra d'utiliser l'Intégration des Mouvements Oculaires en Thérapie avec les outils thérapeutiques que vous utilisez déjà en pratique clinique. (Hypnose, Approches Centrées Solution etc...)
Alors, rendez-vous à Paris, Marseille, Annecy, et bientôt Bordeaux, Nancy, Strasbourg, Lausanne et Genève, avec des instituts membres de la CFHTB, pour une formation réellement INTEGRATIVE.

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Annuaire de thérapeutes sur EMDR.FR

- Thérapeute : « Quand vous dites que tout votre côté gauche est douloureux, et que nous sommes ensemble, là maintenant dans cette séance, est-ce acceptable pour vous de bien vous connecter à cette partie gauche ? (De façon à bien le focaliser et pour dépotentialiser son mental, je place mes doigts devant lui et je propose à ses yeux de suivre mes doigts, nous faisons quelques mouvements alternatifs-MA.)
- Th. : Qu’est-ce qui est présent là maintenant ?
- Monsieur B. : Ça serre...
- Th. : OK, observons ensemble ce “ça” qui serre. (Nous repartons en MA. Ma posture est pleinement présente et bienveillante avec l’intention d’aller ensemble explorer cette sensation.)
- Th. : Qu’est-ce qui est présent là maintenant ?
- Monsieur B. : Ça serre...
- Th. : Et quand ça serre et que nous sommes là ensemble dans cette séance, avez-vous besoin de mon aide ou préférez-vous gérer seul ? (Cette proposition d’aide permet au thérapeute de voir si progressivement le thérapeute devient une personne sur laquelle le patient peut prendre appui dans un moment de détresse. Métaphoriquement, on pourrait dire qu’alors il n’appartient plus au monde dans lequel il vit où les relations ne permettent pas de prendre appui.) (2)
- Monsieur B. : Oui, je veux bien votre aide.
- Th. : Alors je vais me rapprocher de vous et proposer au dos de votre main droite de venir prendre appui dans la paume de ma main gauche. (Il pose sa main dans la mienne.)
- Th. : Très bien, et nous allons observer ensemble tout ce qu’il se passe entre nos deux mains. (MA)...
- Th. : Qu’est-ce qui est présent là maintenant ?
- Monsieur B. : C’est mieux...
- Th. : Ah... Et c’est comment ce mieux ?
- Monsieur B. : Il n’y a plus rien à gauche.
- Th. : Et quand il n’y a plus rien à gauche, à la place, il y a quoi ? (MA)...
- Monsieur B. : Quand il y a rien, il y a une libération d’énergie. Car tant que je sens un malaise quelque part, ça crée comme une paralysie physique, je ne peux pas agir.
- Th. : Là, quand vous êtes en train de me dire “ça crée comme une libération d’énergie”, est-ce que je peux vous demander d’observer, là maintenant, où est-ce qu’il y a le plus de libération d’énergie ? (Nous arrivons dans la partie ressource.) (MA)...
- Monsieur B. : Au niveau du haut du corps, comme si je pouvais prendre les choses à bras-le-corps.
- Th. : Ah... Donc c’est au niveau du haut du corps qu’il se passe quelque chose ?
- Monsieur B. : Oui, c’est ça.
- Th. : Et c’est confortable ?
- Monsieur B. : Oui.
- Th. : Je peux vous demander de bien vous connecter à cette sensation confortable au niveau du haut du corps ? (Nous repartons en MA, plus lents cette fois-ci, pour commencer à ancrer cette sensation dans son corps.)
- Monsieur B. : C’est comme si, au niveau des épaules, j’avais la capacité de prendre davantage de choses sur les épaules... -Th. : OK, et quand vous dites “c’est comme si, au niveau des épaules, j’avais la capacité de prendre davantage de choses sur les épaules”, c’est quelque chose que vous connaissez ou que vous êtes en train de découvrir ? (Le fait de répéter mot à mot ce qu’il vient de dire lui permet de rester focalisé sur le processus thérapeutique et de maintenir la transe. Je questionne l’existence d’un souvenir qui peut être ressource pour lui en lien avec cette expérience corporelle ou s’il s’agit d’une voie nouvelle à explorer ensemble.) (Nous repartons en MA...)
- Monsieur B. : Oui, je connais, mais c’est autant dans le sens physique que figuré. C’est-à-dire que j’ai une liste de choses à faire, et quand je suis suffisamment détendu, je prends cette liste et je peux agir. Ce qui n’est pas le cas quand je sens qu’un poumon respire mal, ou que j’ai mal au dos, ou quelque chose qui ne va pas, je m’interdis en quelque sorte d’agir.
- Th. : Quand vous dites “c’est quelque chose que je connais car en effet quand j’ai une liste de choses à faire et que j’ai cette sensation que les épaules et le haut du corps peuvent agir”, si je mets ma main là, devant nous, c’est quoi le premier souvenir qui vient se mettre en lien avec ? (Je place ma main gauche comme un écran devant nous dans l’intention de voir quel souvenir vient se mettre en lien avec cette expérience corporelle. Est-ce que cette sensation qu’il décrit est une représentation psychique qu’il se fait ou est-elle une expérience déjà vécue ?) (MA)...
- Monsieur B. : Il y a deux choses qui me viennent. D’une part d’être capable de travailler au jardin, et d’autre part, lorsque je vous ai vu à la dernière séance et où j’étais assez bien, dans la liste des choses à faire j’avais “m’inscrire à des voyages”, alors je me suis inscrit car j’allais bien. Et aujourd’hui où je me sens dans le creux de la vague, je me demande si j’ai bien fait de m’inscrire, est-ce que je vais réellement y aller, est-ce que j’en suis capable ? C’est l’action tant sur le plan physique que sur un plan de prise de décision.
- Th. : Donc si je comprends bien, quand je me mets en lien avec cette …

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MARIE-ANNE JOLLY
Masseur-kinésithérapeute en libéral à Lannion (22).Elle a tout d’abord associé le massage chinois à sa pratique avant d’en faire autant pour l’hypnose. Toujours en quête d’apprendre et d’élargir ses connaissances, elle se forme aussi en sexocorporel, en thérapies narratives et en Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR). Elle partage régulièrement son expérience sur l’apport de l’hypnose dans sa pratique professionnelle en congrès, par des articles, des publications et comme formatrice.


Commandez ce Hors-série de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°19 SOMMAIRE


06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy 

12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 

40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet

52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini

Ostéopathie et psychosomatique. Hors-Série 19 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves.

Formation Hypnose Medicale - dimanche 8 juin 2025 - 22:18
A propos d'algodystrophie et de douleurs abdominales. Enjeux et apports de la double casquette. D’un côté l’ostéopathe, de l’autre l’hypnothérapeute. Dans sa pratique à « double casquette », l’auteur traite aussi bien les maux que les mots, à la croisée du corporel, de l’émotionnel et de la psychosomatique, en veillant à respecter la temporalité des patients. Un problème physique est dit « psychosomatique » lorsqu’il est « caractérisé par la transformation d’un trouble psychologique en un trouble somatique (organique) » (Larousse). Mais Jean Benjamin Stora, psychosomaticien et créateur de l’Ecole de psychosomatique de la Pitié-Salpêtrière, nous dit : « Il n’y a pas de maladie psychosomatique, mais toutes les maladies sont psychosomatiques. » Il propose un nouveau paradigme : « L’homme est une unité psychosomatique. » Cette vision holistique est en parfaite adéquation avec la philosophie de l’ostéopathie et sous-tend ma pratique quotidienne. Toutefois, afin de clarifier mon propos dans cet article, je précise que j’y entendrai par « trouble à composante psychosomatique » toute plainte pouvant prendre, au moins en partie, sa source dans le vécu émotionnel/ affectif de la personne, que ce vécu soit présent ou passé. La plupart des professionnels du soin sont régulièrement en contact avec ces problématiques, et nombreux sont celles et ceux qui se forment à l’hypnose, aux thérapies brèves et autres approches thérapeutiques, tout en exerçant leur activité initiale.

Médecins généralistes, spécialistes, sages-femmes, kinésithérapeutes, etc., enrichissent ainsi leur pratique en développant des compétences nouvelles dont l’intégration peut prendre des formes variées. Certains utilisent de façon subtile et non formelle des éléments comme l’hypnose conversationnelle, des techniques de questionnement, etc. D’autres, avec le temps, vont jusqu’à distinguer leur activité initiale de celle de thérapeute, tout en exerçant ces deux pratiques au sein d’un même espace. J’entends ici par « thérapie » toute pratique à visée psychothérapeutique (hypnothérapie, thérapies psychocorporelles, thérapies systémiques, etc.). Cette pluralité me concerne directement : ostéopathe de métier, je suis aussi hypnothérapeute, formé à la pratique de l’hypnose ericksonienne, aux thérapies brèves et à la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR).

Mon intérêt pour ces approches est né de deux constats : d’une part, l’impact déterminant de la qualité de la relation thérapeutique sur les effets des séances d’ostéopathie ; d’autre part, l’observation de la fréquence élevée des troubles physiques à composante psychosomatique. Nous aborderons dans un premier temps les enjeux, dans les métiers du soin, de la mise en application de compétences considérées comme étant en dehors du cadre habituel et « attendu ». Puis nous verrons une manière dont le cadre d’intervention peut être redéfini. Enfin, deux exemples cliniques viendront illustrer la manière dont le questionnement peut aider à l’accordage entre le patient et le thérapeute autour de ces limites. Les enjeux de la « double casquette » Le développement et la mise en pratique de ces nouveaux apprentissages induisent, me semble-t-il, une inévitable transformation du cadre d’intervention, et imposent d’en (re)définir les limites. Surtout lorsque, progressivement, commence à se dessiner chez le praticien cette « seconde casquette » qui est celle de thérapeute. Et il semble que, même dans les cabinets où la pratique est double, et pour les motifs pouvant comporter une dimension psychosomatique, les patients viennent majoritairement consulter en premier lieu le professionnel du « physique » (le kinésithérapeute, le médecin, l’ostéopathe, etc.).

Probablement parce qu’il peut paraître moins engageant d’adopter la position « occupez-vous de mon corps », plutôt que « occupez-vous de moi ». Le défi réside dans cette transition délicate, lorsqu’elle est dictée par le processus thérapeutique, d’amener le patient à s’engager dans un travail avec une dimension plus « thérapeutique ». Lorsqu’un patient nous consulte, il vient généralement nous voir « en tant que... » sage-femme, infirmier, psychothérapeute, etc. Il arrive avec une représentation, plus ou moins précise, de ce qu’il peut attendre du cadre dans lequel la consultation se déroule. Cette vision résulte des interactions entre son parcours de vie et les représentations du contexte sociétal dans lequel il évolue. Elle influence directement son engagement potentiel dans le soin. Plus notre façon de travailler s’éloigne de ces représentations, plus elle peut créer de la confusion et susciter un sentiment d’insécurité. J’ai pu observer ce phénomène à plusieurs reprises, par exemple lors de questionnements trop « orientés psy » ou à des propositions de « travail en hypnose » introduites trop tôt.

Les réactions vont alors de la résistance subtile dans la prise en charge à l’arrêt complet du suivi. Ces expériences m’ont appris l’importance, tout particulièrement face aux troubles à composante psychosomatique, de proposer un espace structuré par des limites claires. C’est dans ce contexte, propice au sentiment de sécurité, à l’établissement d’une relation de confiance et à la prise de position, que patient et thérapeute peuvent s’engager ensemble dans le travail. Exemple d’un dispositif à double activité Le cadre d’intervention proposé aujourd’hui dans mon cabinet prend la forme présentée dans le schéma suivant. Celui-ci n’est pas explicité de façon systématique, mais il est un guide permanent dans ma posture professionnelle et ma pratique.


Formation Certifiée par France EMDR IMO ®. La seule et unique Certification Officielle en EMDR IMO ® en Europe..

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Agenda des prochaines formations
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L’espace de travail (1) peut être défini comme « un lieu de mise en place du processus aidant le patient à résoudre son problème ». À l’intérieur de celui-ci, nous distinguons trois sous-parties :

- Le cadre « ostéopathie » (2) ;
- Le cadre « thérapie » (3) ;
- Et l’espace de « réflexion » (4). Ce dernier est dédié aux échanges sur les attentes, afin d’y déterminer s’il s’agit d’engager un travail ostéopathique ou thérapeutique. C’est principalement au sein de cet espace de réflexion que se situent les questions que nous verrons dans les illustrations cliniques, ainsi que les explications, si nécessaire, de ce qui peut se passer dans chacun des deux autres cadres (ostéopathie ou thérapie). Lorsque les attentes sont claires dès le départ, le passage y est bref, mais il peut parfois nécessiter le temps d’une séance entière. Il est alors important d’expliciter que c’est dans cet espace que nous sommes. Et puisqu’il s’agit d’un temps amenant à la prise de position, il comporte déjà des effets thérapeutiques potentiels. Je considère chaque démarrage de consultation comme une entrée, en premier lieu, dans l’espace de travail (1). Les motifs qui m’y sont présentés par les patients sont à 80 % d’ordre somatique (douleurs, troubles digestifs, fatigue, etc.), en lien avec ma base ostéopathique. Les autres motifs sont variés et proches de ceux rencontrés dans les cabinets de psychothérapie. Pour les motifs d’ordre somatique, il existe un continuum dans la représentation des causes perçues par les patients, allant d’une vision strictement « mécanique » à une perception plus « psycho-émotionnelle », avec des degrés variés de combinaison entre les deux. Et puisque cette représentation influence directement l’éventualité d’un travail plus thérapeutique, j’y porte une attention particulière dans mon écoute.


DEUX ILLUSTRATIONS CLINIQUES
1. Algoneurodystrophie Afin d’illustrer mon propos, commençons avec l’exemple de Jérôme. Ce jeune sportif de 20 ans fait partie de ces patients « partants pour tout ». Il s’est fracturé le plateau tibial en jouant au volley il y a dix-huit mois. Il a ensuite développé une algoneurodystrophie du genou gauche qui a duré quelques mois. Lorsqu’il vient me voir, il va déjà mieux et les examens médicaux sont bons, mais il décrit des douleurs résiduelles et une appréhension qui l’empêchent de courir. Il me dit aussi : « C’est bizarre, je ne le sens pas comme l’autre, il est engourdi. » Comme j’ai un léger doute sur le fait qu’il vient bien me voir en tant qu’ostéopathe, je lui demande :
- Thérapeute : « Est-ce que je peux vous demander comment vous avez eu mon nom ?
- Jérôme : C’est avec un ami, vous lui avez débloqué le dos.
- Th. : D’accord, donc il vous a parlé de moi en tant qu’ostéopathe j’imagine ?
- Jérôme : C’est ça. Par contre j’ai vu que vous faisiez aussi de l’hypnose.
- Th. : C’est vrai. Et qu’est-ce qui vous a plutôt décidé à prendre rendez-vous avec moi ? Le conseil de votre ami ? Ou que je fasse de l’hypnose ?
- Jérôme : Que vous fassiez de l’hypnose. J’ai entendu dire que ça pouvait aider pour les douleurs.
- Th. : Ah, et vous vous demandez si ça pourrait aussi vous aider ?
- Jérôme : Oui, clairement, s’il y a des chances que ça m’aide, je veux bien. Vous pensez que ça pourrait améliorer ?
- Th. : C’est une bonne question. Parfois quand certaines douleurs persistent au lieu de rentrer dans l’ordre, il y a une part émotionnelle qui peut être liée... en lien avec l’accident ou avec d’autres choses. Et ça peut faire obstacle. L’hypnose peut aider pour lever ce qui fait obstacle. (J’adopte une approche ouverte, succincte, en gardant une position de réserve quant aux résultats possibles. Ses réponses verbales et non verbales guideront notre démarche.)
- Jérôme : C’est sûr que l’accident, ce n’était pas rien pour moi, moi qui fais beaucoup de sport, ça m’a mis un coup. S’il faut travailler ça, je veux bien. (A l’entendre et à l’observer, je perçois chez lui une réelle motivation. Je m’autorise donc à proposer directement une façon de travailler ensemble.)
- Th. : D’accord. Est-ce que ça vous convient si je vous explique comment je travaille et comment on pourrait procéder ?
- Jérôme : Bien sûr.
- Th. : Comme votre ami vous a conseillé de venir me voir, je vous propose qu’on commence par une ou deux séances d’ostéopathie. En fonction de l’évolution, si des obstacles persistent, on verra s’il peut être intéressant de continuer ce travail avec l’hypnose. Qu’en dites-vous ?
- Jérôme : Ça me va très bien. »

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Pierre PETILLOT
Ostéopathe et hypnothérapeute en libéral à Vannes dans le Morbihan. Formée aux thérapies brèves et à la thérapie du lien et des modes relationnels. Formateur en TLMR

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06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy 

12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 

40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet

52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini
 

Honte et brûlures du coup. Hors-Série 19 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves.

Hypnose Therapie Breve - dimanche 8 juin 2025 - 21:56
Le symptôme somatique persistant. Marquer le « cou »... Ou l’apparition chez deux patientes d’un même symptôme, des brûlures au cou marquant la chair pour révéler un profond sentiment de honte. Une thérapie en psychosomatique menée « pas à pas » permet de changer leur scénario de vie et d’apaiser les brûlures. Dans le cadre de mon activité clinique, j’ai suivi deux personnes à la même période qui avaient un symptôme identique : des sensations de brûlures au cou, qui se sont avérées ensuite persistantes malgré l’évolution positive de la thérapie. J’ai été surprise de cette concomitance sur un symptôme qui n’est pas très fréquent. Les thérapeutes ont coutume de remarquer qu’ils reçoivent parfois des patients sur une même période ayant des problématiques similaires. C’est comme s’il m’était donné d’avoir à progresser sur cette question des symptômes persistants contre toute attente !

OBSERVATION DES SIMILARITÉS

J’ai exploré les parcours de ces deux personnes et j’ai pu observer des concordances :

- Des femmes de plus de 50 ans, qui se sont remises en question en modifiant leur contexte de travail, ou d’activité, l’une en se spécialisant dans une pratique de soin alternatif énergétique, l’autre en investissant sa retraite pour modifier son rapport aux autres qu’elle jugeait défaillant.

- Elles sont donc arrivées en thérapie pour parfaire leur déploiement personnel et traiter ce symptôme qui venait signer un problème qu’elles ne comprenaient pas. Elles se sentaient impuissantes après avoir fait toutes les investigations nécessaires. Elles avaient le sentiment qu’elles avaient pourtant bien progressé dans leur vie, l’une dans ses rapports familiaux et particulièrement dans la relation avec ses filles, et l’autre dans son travail, entretenant de plus en plus le lien avec ses clients autrement que par la maîtrise de la technique. Il y avait donc une part d’elles qui validait cette évolution et une autre qui venait tuer l’espoir.

- Leur rapport aux autres, sans le savoir, était avant tout un rapport au monde. La confiance en la relation à l’autre en tant qu’être humain avait besoin de se construire, car c’était un rapport mentalisé qui pouvait s’exprimer à travers la confiance en la compétence du thérapeute et non pas envers la personne du thérapeute.

- La brûlure au cou exprimait une analogie en lien avec la honte. Le symptôme s’est manifesté pour l’une à la naissance de sa première petite-fille, qu’elle a clairement mis en lien avec sa fille aînée qu’elle pense avoir insuffisamment protégée petite (je ne suis pas digne, donc pas capable d’être une grand-mère), pour l’autre lorsqu’elle a fait sa formation dans le soin énergétique, avec un fort sentiment d’illégitimité (je n’ai pas le droit, donc pas le droit d’aller mieux).

- Tout au long de ces séances, pour l’une comme pour l’autre, tant que nous n’avions pas suffisamment sécurisé les bases (liens « sécures » et évolution positive de leurs projets de vie), le travail sur le symptôme, à proprement parlé, ne faisait qu’aggraver la situation. J’ai constaté que des améliorations survenaient après les séances ou nous renforcions le lien entre nous, et que des retours en arrière se manifestaient en effet lorsque nous tentions de vaincre les brûlures ! D’une manière générale, quand ça bougeait, ça ne tenait pas dans le temps comme si les brûlures fixaient une limite au travail, limite de ce qui ne devait pas être dépassé, limite de ce qui était acceptable dans leur représentation d’elle-même dans leur vie.
- Enfin, elles mentalisaient ce qu’elles vivaient, avec le sentiment de ne pas être en contact avec leur corps. Le mental leur avait toujours servi à tenir debout, pour rationaliser, relativiser, trouver de la cohérence, etc., il était donc omniprésent.


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DÉROULÉ GLOBAL DE LA THÉRAPIE

Le travail a commencé par la sécurisation de la relation patient/thérapeute à travers la manière de questionner, et le contact « sécure ». On fait grand cas de cet aspect des choses, particulièrement dans les problématiques psychosomatiques. Au fil des séances, nous avons abordé en transversal le lien d’attachement, la conscience de l’unité corporelle « sécure », tout en soutenant la poursuite des évolutions dans leur vie en activant une histoire alternative... Pourquoi fallait-il que le symptôme résiste encore ? N’était-ce pas le prix à payer de la transgression à un monde relationnel traumatique où l’on a failli et où l’on ne peut pas réussir ? La honte est souvent le dernier bastion à surmonter ! En effet, dans le déroulement de la thérapie, j’ai perçu peu à peu la puissance du monde de la honte dans ces histoires de vie. Lorsque les bases sur lesquelles reposait l’expérience de confiance ont été plus présentes, cela nous a permis de dévoiler son emprise. C’est là que nous en étions arrivés avec la patiente de la séance qui va suivre et dont voici le script.

SCRIPT D’UNE SÉANCE

En TLMR, nous travaillons d’une manière particulière en externalisant le problème sur une scène métaphorique. Rien n’est calculé d’avance, cela vient au fil de la séance. On suit le processus qui se déroule à l’aide d’un questionnement hypnotique et de mouvements alternatifs.
J’ai enregistré cette séance que je vais retranscrire au mieux ci-dessous (MO : Mouvements oculaires ; taping sur les genoux). La patiente reparlait des brûlures qui étaient revenues en force. On peut voir comment on a pu percevoir le lien à ce stade de la thérapie, entre ces fameuses brûlures et l’expression du problème sous-jacent, sans que nous ne le nommions expressément… pour commencer à délier le symptôme de sa fonction de blocage du processus de vie.
- Patiente : « J’ai toujours mes brûlures au cou, à la gorge (elle montre).
- Thérapeute : C’est plutôt le cou ou la gorge ?
- P. : C’est le cou, plus large que la gorge.
- Th. : Comment vous le ressentez ?
- P. : Une gêne, aussi forte qu’une brûlure de fer à repasser, ça fait “oups” (elle montre avec un geste de sa main qui remonte rapidement de bas en haut).
- Th. : Ça fait “oups” comme une brûlure de fer à repasser ?
- P. : Oui, en continu, parfois c’est moins fort.
- Th. : Un “oups” en continu (je mime la main qui monte) et parfois c’est moins fort... (Je prends conscience que ces brûlures peuvent être plus fortes que ce que j’avais compris et en même temps je n’ai pas de représentations de ce que peut être un “oups” en continu. J’aurais pu explorer cette voie en sursaturant le questionnement pour lui permettre de descendre dans son corps, mais il me vient alors une autre voie.)
- Th. : Je peux vous proposer quelque chose d’un peu étrange ?
- P. : Oui.
- Th. : On va mettre là le cou (je montre devant nous sur une scène imaginaire) et là la brûlure (je montre à côté), comme celle d’un fer à repasser, ça fait “oups” en continu (j’aurais pu mieux explorer la forme que ça prenait, mais le geste que je refais en même temps est aussi une image, kinesthésique). Mes doigts vont aller de l’un à l’autre plusieurs fois et je vais demander à vos yeux de suivre mes doigts (la patiente a l’habitude, mais de le redire active chez elle une acceptation de ce que nous allons faire).
- P. : OK.
- Th. (je fais ce que j’ai dit, puis je m’arrête au bout de quelques séquences de mouvements alternatifs) : Si ça prend forme au milieu, entre les deux, qu’est-ce qui vient ?
- P. : Un feu en hauteur.
- Th. : Comment il est ce feu ? (je me rapproche à nouveau, je regarde la scène et je montre avec ma main devant).
- P. : Très vif, des flammes en hauteur (elle montre en remontant avec sa main). (MO)...
- Th. (je bâille) : Comment il est maintenant ? (je montre toujours avec la main devant).
- P. : C’est comme s’il avait diminué un peu, il est descendu... (MO... je bâille... ce bâillement est pour moi un bon indicateur que le processus se déroule, c’est comme si j’évacuais quelque chose, jusqu’à ce que le bâillement aille au bout.)
- P. : Encore un peu présent... (Quelques séquences de MO... je bâille... je ne dis rien tant que le processus se déroule, il est donc en mouvement.)
- P. : Plus que de la fumée... (MO, je bâille.)
- P. : Toujours la fumée... (MO, je bâille.)
- P. : C’est bon.
- Th. : Quand vous dites c’est bon ?... (je montre avec la main devant).
- P. : Y’a que des cendres... (Quelques séquences de MO.)
- P. : C’est pareil. (Il y a une douleur dans mon bras, avec ma main tendue devant, je recule pour sortir du champ, même si je ne sais pas ce qui se passe en lien avec ces cendres.)
- Th. : Qu’est-ce qui est présent ?
- P. : Des cendres, toujours...

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MADY FAUCOUP GATINEAU
Psychothérapeute installée en libéral à Nantes. Formée aux thérapies brèves : Palo Alto, hypnose ericksonienne, thérapie orientée solution, stratégique et narrative. Formée à la TLMR (ex- HTSMA) : Thérapie du lien et des mondes relationnels, conçue et développée par le Dr Eric Bardot, psychiatre et psychothérapeute à Nantes. Formatrice en hypnose et en HTSMA à l’Institut Mimethys de Nantes.


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12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 

40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet

52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini

La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur. Hors-Série 19 de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves.

Articles EMDR - IMO - samedi 7 juin 2025 - 22:12
SENSATIONS, ÉMOTIONS ET PTR Penser la psychosomatique comme dotée d’une puissance protectrice, c’est reconnaître qu’il est préférable pour les patients de souffrir d’une maladie ou de douleurs corporelles, plutôt que de se laisser dévaster par des émotions comme la détresse, l’angoisse, la colère... Le travail consiste alors à « désensibiliser » en agissant sur les effets du trauma. En clin d’oeil à Freud qui considérait le rêve comme étant la voie royale vers l’inconscient, on dit chez nous que la psychosomatique en est la voie impériale... Des phénomènes hypnotiques dissociatifs surviennent au moment d’un incident traumatique pour venir en aide à la personne. Pour cette raison nous les appelons « protections dissociatives ». Au début des années 2000, à l’Institut Erickson de Belgique, la psychosomatique rejoint la liste des phénomènes hypnotiques dotés de cette fonction protectrice puissante. En ce qui concerne la psychosomatique, qui est une « protections dissociatives » particulière en ceci qu’elle se développe la plupart du temps après l’incident, c’est un peu comme si le cerveau pensait qu’il vaut mieux souffrir d’une maladie, d’avoir des douleurs corporelles, plutôt que de ressentir les émotions dévastatrices ou inacceptables (désespoir, terreur, colère, etc.) qui en sont à l’origine. C’est en cela que la psychosomatique est protectrice.

Un cas frappant a marqué ma compréhension de la fonction protectrice de la psychosomatique... En 1990, je travaillais avec une personne qui avait une trentaine d’années. Appelons-la Lisbeth. Elle souffrait d’une polyarthrite rhumatoïde. Après avoir pratiqué un grand nombre de séances d’hypnose ericksonienne classique, utilisant presqu’exclusivement des métaphores indirectes au sens caché, l’état de Lisbeth ne s’améliorait pas : ni au niveau de la douleur physique, ni au niveau de la dépression, et ce malgré une lourde médication conjointe d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et de fortes doses d’anesthésiants. La vitesse de sédimentation atteignait des niveaux alarmants. La patiente portait des atèles recouvrant poignets et avant-bras, là où la douleur était la plus aiguë. Elle parvenait difficilement à se lever le matin pour conduire son petit garçon à l’école, revenait se coucher pour ne se lever que dans l’après-midi pour aller le rechercher. J’ai donc décidé de repenser la situation et d’utiliser une tout autre approche.

Je proposai à la patiente une approche directe qui n’était pas dans les principes que l’on m’avait enseignés. A la veille d’un week-end, lors de l’hypnose, je lui suggérai fermement d’éliminer purement et simplement les douleurs de la polyarthrite au profit de la douleur émotionnelle correspondante. A cette simple demande, l’apaisement des douleurs fut immédiat. La patiente, étonnée mais ravie, ne souffrait plus de ses douleurs aiguës. Nous nous sommes quittés sur ce résultat enthousiasmant. Le lendemain, et durant tout le weekend, Lisbeth tenta de me joindre au service de santé mentale où je travaillais. Elle laissa un grand nombre de messages sur le répondeur. La secrétaire qui arrivait le lundi matin écouta cette série de messages dans lesquels la patiente suppliait pour que je la rencontre au plus vite tellement elle était dans un état de désespoir. Je la reçus en urgence le matin même et immédiatement lui demandai (en hypnose) que le désespoir s’arrête et que les douleurs physiques correspondantes se réinstallent. A cet instant précis, à l’instant même, elle poussa un cri suivi immédiatement d’un soupir de soulagement devant l’immensité de la tristesse qui disparaissait presque totalement. Je venais de recevoir un cours pratique magistral à propos de la psychosomatique. Il rejoignait les cours de psychopathologie reçus et fut confirmé par les nombreuses personnes souffrant de maladies d’origine émotionnelle que j’ai eu l’occasion de rencontrer par la suite. Comme décrits dans les cours de psychopathologie que j’avais suivis, ces patients aux douleurs aiguës n’avaient que peu ou pas d’émotions, sauf celles concernant la douleur physique elle-même. Comme le répète à l’envi Milton Erickson, « les patients ne sont pas des sources fiables d’information »...

Par la suite, pour traiter la douleur aiguë de Lisbeth, j’ai utilisé une technique que Milton Erickson décrit dans l’Intégrale des articles. L’invitation hypnotique (pour éviter le terme maladroit d’induction) que j’utilisais alors se formule de cette manière : « Si votre conscient est d’accord et que votre inconscient est également d’accord et que votre conscient a confiance en moi et que votre inconscient a confiance en moi, alors vous irez en hypnose profonde, vous me raconterez les causes de cette maladie et vous oublierez ensuite ce que vous m’aurez confié, une fois la transe terminée. Par la suite et hors hypnose, j’orienterai vos associations conscientes pour vous permettre de retrouver – éventuellement – le contenu et ce uniquement si cela vous convient. » Pour toute invitation à aller en hypnose, je répétai trois fois les propositions ci-dessus. Elle entra en hypnose profonde, me parlant avec la voix d’une petite fille (régression vraie). Elle me décrivit d’abord avec peine et un débit très lent : « Oh ! un caleçon » ; la présence d’un caleçon sur un plancher et ensuite et de plus en plus rapidement, elle me décrivit deux années passées en Afrique avec sa soeur et son père qui, alcoolisé presque tous les soirs, venait les violer. Si Lisbeth résistait, elle était battue et enfermée dans les toilettes pour le restant de la nuit ou, ce qui la terrorisait davantage, elle était mise dans la rue, sur le seuil de la porte jusqu’au lendemain. Par la suite, la thérapie de cette personne fut complétée par deux ou trois séances durant lesquelles j’évoquais consciemment – hors hypnose – certains éléments des contenus amnésiés.

La première fois (après les deux séances d’hypnose profonde avec amnésie), j’ai mentionné le fait que j’avais aperçu un « caleçon » dans le petit parc à côté du centre de santé mentale où nous étions et, à la séance suivante, que j’avais vu une personne dormir sur le seuil d’une maison. Très étonnamment, lors de ces deux séances distantes d’une semaine, la patiente est entrée spontanément et immédiatement en transe en disant lentement un : « Ah, ouiiii ! » Transe « spontanée » dont elle ressortait immédiatement en semblant avoir complètement oublié ce qui venait de se passer. Peu de temps après, elle m’apprit qu’elle n’avait plus aucune douleur et avait arrêté toute médication, que son rhumatologue ne remarquait plus aucune anomalie dans la vitesse de sédimentation (à l’époque on ne se servait pas encore de la CRP). La thérapie s’arrêtait donc là, et lors de la troisième séance après celle en hypnose profonde, elle me déclara, à brûle-pourpoint, qu’elle ne croyait pas un instant à « cette histoire d’abus sexuels avec son père dont je lui avais parlé ». Ceci à mon grand étonnement puisque je n’avais pas abordé ce sujet, sauf de manière totalement indirecte en évoquant un caleçon puis quelqu’un qui dormait sur un seuil de porte.

TROIS NIVEAUX DE PSYCHOSOMATIQUE

La base des inductions utilisationnelles et du travail qui suit en PTR est le recours au corps, aux ressentis corporels. A propos des émotions, le thérapeute questionne constamment : « Où est-elle dans le corps ? Dans quelle partie du corps s’exprime-t-elle ? » Que l’émotion soit positive ou négative, le thérapeute invite toujours le patient à porter son attention sur la zone corporelle dans laquelle elle s’exprime. Puis il l’invite à intensifier cette sensation... et à constater qu’il a une maîtrise sur cette sensation/émotion.

1. Les manifestations psychosomatiques
Nous entendons par ce vocable les sensations habituelles qui se manifestent dans le corps du patient et qui souvent précèdent ou accompagnent l’expression d’une émotion : j’ai une boule dans la gorge, un noeud, une sensation de feu ou d’acide dans le ventre... J’ai un poids sur la poitrine, j’étouffe... J’ai une ceinture qui me serre le plexus solaire ou une pointe qui s’y enfonce... Je suis comme étranglé, la gorge se serre, j’étouffe... J’ai la tête qui enfle, elle est pressée par un étau, etc. Autant d’expressions idiosyncratiques à réutiliser pour demander au patient d’amplifier ses douleurs afin d’avoir un contrôle, une maîtrise sur elles... même si c’est « d’abord dans le mauvais sens ». Cette demande sera suivie d’invitations à observer et à décrire ce qui se passe dans le corps, la sensation peut alors varier, se déplacer ailleurs, se transformer de quelque manière que ce soit. Le thérapeute vise à ce que cette manifestation sensorielle se retransforme en émotions qui en étaient à l’origine. Quasi toujours ces émotions ramènent la ou les scènes qui les avaient créées. Le travail habituel en PTR consiste alors à « désensibiliser », c’est-àdire transformer le souvenir et les émotions afférentes. Ce travail de fond sur les souvenirs est indispensable. Il est faux de croire qu’un travail symbolique/ imaginaire axé uniquement sur les lésions touchées peut suffire. Par contre, il pourra utilement compléter le travail de fond en cas de maladie psychosomatique.

2. Les maladies psychosomatiques légères
Remontées acides, ulcères, béances de cardias, hernies hiatales, côlons irritables, anismes, etc., ces maladies et leurs manifestations douloureuses offrent une « entrée » pour le travail thérapeutique. Elles sont une véritable chance pour thérapeute et patient afin de retrouver les émotions et les souvenirs, souvent amnésiés, qui les ont fait naître, ce qui mène à la guérison du trauma. Pour faire simple, le thérapeute transforme le VAKOG complet du souvenir et les scénarios d’impuissance, ce qui permet de réveiller les besoins restés jusque-là inconscients et donne souvent lieu au développement d’un processus autonome auto-thérapeutique. Ce processus permet aux émotions dissociées dans la manifestation psychosomatique (phénomène hypnotique dont on a avantage à considérer la fonction protectrice) de s’exprimer (retour du refoulé) puis de s’apaiser enfin. Les scénarios réparateurs que le thérapeute a permis d’éliciter et qui s’imposent au patient sont fréquemment mis en action avec la PTR, ils offrent une guérison rapide et douce, presque magique. 3. Les maladies psychosomatiques lourdes Polyarthrites, épilepsies, pudendopathies, fibromyalgies, maladies autoimmunes, prolapsus du rectum, rectocolites hémorragiques... sont quelques exemples de maladies sévères dont souffrent de nombreux patients avant d’être traités par cette approche.

Attention, nous n’affirmons pas que toutes ces maladies ont une origine émotionnelle, mais lorsque c’est le cas, ces affections feront l’objet de désensibilisation d’un ou plusieurs traumas, voire de traumas complexes. Les souvenirs des traumas recouverts par les maladies les plus graves se révèlent progressivement au patient et à son thérapeute. Durant la progression des levées d’amnésies successives et leur insensibilisation le patient retrouve de plus en plus la capacité à ressentir ses émotions. Exemple d’un cas d’épilepsie En 2018,…

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GÉRALD BRASSINE
 Psychothérapeute, formateur en hypnose et thérapie brève. Fondateur de l’Institut Milton H. Erickson de Belgique (1984) et de celui du Nord de la France. Formations décisives auprès de P. Watzlawick, J. Weakland, R. Fisch, N. Cummings et Kay Thompson. Créateur de l’Hypnose conversationnelle stratégique-PTR. Auteur de : Faut-il parler de ça aux enfants ? Prévenir, détecter et gérer les abus sexuels subis par les enfants ; La vengeance du Jaguar ; Pour une intervention écologique dans le cadre de l’inceste ; Viols et agressions sexuelles avec usage de stupéfiants.


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134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

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152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy
172 / Poême Ce corps K. Ficini

Maux de tête et désir de perfection. HS 19 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.

Hypnose Therapie Breve - samedi 7 juin 2025 - 21:58
Sensations, externalisation et TLMR. Afin d’illustrer son approche de la psychosomatique en Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR), l’auteur propose de partager avec nous une séance : à partir de maux de tête, la patiente est guidée vers une transe hypnotique de réassociation. Marie entre et s’assoit, l’air un peu tendu et anxieux...
- Marie : « Je m’appelle Marie, j’ai 34 ans. Je viens vous voir. Depuis plusieurs mois, je souffre de maux de tête et de tensions dans la nuque qui deviennent vraiment handicapants. J’ai fait tous les examens médicaux possibles mais les médecins ne trouvent rien d’anormal. Une amie m’a conseillé de consulter un thérapeute...
- Thérapeute : Lorsque vous me dites “une amie m’a conseillé de venir me consulter pour ces tensions dans la nuque et ces maux de tête alors que les médecins n’ont rien trouvé d’organique”, pouvez-vous me dire ce que cette amie espère de cette consultation pour vous et qui vous a amené à avoir pris rendez-vous ici, avec moi ? Elle se tortille légèrement sur sa chaise, cherchant ses mots.
- Marie : En fait... c’est une amie proche, Claire... Elle a remarqué que mes maux de tête s’intensifiaient toujours dans certaines situations, notamment au travail ou quand je dois voir ma famille. Elle m’a dit que parfois le corps exprime ce qu’on n’arrive pas à dire avec des mots... Elle marque une pause, baissant légèrement les yeux.
- Marie : Je ne voulais pas vraiment l’admettre au début, mais je crois qu’elle a raison. Ces derniers temps, je me sens... dépassée. Comme si j’avais une boule permanente dans la gorge, qui remonte jusqu’à la nuque. Mais c’est plus facile de dire que j’ai mal à la tête que d’expliquer ce que je ressens vraiment...
- Th. : Lorsque je vous entends me dire : “c’est une amie proche, Claire, qui a remarqué que mes maux de tête s’intensifiaient toujours dans certaines situations, comme au travail ou quand je dois voir ma famille”, je me dis que Claire doit être une amie bien proche pour qu’elle ait pu observer ces liens. Ai-je bien compris ? Elle hoche la tête, un léger sourire apparaît.
- Marie : Oui, Claire est ma meilleure amie depuis l’université. On travaille dans la même entreprise... On déjeune souvent ensemble. C’est elle qui m’a vu pleurer dans les toilettes le mois dernier, après une réunion particulièrement difficile avec mon chef. J’avais une migraine terrible... Elle était là aussi dimanche dernier quand j’ai dû annuler un repas de famille parce que j’avais trop mal à la tête. Elle m’a dit que c’était la troisième fois que ça arrivait avant un repas chez mes parents...
- Th. : Quand je vous entends me dire : “Claire est ma meilleure amie depuis l’université, qu’elle a pu observer les effets au niveau de votre nuque, comme de votre tête, dans cette situation avec votre chef au travail... et aussi avec votre famille”, est-ce que ce serait acceptable pour vous que nous fassions venir Claire avec nous, là, maintenant, dans ce bureau, en imagination ? Marie se redresse légèrement surprise par cette suggestion. Elle réfléchit un instant...
- Marie : Oui, je pense que ce serait possible. Claire est quelqu’un en qui j’ai vraiment confiance. Elle sait des choses que je n’arrive même pas à me dire à moi-même parfois... Ses mains se tordent nerveusement.
- Marie : C’est juste que ça me fait un peu peur... ce qu’elle pourrait dire. Elle est très directe, vous savez. Elle n’hésite pas à pointer les choses que j’essaie d’éviter... Mais bon, si c’est en imagination... je suis d’accord.
- Th. : Alors, nous allons imaginer qu’elle est là, avec nous. De vous entendre me dire (comme une voix off) : “Claire, je ne voulais pas l’admettre au début, je crois que tu as raison. C’est comme si une boule était présente en permanence dans ma gorge, je me sens dépassée”, à votre avis, que dirait-elle de vous ? Elle regarde un point imaginaire à côté de moi, comme si Claire était là, puis détourne légèrement le regard avec une voix légèrement émue.
- Marie : Elle dirait sûrement... “Marie, ça fait des mois que je te vois t’enfermer dans le silence. Tu passes ton temps à dire “oui” à tout le monde : à ton chef qui te surcharge de travail, à ta mère qui te fait des reproches constants... Tu ravales tout, tu encaisses. Ce n’est pas ta tête le problème, c’est tout ce que tu n’oses pas dire...”.

Son corps se fige dans un silence…
- Marie : Elle me l’a déjà dit d'ailleurs... que je me rends malade à force de vouloir être la fille et l’employée parfaites.
- Th. : OK, Marie. La sincérité de votre réponse me touche. Et vous, comment cela réagit-il en vous de vous entendre dire (dans un rythme lent, avec une voix hypnotique comme si celle-ci reprenait en écho celle de Claire) : “Marie, ça fait des mois que je te vois t’enfermer dans le silence. Tu passes ton temps à dire “oui” à tout le monde, à ton chef qui te surcharge de travail, à ta mère qui te fait des reproches constants... Tu ravales tout, tu encaisses... tout ce que tu pourrais dire et que tu ne dis pas... et qui te rend malade à force de vouloir être la fille parfaite, l’employée modèle” ?

Ses yeux se remplissent de larmes, sa respiration devient plus profonde. Elle porte instinctivement la main à sa gorge. D’une voix tremblante, elle répond :
- Marie : C’est... c’est comme si... quand vous répétez... Je sens plus la boule dans ma gorge... Elle est encore plus présente. Des larmes coulent.
- Marie : C’est tellement dur de l’entendre... parce que c’est vrai. Je suis fatiguée... tellement fatiguée de toujours devoir être parfaite. Mais j’ai tellement peur... peur de décevoir, peur des conflits... Son corps a tendance à s’affaisser, allant vers l’effondrement. Sa main droite masse sa nuque.
- Marie : Ma nuque se relâche un peu... mais ça fait monter quelque chose... quelque chose que je retiens, je ne peux pas le sortir...
- Th. : Lorsque vous me dites “la boule dans ma gorge devient plus présente”, que cette fatigue envahit votre corps ? Comme le regard attentif de Claire est là, lui aussi, est-ce acceptable pour vous de recevoir mon aide ou pensez-vous que vous pouvez gérer toute seule, là, maintenant ?

Essuyant ses larmes avec sa main, la voix tremblante.
- Marie : Non... non, je ne peux pas gérer ça toute seule. Je crois que c’est justement ça le problème... J’ai toujours voulu tout gérer toute seule, tout contrôler. Sa tête regarde l’espace imaginaire, la place de Claire, puis son regard revient vers le mien.

- Marie : J’ai... j’ai besoin d’aide. C’est difficile à dire, mais... je ne sais même plus comment faire autrement que de tout garder à l’intérieur, jusqu’à ce que mon corps me fasse mal... Sa main continue à masser sa nuque d’une manière plus consciente.
- Marie : Je veux bien votre aide... Je ne sais pas comment faire, mais je ne veux plus continuer comme ça.
- Th. : Alors, Marie, avec Claire à nos côtés, je vais proposer à votre attention de se focaliser sur cette boule au niveau de votre gorge, et d’observer toutes les personnes qui vont venir se mettre en lien avec cette boule et qui la font exister là, maintenant. Elle se crispe légèrement. Elle porte ses deux mains à sa gorge.
- Marie : D’accord... D’une voix à peine audible. Elle ferme les yeux un instant, puis les réouvre, regardant alternativement vers l'espace où est Claire et vers moi.
- Marie : La première personne qui vient, c’est mon chef, Monsieur Dubois... Hier encore, il m’a rajouté un dossier urgent alors que j’étais déjà submergée... Et j’ai dit : “oui, bien sûr”... comme d’habitude... Et puis... ma mère... Dimanche dernier au téléphone, elle m’a encore comparée à ma soeur qui “elle au moins” a déjà deux enfants... Il y a aussi Paul, mon compagnon... qui ne comprend pas pourquoi je suis toujours fatiguée, pourquoi je ne veux plus sortir...
- Th. : Alors nous allons faire quelque chose d’un peu étrange (accompagné d’un grand mouvement de mon bras qui vient positionner les trois personnages, devant elle, dans l’espace imaginaire). Votre chef, Monsieur Dubois, votre mère, votre compagnon, Paul, sont là devant vous... Observez comment ils s’y prennent pour amplifier et entretenir la présence de cette boule dans votre gorge, là, maintenant ? Elle se recule instinctivement dans son siège, comme si leur présence imaginaire la faisait physiquement reculer. Sa respiration s’accélère, avec une voix étranglée.

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Dr Eric BARDOT
Psychiatre, pédopsychiatre, psychothérapeute, installé en libéral. Il est le concepteur de la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) et du Dessin orienté solution. Directeur et formateur à l’Institut de formation Mimethys. Formateur au DU d’hypnose à la Faculté de médecine de Nantes

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06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy 

12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 

40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet

52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy 152 / Poême Ce corps K. Ficini

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Psychosomatique et dermatologie. HS 19 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.

Psychotherapie.FR - samedi 7 juin 2025 - 17:31
LA PEAU, MÉTAPHORE DE LA RELATION. HS 19 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves. « Frontière entre soi et l’autre » pour certains, « saturée d’inconscient » pour d’autres, la peau, le « Moi-peau », peut aussi devenir peau intuitive et apaisée. Entre rougeurs, brûlures et zona, variations sur la peau métaphore avec une dermatologue qui accompagne ses patients dans une bulle hypnotique partagée...

La notion du sensible de cet organe peau, le sensible chez l’humain, me questionne depuis le début de mes études de dermatologue. Cette perception qui permet de s’accorder dans la relation et mobiliser les ressources vivantes des personnes est une façon d’aborder plus globalement le patient. En tant que thérapeute, je vis l’utilisation de l’hypnose, de l’HTSMA/TLMR (hypnose, thérapies stratégiques et mouvements alternatifs/Thérapie du lien et des mondes relationnels), de la thérapie narrative (TN), comme une autorisation. C’est une invitation à déployer la dimension naturelle de l’éprouvé, pour un partage, plus authentique, avec les patients. Aider à recréer le lien humain porteur de vie, dans toute sa singularité et sa diversité, m’inclure dans le processus vivant qui touche, transforme et fait croître. La peau est un organe de toucher, au propre comme au figuré, ce qui faisait dire à Paul Valéry : « ce qu’il y a de plus profond chez l’homme, c’est sa peau ». Histoire de toucher physique, de toucher psychique, chez Didier Anzieu dans son Moi-peau (1). La peau est un énigmatique support d’inscription, mais aussi une surface pour cacher, protéger, éprouver la relation, le lien à l’autre, à soi, au monde. Elle métaphorise la question de la relation et de l’autonomie relationnelle. Une partie de l’inconscient est corporelle, dit Milton Erickson. « La conscience corporelle est orientée vers l’ajustement relationnel et l’homéostasie » (2). Par la peau, nous éprouvons le contact avec nous-mêmes, les autres, ou parfois leur absence. Le corps éprouve des sensations, il perçoit des émotions. Ce peut être une information intuitive profonde au travers du vécu d’un dysfonctionnement corporel. Cette capacité relationnelle, médiée par l’imaginaire, est altérée lors des processus psychosomatiques.

La notion de traumatisme complexe prend en compte la somatisation comme une tentative de solution face à des situations de stress ou peurs récurrentes. La peau métaphorise. Et la métaphore est un bon médiateur pour convoquer alors l’imaginaire chez les patients. Dans le concret de la séance, en mobilisant le sensible et l’affect, la métaphore partagée crée des ponts entre le corps et l’esprit pour embarquer des mouvements de vie. Elle recrée des relations vivantes, dans un espace-temps où le problème n’est pas présent. Dans les séances, la première étape est d’accorder un soin particulier à installer une relation thérapeutique. Il s’agit de faire émerger une relation entre le patient et le thérapeute suffisamment sécure pour en faire un socle de confiance. C’est un lien qui est d’ailleurs questionné très régulièrement lors des entretiens (3)...

La deuxième étape a pour but de défusionner le patient de son problème. Il s’agira de faire émerger le contexte du problème, afin d’éviter de travailler sur l’identité de la personne, en allant voir ce qui vient se mettre en lien avec la problématique, et le patient ; observer alors la forme que cela prend. En TLMR, cela se travaille sur une scène imaginaire. En TN, le patient n’ayant pas accès au départ aux intentions positives, différentes portes d’entrée vont être possibles (4). La TN ou la TLMR tiennent compte du rythme du patient, et des processus de vie qui émergent au fur et à mesure des interactions. Dans le premier entretien, je me sers parfois de petits exercices hypnotiques pour faire éprouver au patient une expérience de calme (ou de « plus calme »), malgré son problème, même par une petite partie du corps, de façon à commencer à créer des expériences alternes qui vont tester l’accordage patientthérapeute, et peut-être aussi faire apparaître un objectif pour la séance.

CAS CLINIQUE 1 : LAETICIA ET ÉRYTHRO-COUPEROSE

Entre rougeurs et transparence, comment être en relation avec l’autre ? Laeticia, 42 ans, une très jolie femme, vient pour des rougeurs chroniques du visage (érythro-couperose) qui la gênent. Elle précise : « J’ai l’impression que ces rougeurs viennent révéler aux autres la gêne que j’éprouve dans les moments émotionnels. » Les questions des effets secondaires des traitements sont mises au devant de l’échange. La patiente se montre méfiante. Je propose un traitement par laser vasculaire pour effacer les traces rouges. Deux séances viennent à bout du problème. Je témoigne à Laeticia du fait qu’elle ait une peau plus belle au bout d’une séance. Ça la touche beaucoup.

Et à deux mois après la deuxième séance :
- Thérapeute : « Votre peau a retrouvé sa transparence, votre teint est beau, qu’en pensez-vous ? Je la sens insatisfaite, en désarroi...
- Laeticia : Je pensais que la gêne allait disparaître avec le traitement... Mais il n’en est rien... Ça a réactivé quelque chose que je connais déjà : je ne me sens pas vue... je me sens transparente... encore plus mal qu’avant... » (« Effacer les rougeurs, une tentative de solution », me dis-je...) Nous convenons de nous revoir cette fois-ci en entretien. Le questionnement du « je me sens transparente » se met en lien avec « difficulté de se mettre en relation ».


- Laeticia : « Je n’aimais pas mes rougeurs, pourtant les rougeurs montraient que j’existais, quelque part. D’ailleurs, depuis que je n’ai plus de rougeurs, j’ai de plus en plus de douleurs diffuses. » (Il s’agit de douleurs connues, sur un corps surentraîné de marathonienne.) Insatisfaction du résultat cutané, et déplacement du symptôme... Je réalise à quel point un problème esthétique peut être en lien avec une vulnérabilité sous-jacente, un traumatisme. La peau, comme les autres organes, transcrit à sa façon toutes les informations qui nous traversent. La poétique des organes emprunte les voies, quelque part, entre intéroception, extéroception, proprioception, inflammation, nociception... Laeticia passe de « j’ai des rougeurs » (un symptôme qui porte la relation : j’existe, je me sens en lien mais par l’intermédiaire de la gêne liée à mes rougeurs) à la situation « je n’en ai plus, et c’est le vide relationnel qui s’installe ».

- Laeticia : « C’est ancien ce sentiment d’être transparente. Pourtant, j’aimerais prendre mon envol, être plus autonome et indépendante, reprendre les manettes, reconduire, par exemple, mais je suis seule, je ne me sens pas soutenue. J’ai des douleurs et je me sens seule, car mes proches ne partagent pas mes souffrances. J’ai peur de m’enfermer dans cette situation... » Elle a peut-être encore plus peur d’en sortir... prise entre son désir d’acquisition de la liberté dans la relation, et la prison d’un monde abandonnique. Elle éprouve sa vitalité en se dépassant par le sport à outrance. Elle me fait remarquer qu’elle a la sensation de ne même pas écouter le corps dans la souffrance du sport. Elle s’en coupe, de cette souffrance, en y exerçant son contrôle. La peau apaisée, ça lui parle de quoi ? Non pas de la tranquillité à laquelle elle croyait accéder, mais de son monde abandonnique. Elle ne peut donc pas se réjouir d’un compliment ; elle ne peut pas l’entendre, le recevoir dans l’histoire dominante dysfonctionnelle qui vit encore au travers d’elle. Ses parents ont divorcé quand elle avait 6 ans. Elle dit avoir été « la béquille » de sa mère, prise dans une relation fusionnelle compliquée. Nous ferons un pas supplémentaire vers l’éprouvé de « je me sens transparente » lorsque Laeticia revoit une scène, un soir bien particulier où elle attendait sa mère...

Elle avait mis la table comme tous les soirs et avait préparé un bon repas surprise. La maman, en rentrant, décline le cadeau du repas à partager, car elle dit avoir un rendez-vous à l’extérieur avec un homme. « Mon rayon de soleil », comme elle nommait sa mère à ce moment, la quitte. « Tu vas passer la soirée chez la voisine », lui dit sa mère. A cette évocation, une douleur envahit la poitrine de Laeticia. Je lui demande si elle a besoin de mon aide dans le cadre de cette séance, là où elle en est. Elle acquiesce. Nous prenons tout le temps dont elle a besoin pour qu’elle se connecte à cette douleur et la tristesse en lien, pendant que je l’accompagne avec des mouvements alternatifs oculaires. Laeticia se met à mieux sentir la présence dans ses pieds, puis ses jambes. La respiration se libère, circule dans le corps. Peu à peu, lorsque l’intensité de l’émotion diminue et qu’elle devient mobilisable, je lui propose de choisir l’une de ses mains et d’y « déposer la tristesse ». Ensuite, de déposer le dos de sa main sur la paume de la mienne, tout en portant son attention à l’espace entre nos deux mains, et à la sensation ressentie en retour. (Cette modélisation de TLMR travaille le lien à l’autre, en accompagnant le déroulement des ressentis.)


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Dr VÉRONIQUE BONNET Médecin dermatologue, hypnothérapeute, installée en libéral à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). Formée à l’hypnose à la Pitié-Salpêtrière, et en HTSMA à l’Institut Miméthys. Membre de l’Association française de dermatologie psychosomatique


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06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy 

12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 

40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet

52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy 152 / Poême Ce corps K. Ficini
 
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Psoriasis géant. HS 19 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.

Psychotherapie.FR - samedi 7 juin 2025 - 17:09
DE LA PENSÉE OPÉRATOIRE À LA PENSÉE SYMBOLIQUE PAR LA THÉRAPIE DU LIEN ET DES MONDES RELATIONNELS (TLMR). Avec la pensée opératoire, les affects et les émotions n’ont pas leur place, et le corps peut devenir un terrain propice aux manifestations somatiques. Face à ce fonctionnement mental pauvre en imaginaire, la TLMR permet de raccorder le patient au « monde relationnel », comme le montre le cas de Martine souffrant d’un psoriasis à plaques géant. La notion de pensée opératoire est une construction conceptuelle introduite par les psychosomaticiens, notamment dans le cadre de l’Ecole de Paris de psychosomatique, pour expliquer les particularités cognitives et affectives des patients présentant des troubles psychosomatiques. La pensée opératoire se réfère à une manière de penser caractérisée par une pauvreté symbolique et une prédominance de l’action ou de la réalité concrète sur l’élaboration psychique. En effet, elle désigne un fonctionnement mental marqué par une pauvreté de l’imaginaire et du symbolique, une tendance à l’éviction des affects, au profit d’une description factuelle et pragmatique des événements et par une prédominance du concret sur l’abstrait, où les situations sont analysées en termes de faits et non à partir de leur résonance émotionnelle ou symbolique. En clinique psychosomatique, cette forme de pensée est souvent associée à une incapacité à verbaliser les émotions, qui peut aller jusqu’à l’alexithymie, et à un fonctionnement psychique tourné principalement vers l’action. La pensée opératoire s’installe souvent dans un contexte psychique et relationnel spécifique caractérisé par une :
• défaillance de la mentalisation (environnement familial dysfonctionnel avec des difficultés à nommer et à contenir les affects de l’enfant, entravant le développement de la capacité à penser et symboliser) ;
• prédominance des réponses somatiques : dans l’enfance, lorsque les émotions ne peuvent pas être intégrées psychiquement, elles s’expriment souvent par le corps. Cela devient un mode d’expression privilégié.
D’une manière globale, la pensée opératoire peut également être une manière de faire face aux traumatismes psychiques. En effet, en évitant la réflexion sur des émotions douloureuses, le patient se réfugie dans une pensée utilitaire et sans affect. Dans le cas des troubles psychosomatiques, le patient éprouve des difficultés à identifier, différencier ou exprimer ses émotions. Ceci est un aspect central de la pensée opératoire. Le patient va souvent décrire ses symptômes ou les événements de manière détachée, sans leur associer une dimension émotionnelle. Le langage privilégié sera celui du descriptif et du factuel, sans recours au langage métaphorique ou à une élaboration symbolique. Les conflits psychiques qui ne trouvent pas de voie d’expression par la pensée ou le langage vont se décharger par le corps. Cela explique la survenue de manifestations somatiques dans des contextes émotionnels complexes ou stressants. Lorsque la pensée opératoire domine, les émotions non exprimées ou non reconnues se manifestent directement par des symptômes physiques. Ce fonctionnement mental limite les capacités du sujet à transformer ses expériences internes en récits signifiants, ce qui aggrave la vulnérabilité au stress. Enfin, le déficit dans l’expression émotionnelle peut entraîner des incompréhensions ou des malentendus dans les relations interpersonnelles. La Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR), qui a déjà fait l’objet de nombreux articles précédemment dans la Revue, est une approche thérapeutique innovante qui se distingue par plusieurs aspects originaux, à la croisée des dimensions relationnelles, émotionnelles et systémiques. Elle est une thérapeutique de choix dans le traitement des troubles psychosomatiques en se centrant sur ce qui fait lien ; aussi bien sur le plan intrapsychique qu’interpersonnel. Plutôt que de se focaliser uniquement sur l’individu ou sur ses symptômes, elle met en lumière la qualité des liens que la personne établit avec les autres, avec elle-même, avec le monde auquel elle appartient. Le lien devient le point de départ et le fil conducteur de l’exploration thérapeutique.
Nous partons du postulat que chaque individu évolue au sein de différents contextes relationnels qui représentent les espaces où se construisent et s’expriment nos relations (couple, famille, monde professionnel, relations amicales, etc.). L’ensemble de ces contextes et leurs interactions entre eux viennent structurer et enrichir ce que l’on appelle un « monde relationnel ». L’intérêt majeur de cette approche réside dans l’exploration de ce monde relationnel afin de mieux comprendre ses règles implicites et ses dynamiques spécifiques et comment l’individu interagit au sein et avec ce monde.


Vignette clinique
Afin d’illustrer au mieux les propos ci-dessus, je vous propose de suivre une première séance que j’ai eu l’occasion de réaliser avec une patiente souffrant de psoriasis...

Martine a 57 ans. Elle est séparée et à deux enfants. Depuis de nombreuses années, elle est suivie par un dermatologue pour un psoriasis à plaques géant au bras droit. Celui-ci démarre du poignet et s’étend jusqu’en haut de l’épaule et occupe la surface interne et externe du bras. Elle a déjà bénéficié ultérieurement de séances de psychothérapie principalement basées sur la parole. Elle dira que d’une certaine manière cela lui allait bien puisqu’elle n’avait pas besoin de trop ressentir les choses. Pour rappel, le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau, non contagieuse, qui se manifeste par des plaques rouges recouvertes de squames blanches ou argentées. Ces plaques peuvent apparaître sur différentes parties du corps, notamment le cuir chevelu, les coudes, les genoux, le bas du dos, ou encore les ongles. Il se manifeste par une accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, formant les squames. Malgré de nombreux traitements principalement à base de crèmes ou pommades et quelques périodes de rémission, Martine ne voit pas de franche amélioration. Elle se sent très gênée, voire honteuse, surtout en période estivale lorsqu’elle doit se dévêtir. Voici donc le script de la séance (MO pour mouvements oculaires)...
- Thérapeute : « Bonjour Martine !
- Martine : Bonjour !
- Th. : Est-ce acceptable pour vous de m’expliquer en quelques mots ce qui vous amène aujourd’hui ?
- Martine : Oui, bien sûr. C’est mon dermatologue qui m’a conseillée de venir vous voir.
- Th. : Oui...
- Martine : Voilà, je souffre d’un psoriasis au bras droit (elle tire la manche de son pull vers le bas en même temps qu’elle parle). Cela fait longtemps que j’ai ça.
- Th. : Quand vous dites longtemps, c’est combien longtemps ?
- Martine : J’ai 57 ans… je dirais depuis une bonne trentaine d’années au moins. Au début ça allait, mais cela n’a fait que grandir au fur et à mesure.
- Th. : D’accord. Nous pouvons revenir un instant sur les raisons qui ont poussé votre dermatologue à vous adresser vers moi ?
- Martine : Oui.
- Th. : Imaginons que votre dermatologue soit présent avec nous ici, maintenant, qu’est-ce qu’il nous dirait de votre venue ?
- Martine : Je crois qu’il dirait qu’il ne sait plus quoi faire avec moi et c’est pour cela qu’il m’envoie vers vous.
- Th. : Oui, j’entends, mais il sait que je ne suis pas médecin mais psychologue ?
- Martine : Oui, oui... Je crois qu’il pense que mon problème est psychologique.
- Th. : Et qu’est-ce qui l’amène à penser ça ?
- Martine : Je sais pas...
- Th. : Et vous, qu’en pensez-vous ?
- Martine : Je suis sceptique... Je ne vois pas en quoi un problème de peau pourrait être psychologique... J’ai déjà fait quelques séances avec un psy mais ça n’a rien donné...
- Th. : Si j’ai bien compris, c’est ce que pense votre dermatologue qu’il y aurait un lien entre ce problème et le psychologique ?
- Martine : Apparemment oui !

- Th. : Et vous avez confiance dans son jugement ?
- Martine : Même si je reste sceptique, j’ai confiance dans son avis. Il m’a toujours beaucoup soutenue, même dans les moments de dépression.
- Th. : De dépression ?
- Martine : Bah oui ! Des fois j’en ai tellement marre de ce truc que ça me rend triste.
- Th. : Et c’est le cas à cet instant ? La tristesse est présente ?
- Martine : Oui... (elle retient ses larmes).
- Th. : Dans ce qui est en train de se passer là, maintenant, Martine, avez-vous besoin d’aide ou bien vous gérez la situation ?
- Martine : Non, non, ça va, je gère. -Th. : Très bien, OK. Martine, puisque vous faites confiance à votre médecin et en son jugement, comment allons-nous pouvoir nous appuyer dessus afin que cet échange vous soit le plus utile ?
- Martine : S’il m’a dit de venir vous voir, c’est qu’il sait ce qu’il fait. Donc je suis prête à essayer.
- Th. : Quand vous dites “essayer”, vous voulez dire quoi ?
- Martine : Bah, que peut-être il y a un lien entre mon “pso” et ce qu’il y a dans ma tête.
- Th. : Et quel lien faites-vous s’il y a un lien ?
- Martine : Je sais pas... C’est pas clair (des larmes montent à nouveau).
- Th. : Martine, est-ce que vous acceptez que je puisse vous proposer quelque chose pour nous aider à continuer ?
- Martine : Oui.
- Th. : Martine, est-ce acceptable pour vous que votre main droite vienne se déposer paume vers le haut dans ma main gauche ?
- Martine : Oui (sa main se dépose timidement).
- Th. : Est-ce acceptable si nous partageons, vous et moi, ce que cela a comme effets lorsque nos deux mains sont en contact ?
- Martine : Oui... C’est un peu étrange. C’est un peu comme si ma main voulait se poser complètement mais que ma tête disait “non, faut pas”.
- Th. : Vous m’autorisez à partager ce qui est présent chez moi ?

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Stéphane ROY Psychologue, psychothérapeute, docteur en psychologie. Il est aujourd’hui installé en cabinet libéral. Il est formateur et codirige l’Institut Mimethys.

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06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

10 / Avant-propos Une exploration de territoires où corps et esprit se rejoignent E. Bardot et S. Roy 

12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 
40 / Psychosomatique et dermatologie : La peau, métaphore de la relation V. Bonnet


52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

78 / Grand Entretien Jean Benjamin Stora et la psychosomatique intégrative G. Ostermann 

94 / La psychosomatique, un phénomène hypnotique protecteur Sensations, émotions et PTR G. Brassine 

106 / Honte et brûlures du cou Le symptôme somatique persistant M. Faucoup 

120 / Ostéopathie et psychosomatique Enjeux et apports de la « double casquette ». Algoneurodystrophie et de douleurs abdominales P. Pétillot


134 / Quand la douleur devient l’identité Se relier à sa mobilité relationnelle M.-A. Jolly 

146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

152 / Asthme et créativité Les suggestions posthypnotiques de Proust P. Kivits 

164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy 152 / Poême Ce corps K. Ficini
 
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Le pouvoir de l'eczéma. HS 19 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.

Hypnose Therapie Breve - samedi 7 juin 2025 - 16:41
DÉCONTAMINER LE PARENT DES EFFETS DU SYMPTÔME. C’est l’histoire de Lucas, 4 ans, souffrant d’un eczéma sur une jambe, « en miroir de la blessure de son père » accidenté. Un accompagnement de la famille en TLMR vise à faire jouer le pouvoir de l’imaginaire partagé, pour chasser le « gros bobo » du psychotraumatisme en enfermant l’ogre dans le château, grâce à des clés spéciales... Les enfants souffrant de trouble psychosomatique viennent souvent consulter sous « injonction », et parfois après une longue errance diagnostique. Quand la sentence tombe : « votre enfant n’a rien, c’est dans sa tête ! », les parents démunis se tournent vers le pédopsychiatre afin qu’il trouve une solution, voire répare leur enfant. Face à un mal impalpable, qui reste dans l’indicible, lorsque les médecins expriment leur impossibilité de soulager les maux de leur enfant, comment ne pas se sentir impuissant et insécurisé en tant que parent ? Le trouble psychosomatique a le pouvoir de venir figer le système familial et verrouiller ses ressources.

Sa capacité à altérer les liens facilite l’émergence d’un cercle vicieux qui s’autoalimente, générant l’isolement et rigidifiant les transactions au sein du système. Chez le parent, l’alternance entre l’empathie et l’agacement, voire le rejet face à la souffrance de l’enfant, impacte les liens d’attachement. Le parent se retrouve dépossédé de sa place d’autorité et de sa fonction de base sécure, favorisant la multiplication ou l’intensification des symptômes chez l’enfant voire l’émergence de troubles du comportement qui amplifient les effets négatifs chez le parent. Comment accompagner ces familles en souffrance à retisser des liens sécures, un préalable à l’apaisement des symptômes psychosomatiques ?

La Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) propose un modèle systémique d’accompagnement du système familial. Grâce à des outils basés sur l’imaginaire partagé, le travail s’effectue de manière indirecte, dans une dimension interactionnelle. Les parents peuvent alors réexpérimenter en sécurité leur fonction de « caregiver » et réinvestir leur rôle de soutien du développement psychoaffectif de l’enfant. À travers l’histoire de Lucas, nous allons voir comment décentrer le système familial du « symptôme » pour lequel l’enfant vient consulter afin d’activer le pouvoir thérapeutique des liens familiaux. Lucas est un enfant de 4 ans et demi, scolarisé en moyenne section de maternelle. Il est le seul enfant du couple. Madame évoque une grossesse compliquée et un accouchement anxiogène du fait d’« un cordon autour du cou ». Dans les premiers mois de vie, elle qualifie Lucas de « sangsue pouvant téter toute la journée ».

La famille vient en consultation car le suivi au CMPEA s’est interrompu et la psychologue scolaire s’inquiète de comportements inadaptés : « tape les autres élèves », « collage constant avec l’enseignante » dont seule la présence le contient face à des débordements émotionnels massifs. La psychologue mentionne aussi un eczéma sur sa jambe, présent depuis plusieurs mois « en miroir de la blessure de son père ». Selon elle, des événements familiaux seraient à l’origine « de l’agitation à l’école et de la dermatose ». De plus, elle est préoccupée par le comportement de « mini adulte » qu’elle observe chez Lucas en présence de son père, « comme s’il voulait porter tous ses problèmes », ce qui contraste fortement avec l’enfant qui déborde en classe. Lorsque je rencontre Lucas et ses parents, le tableau est le suivant : Madame apparaît épuisée, Monsieur, malgré une stature imposante, semble prêt à s’effondrer. Une cicatrice conséquente parcourt l’ensemble de sa jambe.

Le visage de Lucas est parcouru de tics et il répond aux questions avec un langage adultomorphe, montrant des difficultés à accéder à l’imaginaire. Il exprime d’emblée être « inquiet pour mon papa », et précise avec un ton sérieux : « vous avez vu, on a le même problème avec Papa. On est pareils », tout en montrant sa propre jambe. Deux ans auparavant, Monsieur a été victime d’un grave accident qui a donné lieu à plusieurs jours de coma. Il a subi de multiples chirurgies pour « récupérer sa jambe ». Lucas semble très intéressé lorsque les parents relatent cet épisode et réagit particulièrement au « gros bobo », mot utilisé pour nommer la blessure du papa. Madame évoque une forme de mimétisme entre Lucas et son père depuis l’accident, dont l’aspect le plus flagrant est la dépigmentation de la jambe qui ressemble étrangement à la cicatrice du père.

Celle-ci fait suite à un épisode d’eczéma massif. Suite à l’accident, Lucas, âgé de 2 ans et demi, a présenté une phase de régression et des jeux répétitifs, manifestation fréquente dans les suites d’un événement traumatique. Au début du suivi, il peut d’ailleurs dessiner des motos de façon compulsive. Les parents s’inquiètent pour la scolarité et la jambe mais ils évoquent aussi des problèmes de comportement à la maison : Lucas négocie tout, il ne respecte pas le cadre. Madame se dit épuisée car elle doit gérer son fils et ses études qu’elle vient de reprendre. Elle trouve Monsieur déprimé et sent qu’elle ne peut pas compter sur lui. Celui-ci reconnaît des difficultés à être disponible pour son fils. De plus, la dermatose génère de la culpabilité, le sentiment d’être responsable de ce qui arrive, sans pouvoir rien n’y changer. La dynamique familiale s’articule entre :
- une mère qui veut « tout bien faire » et répondre coûte que coûte à des modalités éducatives exigeantes, s’interdisant de prendre appui sur son intuition, ce qui occasionne d’ailleurs des mouvements de rejet à l’égard de Lucas ;
- un père qui alterne entre des reliquats d’un fonctionnement militaire et des moments d’effondrement liés aux impacts de l’accident ;
- un enfant qui apparaît insécurisé, alternant entre des signes d’agitation (débordements à l’école, tics faciaux) et de recherche de sécurité auprès de l’adulte (collage excessif), et à d’autres moments un besoin de tout contrôler (langage adultomorphe, négociation de tout...). Tous semblent essayer de faire comme si tout allait bien, de se convaincre que le pire est derrière, alors qu’en réalité les angoisses sont bien présentes. Ils sont encore très touchés par l’accident et ses conséquences, symbolisés par le « gros bobo ». L’image d’un château de cartes s’impose à moi au fur et à mesure de leur récit. Je la partage de manière indirecte sur la scène imaginaire.
- Thérapeute : « Imaginons dans l’espace, ici, au milieu de nous. Il y a Lucas, Maman, Papa. (D’un geste, je mime la place de chacun.) Et il y a aussi le “gros bobo”... Si je comprends bien, depuis l’accident c’est un peu comme si “le gros bobo” décidait de votre vie. Toute la famille... Lucas, Papa, Maman... fait ce qu’il faut pour continuer à avancer... mais le “gros bobo” prend toute la place... et ça fait un peu comme un château de cartes.
- Mère : J’ai plutôt l’impression d’un château fort dans lequel on est tous enfermés et dont on n’arrive pas à trouver la clé.

Je prends le parti de dessiner le château afin d’observer comment retrouver la clé pour s’en libérer. Lucas qui était parti jouer sur le tapis revient et dessine spontanément une sorcière sur son balai qui surveille le « château du gros bobo ». Ensuite, il dessine un rectangle sur la jambe du bonhomme représentant son père et sur celui qui le représente et les relient l’un à l’autre.
- Th. : C’est bon comme ça ou tu voudrais que ça change ?
- Lucas : Je sais pas. » (Il retourne sur le tapis.)
En m’appuyant sur les effets du langage non verbal de Lucas chez moi, j’oriente la guidance vers les parents. Je leur explique quelques éléments liés au psychotraumatisme afin qu’ils prennent conscience des impacts de celui-ci sur chacun et sur les relations entre eux, en tissant entre des éléments factuels et un langage plus imagé autour de l’enfermement dans le château. Lors de la consultation suivante, la dynamique familiale reste figée. Je leur propose de mettre en forme leur monde relationnel familial, autrement dit l’espace relationnel dans lequel ils interagissent et communiquent entre eux. Nous l’externalisons sur la scène imaginaire à partir de la métaphore de la consultation précédente.

Monsieur et Madame peuvent alors observer et ressentir les effets du « château du gros bobo » dans leur quotidien. Cette mise en forme libère leur parole comme si elle venait les autoriser à « regarder vraiment » ce qui se passe pour eux : Monsieur constate qu’il s’enferme dans son garage et s’occupe de ses motos, Madame exprime qu’elle se sent enfermée dans ses obligations de tout bien réussir, pour la maison, avec Lucas, ou encore dans ses études. L’observation en position méta les amène à prendre conscience de deux éléments fondamentaux intrapersonnels et interpersonnels : Monsieur, de sa fuite dans le garage pour ne pas faire face au vide lié à l’absence de travail et au sentiment d’inutilité ; Madame, une forme de rigidité pour continuer quoi qu’il arrive ; et eux deux d’avoir l’impression que chacun habite une pièce du château comme si celui-ci avait réussi à les séparer l’un de l’autre. Pendant que nous nous occupons indirectement du « gros bobo » avec les parents de Lucas, celui-ci alterne entre les moments de jeux sur le tapis (jeu du docteur essentiellement) et la réalisation de dessins de motos, toujours très attentif à ce qui est dit.

A la suite de cette séance, les parents pourront témoigner d’une « complicité retrouvée ». La vie semble aussi réémerger dans les échanges, chacun reprenant progressivement sa place : Madame retrouve de l’énergie, Monsieur se redresse et devient plus loquace lors des entretiens, les dessins de Lucas commencent à se diversifier sur d’autres thématiques. A l’école, les choses s’apaisent. Lors d’une consultation, Monsieur est heureux de m’informer qu’il a retrouvé un travail. Il boite toujours mais semble plus à l’aise dans ses déplacements et surtout son buste a repris sa verticalité. On peut observer en miroir que la jambe de Lucas s’améliore elle aussi.

D’ailleurs, il me la montre fièrement.
- Lucas : « Vous avez vu, le gros bobo va mieux.
- Th. : Est-ce qu’il y a encore besoin de faire quelque chose ?
- Lucas : Oui, je crois que c’est le moment de le guérir. Mais comment on fait ? » Comme Lucas est installé sur le tapis, je lui propose de prendre la seringue à côté de lui. Nous transformons celle-ci en seringue magique. Avec beaucoup de sérieux, il commence par prendre soin de sa jambe en faisant plein de petites piqûres, puis il se dirige vers la jambe de son père et réalise tout en douceur les mêmes gestes sur la cicatrice. J’observe que la posture de Lucas a beaucoup changé par rapport aux premiers rendez-vous. Je retrouve des comportements en lien avec son âge : un enfant qui joue au docteur-magicien. Son visage est plus serein avec une disparition des tics faciaux. Ses parents le regardent comme un enfant, l’émotion se lisant dans leur regard. Néanmoins, lors de la consultation suivante, les parents semblent particulièrement agacés. Lucas redevient « dur » vis-à-vis d’eux. Madame le vit comme un véritable échec, tenant des propos sévères, entre colère et impuissance. La culpabilisation ne semble pas particulièrement affecter Lucas. Face à la détresse de Madame, je propose de faire revenir le château, voir ce qu’il devient, afin d’éviter l’escalade des reproches. C’est Lucas qui prend la parole. Il m’explique que son « bobo est guéri pour toujours » car il a trouvé « plein d’objets magiques » à la maison pour continuer à guérir sa jambe. Effectivement, les traces de dépigmentation ne sont quasiment plus perceptibles.
- Lucas : « Maintenant faut s’occuper de l’ogre ! L’ogre, c’est celui qui habite avec Papa, Maman et moi et qui fait plein de bêtises. (Madame s’agite sur son siège mais le laisse poursuivre.) Il faudrait qu’on trouve un moyen d’emprisonner l’ogre.
- Th. : Et comment on pourrait faire ? Il faut voir avec la sorcière ?
- Lucas : Non, y a plus la sorcière. Maintenant c’est un ogre.
- Th. : Et il fait quoi l’ogre dans le château ?
- Lucas : Il met maman très en colère car il casse tout. Papa l’aime pas car il a volé le trésor de la ville. On doit le reprendre.
- Th. : Et toi, est-ce que tu t’entends bien avec l’ogre ?
- Lucas : Parfois je suis avec lui… (moue dubitative).
- Th. : Alors on fait quoi ?

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Dr Virginie Bardot. Psychiatre, pédopsychiatre, psychothérapeute. Formatrice en thérapie du lien et des mondes relationnels à l'institut Mimethys. Autrice de la résilience du Phénix et co autrice de De l’HTSMA à la thérapie du lien et des mondes relationnels : naviguer à travers les mondes traumatiques.

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06 / Éditorial Troubles Psychosomatiques S’engager dans une médecine plus holistique bio-psycho-sociale J. Betbèze 

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12 / En couverture Anne Donzé et Vincent Chagnon S. Cohen 

14 / Le pouvoir de l’eczéma Décontaminer le parent des effets du symptôme V. Bardot 

28 / Psoriasis géant De la pensée opératoire à la pensée symbolique par la Thérapie du lien et des mondes relationnels (TLMR) S. Roy 
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52 / Maux de tête et désir de perfection Sensations, externalisation et TLMR É. Bardot 

71 / La controverse de médecine psychosomatique Entre corps et esprit, une fracture médicale et philosophique G. Ostermann 

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146 / Trouble fonctionnel intestinal et syndrome anxiodépressif Signaux idéomoteurs et psychosomatiques S. Radoykov 

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164 / L’hypnose thérapeutique, de quoi parle-t-on ? Un échange croisé, autour de l’hypnose thérapeutique É. Bardot, J. Betbèze et S. Roy 152 / Poême Ce corps K. Ficini
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MARSEILLE: 1ère année Session 4. Formation Hypnose Thérapeutique et Médicale

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 4 juin 2025 - 00:00
Jour 1 :
- Analyse des pratiques
- Exercices pratiques

Jour 2 :
- Intégration d’outils de communication pour renforcer l’alliance thérapeutique
- Comment rendre le patient plus actif dans sa thérapie ou son parcours de soin
- Approfondissement des techniques hypnotiques

Jour 3 :
- Supervision et approfondissement
- Exercices pratiques
- Présentation d’un cas clinique par l’apprenant

Cette formation se déroule une fois par an

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11 Impasse Flammarion Centre Le Mistral du 04/06/2025 00h00 au 06/06/2025 23h50
https://www.formation-hypnose-marseille.info/A-Marseille-Formation-Hypnose-1ere-annee_a20.html

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Matelas et mémoire corporelle : cas complexe en EMDR

Forum Psychotherapie.Fr - jeudi 22 mai 2025 - 17:26
Bonjour,

Je souhaite partager une situation inhabituelle rencontrée récemment avec une patiente suivie en EMDR à Paris.

Contexte : une femme de 35 ans, suivie pour un traumatisme lié à un accident domestique, a développé une association forte entre son matelas (celui sur lequel elle a atterri lors de la chute) et des crises d’angoisse nocturnes. Paradoxalement, ce même matelas était auparavant un objet de réconfort pour elle.

Élément déclencheur : lors d’une séance de stimulation bilatérale, elle a soudainement décrit une sensation de "enfoncement" physique évoquant la texture du matelas, bloquant le processus. J’ai tenté d’intégrer l’objet en séance (via visualisation et ancrages sensoriels), mais les résistances persistent.

Question : avez-vous déjà travaillé sur des ancrages traumatiques liés à des objets du quotidien comme un matelas ? Des protocoles spécifiques en thérapie brève ou hypnose à suggérer pour dissocier l’objet "neutre" du vécu traumatique ?

Merci pour vos retours !

PARIS: Formation Hypnothérapie: Analyse des pratiques, supervision en Thérapies Brèves Orientées Solution. 6ème Session

Agenda Hypnose Thérapie Brève - lundi 19 mai 2025 - 18:00
Une formation In-Dolore en partenariat avec le CHTIP Collège d’Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris. , Membre de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et de Thérapies Brèves

Ce module est exceptionnellement intégrable même si vous d'un autre institut de formation: https://in-dolore.catalogueformpro.com/3/formation-avec-supervision-en-therapies-orientees-solution

Objectifs :

Analyse des pratiques

Thèmes :
- Cas cliniques et intégration de l’hypnose, des thérapies brèves.
- Révision, et stratégie...

Thèmes :
- Supervision de cas cliniques et intégration de l’hypnose, des thérapies brèves.

Inscription sur notre Catalogue


10 Cité Joly du 19/05/2025 18h00 au 20/05/2025 19h00
https://in-dolore.fr/hypnotherapie-emdr-imo_a/

PARIS: Formation Hypnothérapie: Analyse des pratiques, supervision en Thérapies Brèves Orientées Solution. 6ème Session

Agenda Hypnose Thérapie Brève - lundi 19 mai 2025 - 18:00
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PARIS: Formation Intégrative en EMDR - IMO 3ème session.

Agenda Hypnose Thérapie Brève - mercredi 14 mai 2025 - 00:00
Formation Certifiante et validée par France EMDR IMO ®.
Formation en EMDR - IMO avec l'Intégration d'éléments d'hypnose ericksonienne, de thérapie brève orientée solution et des mouvements oculaires de type EMDR - IMO, dans le cadre du psychotraumatisme.
Formation réservée aux professionnels de santé, psychologues non formés ou initiés à l’hypnose.
Une co-Animation des Instituts Hypnotim (Laurence ADJADJ) et CHTIP * In-Dolore (Laurent GROSS).
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Session 3, 3 jours : approfondissement et supervision en EMDR - IMO à partir de cas cliniques
- Approfondissement et supervision à partir de cas cliniques
- Notions de psychopathologie.
- Connaître les contre-indications à la pratique de l’EMDR-IMO
- Comment évaluer cliniquement un patient afin de sécuriser à minima la pratique de ces techniques.
- Comment mener un entretien d’évaluation préalable à ces techniques.- Utiliser la thérapie EMDR - IMO au-delà du trauma et renforcer les changements.
- Acquérir une approche transversale de l’EMDR - IMO, l’approche des 4 carrés.
- Présentation orale par chaque participant d’un travail sous forme d’un cas clinique élément validant de la formation.

Formations EMDR sur ce site

https://www.formation-hypnose.com/Formation-EMDR-IMO-Therapie-Integrative-du-Psychotraumatisme-9-Jours_a239.html



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7 rue Omer TALON du 14/05/2025 00h00 au 16/05/2025 23h50
https://www.formation-emdr.fr/formation_emdr_8j/